FIL INFO – La Ville de Grenoble acceptera bientôt le Cairn comme moyen de paiement dans plusieurs services municipaux. Le Musée de Grenoble, les bibliothèques Alliance et Teisseire-Malherbe ainsi que le self Clémenceau s’ouvriront ainsi à la monnaie locale, dans le but de favoriser sa diffusion et son implantation sur le territoire grenoblois et métropolitain.
C’est un pas de plus pour l’implantation de la monnaie locale le Cairn sur le territoire grenoblois : la Ville de Grenoble a fait voter, lors de son conseil municipal du lundi 26 mars, son adhésion à l’association le Cairn. Les Grenoblois pourront ainsi prochainement payer en Cairn au Musée de Grenoble, dans les bibliothèques Alliance et Teisseire-Malherbe, ainsi qu’au self Clémenceau pour les employés municipaux.
L’objectif est de « faire partie des premières collectivités territoriales à accepter le paiement de services municipaux, véritable bien commun, en monnaie locale complémentaire », explique Anne-Sophie Olmos, conseillère municipale de Grenoble en charge du Contrôle de gestion et des Marchés publics. Cette monnaie permet, juge-t-elle, de « démocratiser l’économie » et de « retrouver de la valeur dans les échanges ».
De son côté, l’adjoint de Grenoble en charge de la Démocratie locale Pascal Clouaire rappelle la nécessité pour une monnaie locale d’avoir « un maximum de partenaires » afin d’assurer sa circulation autant que son attractivité. Avec l’espoir de faire entrer dans la boucle des acteurs territoriaux tels que Gaz Électricité de Grenoble (GEG) ou la Sémitag. Des partenariats qui impliqueraient la création d’un Cairn numérique, la monnaie locale n’existant actuellement que sous forme de billets.
Un « gadget bobo écolo » pour Mireille d’Ornano
Le Cairn fait-il l’unanimité ? Le Rassemblement de gauche et de progrès (RGP) s’est en tout cas prononcé pour la délibération proposée au conseil municipal. De même que le groupe “dissident” Ensemble à gauche… avec certaines réserves toutefois. « Nous ne savions pas que c’était un engagement prioritaire par rapport au maintien du réseau de bibliothèques ou de la création d’un service public de l’énergie, lesquels n’ont pas bénéficié malheureusement de la même attention », a ainsi fait remarquer Bernadette Richard-Finot.
Le ton est nettement plus cassant côté Rassemblement national. Mireille d’Ornano s’étonne ainsi de la bienveillance avec laquelle le Cairn est accueilli. « Depuis plus de dix ans, je milite pour un retour à une monnaie nationale, une monnaie qui renforcerait la cohésion sociale et l’économie de notre pays. Pourtant, je suis décriée », déplore-t-elle. Et l’ex-FN, aujourd’hui Patriote, de faire part de son « scepticisme » vis-à-vis d’une monnaie locale qu’elle qualifie, pour conclure son propos, de « gadget bobo écolo ».