FIL INFO – Hostiles au projet de centre commercial Neyrpic, les élus de l’opposition Couleurs SMH de la commune de Saint-Martin-d’Hères ont épluché le rapport du commissaire enquêteur qui a remis un avis favorable au projet du centre commercial Neyrpic. Ils remettent vivement en question la qualité de son travail et s’alarment des conséquences…
Dans un communiqué de presse, les élus de l’opposition Couleurs SMH (socialistes, écologistes et société civile) font part de leur déception et colère à la lecture des conclusions du commissaire-enquêteur.
Lequel a rendu un avis favorable à la délivrance du permis de construire du futur centre commercial Neyrpic, le 9 mars dernier.
Un commissaire-enquêteur partie prenante ?
« Sur les aspects techniques, environnementaux » du projet Neyrpic, les élus de l’opposition dénoncent en creux un certain laxisme du commissaire enquêteur dans ses analyses.
Ce dernier se « contente des réponses de la ville qui existaient déjà dans le dossier ou de promesses […], quand bien même des arguments réels et sérieux dans les contributions questionnaient ou contestaient des études et des estimations du dossier de l’enquête publique », s’agacent les élus de l’opposition.
Les élus Couleurs SMH voulaient visiblement, à l’occasion de cette enquête publique, peser de tout leur poids, et convaincre le commissaire-enquêteur d’intercéder auprès de la Ville afin que celle-ci accepte de revoir le contenu du projet Neyrpic. C’est raté.
Leurs propositions visaient par exemple à implanter des associations dans le projet Neyrpic, à étudier la possibilité de relocaliser des espaces culturels publics ou encore à envisager le développement d’activités économiques…
Le commissaire-enquêteur vient de réduire à néant leurs espoirs : « le commissaire enquêteur s’est contenté de juxtaposer le refus systématique de la mairie de les envisager », déplorent-ils.
Et de s’en prendre ensuite à l’équipe municipale : « La mairie s’obstine à ne pas vouloir adapter un projet qu’elle a défini il y a plus de dix ans sans aucune concertation », maugréent les élus.
Vers la privatisation du centre-ville ?
Pour finir, les opposants expriment leurs craintes les plus vives quant à l’avenir du centre-ville de Saint-Martin-d’Hères. L’idée leur est insupportable de penser que « toute animation, intervention, existence dans ce lieu [le centre commercial Neyrpic, ndlr] serait soumis au bon-vouloir du propriétaire ». À savoir le promoteur, Apsys, dans l’hypothèse où le centre commercial soit construit…
« Saint-Martin‑d’Hères, première ville de France à privatiser son centre-ville ? », s’offusquent-ils en dernier ressort. « Et la municipalité ose encore dire qu’elle défend les services publics ! », blâment-ils sévèrement, jusqu’à verser un tantinet dans le pathos : « Cette municipalité a vendu son âme et veut vendre notre cœur ».
Aux opposants de concéder, tout de même, un bon point au commissaire-enquêteur, quand il reconnaît, au vue de ses recommandations, que « ce projet [Neyrpic, ndlr] n’est pas strictement martinérois ».
SC