FOCUS – Le forum des idées, ex « ruche aux projets » du budget participatif se déroule, ce samedi 21 avril, de 11 h à 18 h, et pour la première fois en quatre ans, à l’Hôtel de Ville. Durant la journée, les Grenoblois ainsi que tous les habitants de l’agglomération et au delà, pourront échanger avec les 102 porteurs d’idées présents au rez-de-chaussée de la mairie pour, in fine, sélectionner leurs projets préférés. La journée sera agrémentée de musiques, de danses dans le Parc Paul Mistral, de conférences-débats et d’expositions.
Après la Halle Clémenceau en 2015, Alpexpo en 2016 et le Palais des Sports en 2017, le
le 4e forum des idées, ex ruche aux projets, se déroule, ce samedi 21 avril de 11 h à 18 h, à l’Hôtel de Ville. Tout un symbole.
Avec 800 votants, la ruche aux projets de 2017 organisée au Palais des Sports avait été de loin bien plus suivie que les années antérieures. Mais condamnée à faire mieux d’édition en édition, la Ville de Grenoble veut mettre le paquet cette année, s’inspirant peut-être de l’expérience Metz qui organise le dernier temps fort citoyen de son budget participatif dans sa mairie. Sans compter que l’enceinte du Palais des sports était, aux dires de certains, un peu froide…
On se demande tout de même comment tout ce petit monde va tenir dans les espaces de la mairie de Grenoble, entre le public venu de Grenoble et d’ailleurs, et les 102 porteurs de projet, flanqués de leur stand et tout l’attirail : maquettes, supports divers…
Musique, débats et expositions… au « forum des idées »
Outre le changement de lieu pour cette quatrième édition, la Ville de Grenoble, veut, semble-t-il, pousser le curseur un cran plus loin, en étoffant le programme de la journée, dans le but d’attirer un public encore plus nombreux et a fortiori faire le plein d’électeurs.
Il est vrai qu’un budget « participatif » n’a de légitimité que s’il est véritablement participatif. Le dit budget s’élevant à 800 000 euros, à répartir entre la dizaine de porteurs de projets, à l’issue de la votation finale en octobre prochain. Pour cette phase de présélection, ce samedi, trente projets seront ainsi retenus. Ce samedi donc, la Ville a mis en place un dispositif d’animation plus étoffée que l’année dernière.
L’objectif est clair : attirer un public encore plus familial, et battre son record de participation au vote. Ainsi, pendant que les 102 porteurs d’idées dans l’Hôtel de Ville, tenteront de persuader les visiteurs de la pertinence de leur projet, à quelques mètres de là, dans le parc Paul Mistral, se relaieront non stop des groupes musicaux de styles divers, qui attireront par la même occasion les badauds se promenant dans le Parc. Un mur d’escalade sera par ailleurs installé à proximité pour dégourdir les plus jeunes.
Des conférences-débats dans le conseil municipal
Les visiteurs auront également tout le loisir de parcourir deux expositions en lien avec le thème de la journée, l’une portant sur les initiatives démocratiques innovantes, l’autre sur les innovations urbaines par Urbains en récréation.
Dans l’après-midi, des conférences-débats se dérouleront, fait rare, dans la salle du conseil municipal où interviendront Antoine Bézard, fondateur du site Les budgets participatifs ainsi que Thomas Simon et Camille Dantec-Ferri, animateurs du site Les voies de la démocratie, et auteurs de l’une des expositions.
Votation, mode d’emploi
Soulignons, en préambule, que tous les citoyens de plus de 16 ans, habitant Grenoble ou pas peuvent donner leur avis. Sur les 102 idées défendues bec et ongles ce samedi par des associations, des collectifs, des unions de quartier, des habitants, etc. la Ville en retiendra trente à l’issue de la votation de la journée.
Pour autant, les votants de ce samedi auront eux la possibilité de choisir 14 projets. Et pas de n’importe quelle façon. Les électeurs devront obligatoirement retenir au moins une idée par secteur (soit 6 idées « secteur » sur 46 ) et une idée « ville » dans la liste de 56 projets « ville » classés par rubriques.
Pour les 7 autres projets restant, l’électeur peut indifféremment retenir des projets dans les deux listes, pourvu qu’à la fin il ait choisi 14 projets distincts. Des idées « secteurs » et des idées « ville » ? On s’y perd un peu. C’est simple en fait.
Le budget participatif distingue deux types d’idées.
Il y a d’un côté 46 idées d’habitants qui sont localisées dans l’un des six secteurs de la ville, et de l’autre, 56 propositions d’habitants qui n’ont pas de quartier ou de secteur d’attache.
Cette majorité d’idées estampillées « ville » sont susceptibles d’être déployées n’importe où (par exemple l’idée 66 : le local de répétition musicale), ou s’apparente à la création d’un service (par exemple l’idée 41 : Trouve ta nounou agréée en un clic ! ou l’idée 35 « SOS Fêtard responsable » : rentrer en toute sécurité,sans être un boulet !).
Trois projets seulement, situés dans les quartiers Sud
Seule ombre au tableau, pour le moment, de cette édition 2018, le budget participatif génère encore un engouement variable d’une partie de la ville à l’autre. Après quatre ans de budget participatif, les quartiers populaires n’en sont toujours pas fada. Tandis que les quartiers “bobos” ont mordu à l’hameçon.
Il suffit d’observer la répartition des 46 idées pour comprendre : onze sont situés sur le secteur 1 ; quinze sur le secteur 2 ; cinq sur le secteur 3 ; cinq sur le secteur 4 ; six sur le secteur 5 ; et trois seulement sur le secteur 6.
C’est aussi pour stimuler la participation des porteurs de projets dans les secteurs sous-représentés que la Ville impose aux votants de sélectionner au moins une idée dans chacun des secteurs.
Enfin, au jeu des différences, entre l’édition précédente et celle de 2018, Gilles Namur, porteur de projets assidu et président de l’union de quartier île verte observe que « la distinction entre les petits projets et les gros projets ne se fait plus cette année, à cette étape de présélection ». La Ville y a renoncé. Bien lui en a pris, car entre la première estimation chiffrée au moment du forum des idées, et la deuxième évaluation au moment du vote en octobre, le delta pouvait être important, et faire passer les projets d’une catégorie à l’autre.
Séverine Cattiaux