FIL INFO – Le conseil municipal de Sassenage a donné son feu vert au projet présenté par le groupe cimentier Vicat, ce lundi 12 mars au soir. Une délibération impliquant la modification du plan d’urbanisme de la commune (PLU)… afin de rendre possible le futur réaménagement du périmètre d’exploitation de la carrière des Côtes, prévu pour 2020.
Deux mois après la publication du rapport du commissaire enquêteur, les élus sassenageois étaient appelés à se prononcer sur le plan d’aménagement de la carrière des Côtes, ce lundi 12 mars au soir.
Ils devaient donner leur avis sur un projet très contesté qui, pour voir le jour, nécessite une mise en compatibilité du plan d’urbanisme (PLU) de la commune. Résultat : la délibération a été approuvée avec une large majorité (26 voix pour et 6 contre). Et ce, en dépit des remarques évoquées par les riverains lors de l’ouverture des registres, fin 2017.
Dernier épisode du feuilleton Vicat ?
Au cœur du débat depuis désormais plusieurs mois, le feuilleton Vicat s’apprête-t-il donc à toucher à sa fin ? Pas si sûr. Car, d’ici la mise en œuvre du plan présenté par le groupe cimentier, les étapes à franchir sont encore nombreuses.
Les élus de Sassenage lors du conseil municipal, ce lundi 13 mars. © Giovanna Crippa – Place Gre’net
Afin de prolonger l’activité de sa carrière pour les trente prochaines années, la société Vicat prévoit en effet de renouveler son autorisation d’exploiter à compter de 2020. Un dossier qui, comme le rappelle le maire de Sassenage Christian Coigné, « fera à son tour l’objet d’une enquête publique ».
« Lorsqu’il y aura le renouvellement », poursuit-il, « on négociera avec Vicat pour qu’il s’engage à améliorer les conditions d’exploitation de la carrière afin de réduire les nuisances. » La majorité municipale a ainsi décidé de « ne pas suivre », pour l’heure, les recommandations du commissaire enquêteur, « au motif qu’elles ne relèvent pas de la présente procédure ». Parmi les propositions écartées : demander au groupe cimentier de procéder à « un calage des mesures de vibrations avec un bureau d’études extérieur » ou réclamer la mise en place d’aménagements visant à « limiter le bruit du transport par câble ».
« Pourquoi se précipiter pour autoriser l’extension de la carrière ? »
La modification du PLU n’étant « qu’une formalité », « pourquoi se précipiter aujourd’hui pour autoriser l’extension de la carrière ? », interroge Yannick Belle, conseiller municipal de l’opposition à Sassenage et vice-président à la Métro. Dans sa déclaration de projet, la société Vicat annonçait en effet son intention d’inclure dans le périmètre de la carrière des Côtes une parcelle communale de 2,4 hectares, située sur le lot de Combe Chaude.
Le terrain du ball-trap, d’une surface de 2,4 hectare, que le groupe Vicat souhaite intégrer dans le périmètre d’exploitation de sa carrière. DR
À savoir, un ancien champ de tir actuellement déserté et pollué au plomb, dont l’avenir sera décidé en 2020. Entre temps, Christian Coigné se veut rassurant : « C’est à ce moment-là que la mairie pourra imposer sa volonté, en décidant de louer ou pas ce terrain. »
Une négociation que les élus du groupe d’opposition refusent fermement, tout en évoquant les « inquiétudes légitimes » des riverains « qui vivent au quotidien à proximité d’une carrière en activité ».
Et Yannick Belle de proposer au maire un scénario alternatif : « Il y a donc une solution très simple » indique-t-il. « C’est de ne pas donner suite à la demande d’extension et de location de Vicat dans l’attente du renouvellement de l’exploitation. »
GC