EN BREF – C’est au sein de l’école Léon Jouhaux que la Ville de Grenoble a fait le point sur l’Ad’ap (Agenda d’accessibilité programmée). Un plan de 12 millions d’euros visant à rendre les bâtiments publics de la commune accessibles aux personnes handicapées. À commencer par les écoles et les équipements socioculturels.
Le nom de l’école élémentaire Léon Jouhaux, écrit en noir sur fond blanc, s’affiche en grand dans la cour de l’établissement grenoblois. Un panneau qui n’a l’air de rien, mais constitue déjà un premier seuil d’accessibilité pour les personnes atteintes de déficience visuelle ou, dans un autre registre, mentale. Une traduction concrète en somme de ce que représente l’Ad’ap (Agenda d’accessibilité programmée), adopté par la Ville de Grenoble en 2015.
C’est donc à l’école Léon Jouhaux que Christine Garnier nous donnait rendez-vous pour faire le point sur les réalisations de la Ville depuis la mise en route de l’Ad’ap. La conseillère municipale de Grenoble déléguée à l’Accessibilité insiste en effet sur la priorité donnée aux enfants. « On s’est aperçu qu’il y avait beaucoup de retard sur les écoles et les équipements socioculturels », explique-t-elle.
Une école accessible dans un rayon de 500 mètres
Les écoles nouvelles, telles Simone Lagrange, sont évidemment aux normes. Mais les écoles plus anciennes nécessitent de nombreux travaux de mise en accessibilité. Toutes ne seront pas concernées, prévient par ailleurs Christine Garnier. « L’objectif, c’est d’avoir une école accessible dans un rayon de 500 mètres », précise-t-elle, afin d’assurer une prise en compte des enfants mais aussi des parents en situation de handicap.
Cette ambition s’inscrit naturellement dans le cadre du Plan écoles de la Ville, notamment porté par le conseiller municipal délégué à l’École et au Patrimoine scolaire Fabien Malbet. Mais en cohérence avec Grenoble-Alpes Métropole, en charge des compétences Voirie et Transports. Ceci afin d’assurer une continuité dans le parcours d’accessibilité.
L’accessibilité, c’est souvent ce qui ne se voit pas. « L’espace accessible est difficile à caractériser parce que cela consiste à enlever des obstacles », confirme Hervé Buissier, chargé de mission Accessibilité pour la Métro. D’autres infrastructures sont plus visibles, et c’est précisément le but. Ainsi, les bandes noires au bout de chaque marche d’escalier sont conçues spécifiquement pour les personnes malvoyantes.
12 millions d’euros consacrés à l’accessibilité d’ici 2024
Après une première phase de “petits” travaux en 2016, l’Ad’ap a pris son envol en 2017 et se poursuit en 2018. Ce sont en tout 12 millions d’euros qui seront affectés à la mise en accessibilité des bâtiments publics. Environ 1,6 million sera consacré aux travaux entre 2016 et 2018, et la Ville table sur une moyenne de 1,7 million d’euros par an à partir de 2019. Étalé sur neuf ans, l’Ad’ap doit prendre fin en 2024.
Si les écoles sont une priorité, l’ensemble du bâti public doit répondre aux normes définis par la loi. Outre le groupe scolaire Léon Jouhaux et l’école élémentaire Les Genêts, 2017 a vu une mise en accessibilité de deux théâtres (le 145 et le Théâtre de poche), le réaménagement du premier étage du Conservatoire ou le traitement des rampes et escaliers de la piscine Clos d’or.
Et Christine Garnier d’insister : l’Ad’ap constitue le deuxième plus gros projet d’investissement de la Ville de Grenoble. Une manière de répondre aux nombreuses critiques de l’opposition municipale lors de l’adoption du plan, jugé insuffisamment ambitieux, voire irréalisable. Nul doute que l’avancée des travaux sera suivie de près, en particulier dans une ville comme Grenoble, historiquement pionnière en la matière.