DÉCRYPTAGE – On sait à présent à quoi ressemblera le futur quartier de l’Esplanade. Le plan-guide vient d’être voté, non sans provoquer des cris d’orfraie dans l’opposition. Les polémiques portent essentiellement sur la densité du futur quartier, le stationnement, la circulation, sans oublier la méthode de co-construction. Face aux critiques, les élus de la majorité affirment défendre une autre vision de l’aménagement de la ville.
Document d’importance, le plan-guide donne le cap à un projet urbain, et marque le lancement des opérations concrètes. Celui du quartier de l’Esplanade vient d’être voté ce lundi 18 décembre, en conseil municipal. En accord avec la Métropole, la Ville de Grenoble portera seule la maîtrise d’ouvrage et confiera l’aménagement à la société publique locale (SPL) Sagès.
Eric Piolle, maire EELV de Grenoble augure du meilleur pour le futur de ce quartier d’entrée de ville : « Le nouveau quartier de l’Esplanade sera […] un nouveau poumon vert pour Grenoble : il offrira un nouvel espace de respiration aux portes du centre-ville historique pour tous les Grenoblois et métropolitains, mais donnera aussi une image attractive et verte de notre ville. »
« On ne vous laissera pas saccager ce quartier »
Quant à Vincent Fristot, adjoint à l’urbanisme, au logement, à l’habitat et à la transition énergétique, il se réjouit également : « Les orientations prises en matière de déplacements vont améliorer la vie de ce quartier, qui va s’ouvrir à d’autres modes de déplacement que la voiture. »
Un projet qui ne fait toutefois pas le bonheur de tous. « On ne vous laissera pas saccager ce quartier […] » martèle Anouche Agobian, conseillère municipale d’opposition du groupe Rassemblement de Gauche et de Progrès, particulièrement pugnace lors du dernier conseil municipal. « Le calendrier de ce projet est surréaliste », lance quant à lui Richard Cazenave, Les Républicains.
« On parle de 2038 ! Peut-être aurons-nous l’occasion d’y mettre fin avant », poursuit l’élu, faisant bien sûr allusion aux prochaines échéances municipales. Il reste donc à la majorité deux années pour mettre son projet sur le rails…
Des oppositions arc-boutées contre la densité en logements
Le plan guide acte la construction, sur 4 ha environ, de 850 logements dont 233 sur l’îlot Peugeot, avec 40 % de logements sociaux et 10 % en accession sociale. Les principaux sites construits ? L’“îlot Peugeot”, en cours, puis viendront le tour des anciens “ateliers municipaux”. À compter de 2023, les logements s’érigeront sur la Petite Esplanade, autour d’un nouvel équipement modulable, en lieu et la place du boulodrome. Enfin, au sud du quartier, suivra vers 2028 une opération mixte autour de l’Intermarché, qui sera reconstruit en rez-de-chaussée d’immeuble… Un montage qui implique l’adhésion de la grande surface, ce dont doute fort Anouche Agoubian.
Mais c’est au final la densité du quartier que dénoncent, avec force, les oppositions. « Vous faites le choix de garder la Grande Esplanade [au contraire du précédent projet de l’ancienne municipalité PS, sous Michel Destot, ndlr], donc c’est deux fois plus dense ! », alerte Richard Cazenave. Pour Guy Tuscher, d’Ensemble à gauche (EGA), la majorité actuelle a encore renié ses engagements de campagne : « Ce qui nous gêne, c’est que vous ayez une opinion quand on est vous êtes dans l’opposition et vous en changiez quand vous êtes aux affaires ! »
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