FOCUS – Les basketteuses de La Tronche-Meylan réalisent un parcours remarquable cette année. Celui-ci pourrait être récompensé d’une montée en Ligue 2 et d’un titre en Coupe de France dont elles disputent la finale vendredi 20 avril à Paris face à Aulnoye-Aymeries. Les joueuses de l’entraîneur Mickaël Cortay doivent désormais transformer l’essai.
Depuis le 10 août 2017, l’équipe fanion du Basket Club La Tronche-Meylan (BCTM) est sur le pont. Entre entraînements – au moins quatre par semaine – et matchs de Nationale féminine 1, la troisième division, le samedi soir, les joueuses iséroises ne chôment pas.
Et leurs efforts portent leurs fruits. En championnat de France, elles sont qualifiées pour les phases finales et brillent en Trophée Coupe de France. Une Coupe qui est justement leur prochaine échéance.
Après avoir éliminé Roanne en quart de finale (65−57), les Troncho-Meylanaises ont battu Feytiat (66−49) en demi-finale, s’ouvrant ainsi les portes de la finale.
« C’est un très grand moment dans une saison mais aussi dans une carrière », explique l’entraîneur Mickaël Cortay. « C’est une vraie satisfaction. Maintenant, ce serait dommage de s’arrêter en finale. »
Suivre l’exemple de Voiron en 2015
Cette finale aura lieu vendredi 20 avril (18 heures) à l’AccorHotels Arena de Paris. Le BCTM affrontera le club nordiste d’Aulnoye-Aymeries. « Nous abordons cette finale avec beaucoup d’humilité », indique Mickaël Cortay. « Depuis le début de l’année, les mots d’ordre sont travail et concentration sur le match qui arrive. Nous voulons vraiment ramener ce trophée au club qui ne l’a jamais remporté, et dans le département aussi. Voiron y était parvenu, il y a quelques années [en 2015, ndlr]. Ce serait un bel éclairage pour le basket isérois et le basket féminin isérois en particulier. »
Au moins une centaine de supporters du BCTM feront le déplacement dans la capitale pour venir encourager leur équipe.
Après la Coupe de France, les Iséroises rebasculeront sur le championnat dès le 28 avril. Premier de la poule A en Nationale féminine 1, le BCTM retrouvera en phases finales… Aulnoye-Aymeries et La Glacerie, club de la Manche, premier et deuxième de la poule B. Orthez, deuxième derrière les Troncho-Meylanaises, complètera le quatuor.
Mickaël Cortay : « La défense est l’ADN de cette équipe »
Dans ce mini-championnat, avec des rencontres en aller-retour, il faut terminer à l’une des deux premières places pour accéder en Ligue 2. Avec une règle particulière : les clubs qui se sont déjà mesurés en poules, La Tronche-Meylan et Orthez d’un côté, Aulnoye-Aymeries et La Glacerie de l’autre, ne s’affrontent plus.
Le classement prend en compte les résultats enregistrés lors de leur double confrontation en poules. Face à Orthez, le BCTM s’était incliné (59−69) dans le Béarn. Avant de l’emporter nettement (87−42) au retour.
Compte tenu des différents résultats, les quatre équipes partiront avec trois points. Seul le goal-average donne pour l’heure un très léger avantage à La Tronche-Meylan.
Sur quelles forces s’appuie le BCTM pour être performant ? D’abord une défense de fer.
« C’est la raison d’exister de cette équipe, son ADN », dixit l’entraîneur isérois. « Le mot d’ordre est de défendre ensemble. Nous préférons nous appuyer sur une défense sur laquelle nous pouvons avoir de l’impact plutôt que sur des qualités d’adresse. Nous savons que l’adresse est quelque chose de plutôt aléatoire et fluctuant. Nous avons donc vraiment voulu asseoir notre base sur la défense. » La polyvalence des joueuses, capables de jouer à différents postes sur le terrain, est également un atout précieux. Parfait pour surprendre les adversaires.
Jamais le club n’a évolué en Ligue 2 jusqu’à présent
Mickaël Cortay souligne aussi les « vraies ressources mentales » de son équipe. Exemple à Colomiers, le 7 avril. Le BCTM s’est imposé 70 – 68 après prolongation, après avoir été mené de dix-sept points. « Cela nous était arrivé aussi à Perpignan », ajoute-t-il. « Après, nous ne sommes pas sans faille. Nous nous sommes fait battre (53−61) à domicile par l’Asvel [Villeurbanne, le 17 février, ndlr]. Cela a été un sérieux avertissement pour nous rappeler que nous n’étions pas arrivés et qu’il y avait encore beaucoup de travail. Ce qui est bien, c’est que nous avons su nous remobiliser après cet échec. »
Les joueuses iséroises ont enchaîné ensuite cinq succès lors des six dernières journées, dont le dernier le 14 avril face à Perpignan (64−58). Elles semblent donc prêtes pour cette fin de saison qui pourrait se révéler grandiose.
« Il y a une envie très forte d’aller en Ligue 2. Le club n’y est jamais parvenu. Obligatoirement, ce serait historique de monter. Et réussir à soulever le trophée de la Coupe de France en plus, ce serait historique à double titre », souligne Mickaël Cortay.
Laurent Genin