FIL INFO – Le vote du budget primitif de 2018 était à l’ordre du jour du conseil municipal de Gières, ce lundi 26 mars. À mi-mandat, la majorité socialiste prévoit de dépenser « une grosse partie de la trésorerie » de la commune afin de financer un ambitieux programme d’investissement « à long terme ». Et ce, malgré l’appel à la prudence des élus de l’opposition qui, de leur côté, craignent un endettement de la ville dans les années à venir.
Une année placée sous le signe des investissements, sans recours à l’emprunt ni hausse de la fiscalité locale. Tel est le défi que se sont lancés les élus du groupe majoritaire giérois lors du dernier conseil municipal, ce lundi 26 mars au soir. Malgré les réticences des conseillers de l’opposition qui ont voté contre, le budget primitif de 2018 a été validé à une large majorité.
« En 2018, nous sommes dans un contexte un peu moins défavorable que les années précédentes puisqu’on n’a pas de baisses de dotations d’État ni de diminution significative de l’attribution de compensation de la Métropole », a annoncé en début de séance Alberte Bonnin-Dessarts, première adjointe en charge des finances à Gières. La section de fonctionnement est en effet en légère augmentation, avec 9 503 819 euros contre 9 096 363 euros en 2017.
Pas de hausse d’impôts « jusqu’à la fin du mandat »
Suite à la perte « des aides liées aux emplois d’avenir » et des « crédits attribués au titre de la réforme de la taxe professionnelle », la commune aura toutefois « peu de marge pour augmenter ses recettes », explique l’élue. Car la majorité « s’est engagée à ne pas toucher le levier fiscal jusqu’à la fin du mandat » rappelle-t-elle. Les taux des taxes locales seront donc les mêmes en 2018 qu’en 2017. A savoir, 3,96 % pour la taxe d’habitation, 44,08 % pour le foncier bâti et 21,83 % pour le non bâti.
Seul changement en vue pour les contribuables giérois : le conseil municipal a donné son feu vert pour le lancement d’un dispositif d’une durée de cinq ans visant à exonérer, de 50 % à 100 % de la taxe foncière, les propriétés ayant fait l’objet de travaux pour réduire les consommations d’énergie. L’objectif ? « Donner un coup de pouce aux habitants qui font des efforts en faveur de la transition énergétique », annonce avec entrain le maire de la commune Pierre Verri.
Une politique d’investissements « de long terme » ?
Dans la colonne des investissements, le budget de cette année s’élève à 5,05 millions d’euros. Un montant qui, comme l’a rappelé Alberte Bonnin-Dessarts, servira à la municipalité pour « financer les grands projets à venir ».
Parmi ceux-ci, la mise en place des jardins familiaux, la rénovation de la salle du conseil municipal, le réaménagement du centre-ville, ou encore l’installation d’un terrain du football synthétique sur la plaine des sports.
« C’est surtout l’excédent cumulé dans les dépenses de fonctionnement qui nous permet aujourd’hui d’envisager ces travaux sereinement », souligne la première adjointe.
Et le maire giérois de mettre les points sur les i : « Nous avons compressé sur les trois dernières années de l’exercice les investissements qu’on n’avait pas faits de 2014 à 2017 ». D’où la décision « d’utiliser une grosse partie de la trésorerie de la commune pour investir sans avoir à recourir à l’emprunt en 2018. »
Le recours à l’emprunt au cœur du débat
Ce choix est contesté par les élus de l’opposition qui, depuis le débat d’orientation budgétaire de janvier dernier, ne cessent d’exprimer leur inquiétude.
« Si l’on dépense toute l’épargne à court terme, quelles recettes vont rester à long terme ? », questionne Daniel Finazzo, membre du groupe Redessinons Gières ensemble (liste divers droite).
« Pour maintenir un fonds d’auto-financement », fustige-t-il, « il faudrait en effet allonger les investissements sur plusieurs années. Cela nous éviterait plus tard d’emprunter et, au-delà du mandat, de recourir à l’augmentation de la pression fiscale. »
« Rien ne me dit aujourd’hui qu’on aura l’obligation d’emprunter en 2019 », se défend de son côté le premier élu. Avant de concéder : « Bien que je mette un point d’honneur à réaliser mes promesses de campagne, certains projets seront probablement reportés au-delà du mandat. »
GC