EN BREF – La deuxième édition du Hip-hop don’t stop festival se déroulera du 6 au 11 février 2018. L’Heure bleue, à Saint-Martin‑d’Hères, et la compagnie Citadanse signent une programmation cohérente qui tente de donner un aperçu de la pluralité esthétique du hip-hop.
Têtes d’affiche, de la Compagnie Malka. Mardi 6 février à l’Ilyade (Seyssinet-Pariset) © Fabrice Hernandez
Saint-Martin‑d’Hères, berceau isérois du hip-hop ? Le festival Hip-hop don’t stop festival, qui aura lieu du 6 au 11 février 2018, répond par l’affirmative. De fait, de la fin des années 1980 jusqu’à aujourd’hui, plusieurs générations de danseurs ont fait leurs armes dans la deuxième ville de l’agglomération grenobloise.
Parmi eux, le danseur et chorégraphe Bouba Landrille Tchouda, de la compagnie Malka, a parrainé, en 2017, la première édition de ce festival martinérois. Lequel s’ouvre cette année au reste de l’agglo puisque le spectacle du même Bouba Landrille Tchouda, Têtes d’affiche, est programmé mardi 6 février à l’Ilyade, à Seyssinet-Pariset.
Un festival représentatif de la pluralité du hip-hop
Très technique, le hip-hop est une danse dont l’expression répond à des codes et des styles bien précis : breakdance, popping, footwork… Un univers dont le lexique nécessite, pour le néophyte, un traducteur chevronné. La programmation conçue par L’Heure bleue et par la compagnie Citadanse est toutefois à même d’intéresser un large public puisqu’elle se veut éclectique, représentant différents courants du hip-hop.
Dans le pur esprit hip-hop, où performance et émulation dominent, à l’origine, on aura bien sûr une ”battle” samedi 10 février à L’Heure bleue. S’y affronteront huit “crews” venus des quatre coins de la France.
Le reste de la programmation donne plutôt à voir la manière dont le hip-hop a développé son écriture en empruntant notamment à d’autres esthétiques chorégraphiques.
En cela, la soirée du 8 février à L’Heure bleue est tout à fait représentative. Trois soli y sont présentés dans des courants et des générations très variés. Le premier solo est donné par Fred Bendongué, « l’un des pionniers de la danse hip-hop » selon Bouba Landrille Tchouda. « C’est en le voyant danser que je me suis rendu compte qu’on pouvait vraiment dire des choses via cette danse et pas seulement rester dans la performance », confie-t-il.
Dans Mama Blues, le danseur et chorégraphe Fred Bendongué rend hommage aux soldats musiciens de la guerre 14 – 18. Le deuxième solo, signé Antoinette Gomis, est lui aussi porteur d’un propos d’envergure puisqu’il interroge la place de la femme noire dans la société occidentale. La danseuse et chorégraphe intègre la langue des signes à son langage chorégraphique. Le tout sur une superbe musique de Nina Simone.
Dans le dernier solo, Aurélien Kairo se rapproche de la gestuelle d’un Buster Keaton ou d’un Fred Astaire dans un registre burlesque, qui tranche nettement avec ce qui précède. Musicalement, on change complètement de genre, là aussi, puisqu’il évolue sur des titres de Jacques Brel.
Adèle Duminy
Infos pratiques
Hip-hop don’t stop festival
Du 6 au 11 février 2018
Toute la programmation sur le site de L’Heure bleue