Le site de GE Hydro Grenoble a accueilli, ce jeudi 23 novembre, direction, délégués du personnel et… un expert indépendant. Désigné par le comité d’entreprise pour se pencher sur la situation économique de l’entreprise, celui-ci a remis un épais rapport que des délégués syndicaux examinent actuellement. Mais pour que cette réunion puisse se tenir à Grenoble, les salariés grévistes ont dû, au préalable, cesser le blocage du site.
Mercredi soir, les salariés grévistes de GE Hydro ont voté à la majorité, non sans déchirement pour certains, la levée du piquet de grève (cf. encadré).
C’est à cette condition qu’une réunion a pu se tenir ce jeudi, sur le site de l’entreprise, en présence des dirigeants, des délégués syndicaux et de l’expert indépendant.
« La direction ne voulait pas venir dans l’entreprise si elle était bloquée », explique Rose Mendes, membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), déléguée CGT.
« L’expert est allé à la chasse aux informations »
L’expert agréé est ainsi venu remettre son rapport sur « l’orientation stratégique du plan de sauvegarde économique ». Un document très attendu par les délégués syndicaux.
Précisons que la loi française permet à un comité d’entreprise de recourir à un expert agréé afin de l’aider à y voir plus clair dans la situation économique de son entreprise, typiquement en cas de restructuration.
« L’expert est allé à la chasse aux informations pour analyser les tenants et aboutissants de ce plan de sauvegarde de l’emploi. La direction a été tenue de lui remettre les documents qu’il a demandés », indique Nadine Boux, déléguée CGC. Le rapport final fait plus de 250 pages. Autant dire qu’il va falloir quelques heures aux organisations syndicales pour en dégager la substantifique moelle.
SC
LE BLOCAGE LEVÉ… AU MOINS POUR UN TEMPS
Les salariés grévistes ont voté, mercredi, la fin du blocage du site de GE Hydro, dans la perspective de la tenue de cette réunion. La grève avait en effet repris en début de semaine, après s’être arrêtée durant cinq semaines.
Sans cet arrêt du piquet de grève, la direction menaçait de délocaliser la réunion en dehors du site. « La décision de lever le blocage a été très douloureuse à prendre, témoigne Rose Mendes. Les salariés grévistes ont pour certains été là jour et nuit. Ils ont perdu beaucoup d’argent. » Et d’assurer : « Ce n’est pas parce que la grève est levée que les salariés ne sont plus mobilisés. Ils sont toujours déterminés à sauver leur emploi et l’entreprise. »
Il n’est pas non plus exclu que la grève reprenne, laissent entendre les syndicalistes. D’autres modes d’action sont par ailleurs envisageables, notamment devant les tribunaux.