FOCUS – Les Patriotes, mouvement fondé par Florian Philippot, s’organise en Isère comme dans le reste de la France en prévision des Européennes de 2019. C’est l’ex-Front national Mireille d’Ornano, rejointe par l’ex-Debout la France Alain Bonnet, qui tient les rênes du mouvement dans le département. Et présente déjà ses délégués pour les circonscriptions du Sud Isère.
D’un côté, Mireille d’Ornano, ex-Front national mais toujours conseillère municipale de Grenoble et députée européenne. De l’autre, Alain Bonnet, ancien secrétaire départemental adjoint de Debout la France (DLF). Leur point commun ? Tous deux ont quitté leurs partis respectifs et rejoint le jeune mouvement des Patriotes, fondé par Florian Philippot après sa disgrâce auprès de Marine Le Pen.
« Nous sommes en train de nous implanter partout et de tisser tout un maillage territorial », se réjouit Mireille d’Ornano, nommée référente des Patriotes pour l’Isère et référente provisoire pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, « le temps que tout soit mis en place ».
À l’heure actuelle, seuls deux départements de la région n’ont pas encore de référents : l’Ardèche et la Drôme. Dans le cas de ce dernier, une nomination devrait survenir prochainement.
« Des gens diplômés qui veulent s’investir »
Au sein même de l’Isère, les responsables de chaque circonscription prennent progressivement leurs fonctions. Et c’est dans les locaux de son association Fraternité française, un étage au-dessus de ses anciens bureaux du Front national, que Mireille d’Ornano présentait le vendredi 19 janvier les délégués Patriotes pour le Sud-Isère.
Alain Bonnet est délégué à la première circonscription et, accessoirement, chargé des relations avec la presse. Pascal Vital, cadre supérieur, gèrera la deuxième. Sur la troisième circonscription, on retrouve Michèle Flament, qui fut notamment présidente régionale de l’Ordre des infirmiers. Et sur la neuvième, Mickaël Julian, également ex-DLF et président de l’association Citoyens levez vous.
Des profils révélateurs d’un mouvement hétéroclite ? Mireille d’Ornano se dit « ravie » de la centaine d’adhérents qui ont rejoint le mouvement en Isère : « C’est complétement autre chose que ce qu’on avait comme population au Front national. On trouve des jeunes, des gens diplômés qui veulent s’investir », décrit-elle. La conseillère municipale n’est pour autant pas la seule transfuge du FN au sein des Patriotes.
Patriotes contre « européistes »
Un idéal fédère tous ces ralliements : le souverainisme. « L’échiquier politique est en train de changer, analyse Alain Bonnet. Dans trois ou quatre ans, on ne dira plus la gauche ou la droite. Soit vous vous battez pour votre pays, vous êtes souverain et patriote, soit vous êtes mondialiste, et l’Europe d’aujourd’hui vous convient. »
Et l’ancien DLF de moquer l’effondrement du Parti socialiste, du Front national ou des Républicains. Est-ce à dire que la poussée à droite toute de Laurent Wauquiez ne les inquiète pas ? « Un européiste ! », répond Alain Bonnet. Quant à Marine Le Pen, « elle n’est plus reconnue », estime Mireille d’Ornano. Qui n’est pas près de pardonner de s’être fait « couper la tête » en mai 2016, après s’être affichée aux côtés de Jean-Marie Le Pen durant la célébration de Jeanne d’Arc.
La « colonne vertébrale » de Florian Philippot
Les Patriotes isérois en sont convaincus, seul Florian Philippot a la « colonne vertébrale » nécessaire pour mener le combat face à une Europe et un euro décriés à l’envi. « Il a les idées, le charisme, le dynamisme. Et on est bien conscients que Macron va se présenter une deuxième fois, alors il faut quelqu’un de jeune en face de lui ! », souligne Alain Bonnet.
En attendant la prochaine élection présidentielle, ce sont les européennes de 2019 qui feront figure de test pour le nouveau mouvement souverainiste.
Mireille d’Ornano envisage déjà une large victoire du camp anti-européen. « Ils ont peur, les européistes. Ils ne font pas les fiers ! », savoure-t-elle. Avant d’annoncer la venue de Florian Philippot en région grenobloise, le 3 février prochain. Soit quinze jours avant la tenue du congrès fondateur du mouvement.