EN BREF – L’opération Cœurs de ville, Cœurs de Métropole démarrée en avril 2017, et alors copieusement décriée, enregistre, un an plus tard, des effets positifs selon l’observatoire de suivi du projet CVCM. Dynamique commerciale, apaisement des déplacements en centre-ville de Grenoble, qualité du cadre de vie en hausse, les voyants sont (presque) tous au vert… Manquent toutefois encore à l’appel les données sur la pollution, le bruit et la sécurité routière.
Depuis février 2017, un observatoire* de suivi du projet Cœurs de ville, cœurs de Métropole (CVCM) a été mis en place. Ce mardi 3 avril, le maire de Grenoble, Eric Piolle, le président de la Métropole de Grenoble, Christophe Ferrari, le vice-président au commerce Guy Jullien, et Yann Mongaburu, président du SMTC ont fait part de leur satisfaction, au vu des résultats qu’il affiche.
Guy Jullien, Yann Mongaburu, Christophe Ferrari et Eric Piolle à la conférence Cœurs de ville, cœurs de métropole le 3 avril 2018. © Virginie Clerc
Vitalité commerciale plutôt au beau fixe, maintien constaté de la fréquentation du centre-ville, évolution des déplacements en direction des modes doux… Bref, le tableau paraît des plus rassurants et prometteurs pour la suite. « Il y a un an, certains prédisaient la mort pure et simple du centre-ville ; d’autres annonçaient une ville complètement asphyxiée par de futurs bouchons ; quelques-uns mettaient tout en œuvre pour s’opposer à ce projet… Or le constat présenté aujourd’hui est bien plus positif ! », s’est félicité Eric Piolle.
Une dynamique commerciale globalement bonne
Selon l’observatoire CVCM, la courbe de l’activité des commerces et des entreprises est inversée par rapport à la courbe nationale qui pique plutôt du nez. Autrement dit, en dépit du nouveau plan de circulation, la dynamique économique du centre-ville grenoblois ne se porte pas si mal… Les élus gagent aussi que l’extension amorcée de la zone piétonne, les travaux d’embellissement de la Place Grenette, puis de la place Victor-Hugo vont participer à renforcer l’attractivité générale du centre-ville.
La rénovation de la place Grenette en cours d’achèvement, à Grenoble, le 28 mars 2018 © Joël Kermabon – placegrenet.fr
Les services de la Métropole enregistrent par ailleurs une hausse du nombre de commerces de proximité.
Autre marqueur positif : l’arrivée de l’enseigne Bricorama au niveau du Boulevard Lyautey, en face du bureau de poste.
Le taux de vacance commerciale dans le centre-ville a même baissé de 8,8 % à 8,3 % entre l’automne 2017 et mars 2018. La Métropole et la Chambre de commerce et d’industrie examinent, notamment avec la Caisse des dépôts, la possibilité de louer à prix modérés, les locaux vides.
Un bémol : certaines zones rencontrent des difficultés. Les responsables politiques assurent toutefois que les commerces touchés ont été aidés et exonérés de taxes locales, et qu’une certaine bienveillance a été demandée aux banques ainsi qu’à l’Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales). Enfin, selon l’animatrice du centre-ville, les commerces souffrent d’un manque de stationnement pour les livraisons, réclament aussi davantage d’arceaux à vélos, et attendent avec impatience la fin des travaux.
Voitures en recul, modes doux en hausse
Les modes de déplacements pour accéder au centre-ville grenoblois évoluent dans le sens attendu. Les mutations vont même plus vite que ce que prévoyaient les modèles, tendent à indiquer les responsables politiques. Depuis un an, l’accès en voiture au centre-ville est ainsi en baisse de 3 % au niveau des sorties du centre-ville et de 4 % au niveau des entrées.
En hausse significative, l’utilisation des parkings relais, de + 7 % entre 2016 et 2017 et de + 4 % sur la même période pour les parkings en ouvrage. La pratique du vélo continue de progresser également, de 5 % entre 2016 et 2017, et de 22 % entre janvier et décembre 2017, sur l’axe Chronovélo empruntant l’avenue des Jeux olympiques.
Les comptages relevés par l’observatoire permettent de relever une augmentation de 3 % de piétons dans le centre-ville depuis mai 2017. En progrès également, la fréquentation des bus. Les lignes Chrono 1 et 4 enregistrent un bond respectif de 5 % et de 6 %, avec une ponctualité en progrès, laquelle est également constatée pour la ligne C3.
Pollution, bruit et sécurité : des résultats à venir
Manquent néanmoins, pour parachever ce bilan à un an du départ de CVCM, des données sur la qualité de l’air, le bruit et la sécurité routière… Visiblement, le recueil de ces éléments s’avère plus complexe.
En 2018, l’observatoire devrait aussi renforcer les études sur la qualité de l’air, en lien avec Atmo Auvergne Rhône Alpes. Quatre campagnes de deux semaines sont programmées dans le courant de l’année, à l’issue desquelles des résultats seront communiqués. Pour le bruit et la sécurité routière, des « campagnes complémentaires » sont annoncées.
Séverine Cattiaux, avec Virginie Clerc
* Cet observatoire transdisciplinaire s’appuie sur différents acteurs. La fréquentation des transports en commun est évaluée par TransIsère et la Sémitag, le comptage des vélos par Métrovélo, celui des véhicules par le fabricant de GPS Tom Tom et le comptage des piétons par l’opérateur de téléphonie mobile Orange. La vacance commerciale est mesurée par les services de la Métropole, la Chambre de commerce et d’industrie, etc. Les résultats sont par ailleurs partagés régulièrement avec les associations de commerçants.