FIL INFO – L’intersyndicale des salariés du groupe Carrefour a lancé un nouvel appel à la grève générale en plein week-end de Pâques dès ce samedi 31 mars. En cause selon elle, les « attaques et le mépris » de la direction du géant de la grande distribution avec un « plan choc » prévoyant la suppression de 2 400 emplois et de nombreuses restructurations touchant les sites du groupe.
Supérettes de proximité, supermarchés et hypermarchés bloqués ou fermés, rayons non approvisionnés… Voilà ce que risquent de trouver, dès ce samedi 31 mars, les clients qui se rendront dans les enseignes du groupe Carrefour de l’agglomération grenobloise et partout ailleurs en France.
C’est donc un nouvel appel à la grève générale, en plein week-end de Pâques, que lancent les organisations syndicales. Après celui du 10 février dernier qui n’était qu’un coup de semonce, l’intersyndicale entend cette fois frapper fort face au « mépris » et aux « méthodes » d’Alexandre Bompard à la tête du géant de la grande distribution depuis juillet 2017.
Répartir les richesses en faveur des salariés et non des actionnaires
De fait, la colère grondait déjà au sein des salariés du groupe Carrefour après l’annonce en janvier dernier du « plan choc » de la direction du groupe prévoyant la suppression de 2 400 emplois et faisant naître des craintes sur l’avenir à long terme de milliers d’autres.
Des pertes d’emplois auxquelles s’ajoutent les inquiétudes liées à la restructuration des hypermarchés, entrepôts et sièges, la mise en location-gérance de certains établissement ou tout bonnement la fermeture de magasins.
Que demandent les syndicats ? De renoncer aux suppressions d’emplois, de veiller à leur sauvegarde et de « réelles augmentation de salaires ». Des « salaires mensuels décents » alors qu’ils sont, pour la majorité des salariés, proches du Smic.
Une somme bien loin de la rémunération de départ de grille à 1 800 euros que réclame la CGT qui exige « une répartition des richesses en faveur des salariés et non des actionnaires ». Une revendication à mettre en perspective avec « la somme de 14 millions d’euros que perçoit annuellement Alexandre Bompard », précisent les syndicats.
Une participation aux bénéfices divisée par dix
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? L’annonce par la direction d’une participation aux bénéfices divisée par dix « soit de moins de 57 euros en moyenne ! », s’offusque l’intersyndicale. Dans la foulée, pour faire face à la colère des salariés qui dénonçaient la baisse de leur pouvoir d’achat, la direction leur a accordé 350 euros de complément d’intéressement forfaitaire à titre exceptionnel. Pas de quoi calmer les esprits selon la CGT qui rappelle que, dans le même temps, « 356 millions d’euros soit 45 % des bénéfices ont été reversés aux actionnaires en 2018 ».
Joël Kermabon