Une amputation de 150 millions d’euros sur leurs ressources pend au nez des chambres de commerce et d’industrie (CCI) en 2018. La mesure est inscrite au projet de la loi de finances du gouvernement Macron. Cette nouvelle baisse aurait de graves conséquences sur les capacités d’action des CCI auprès entreprises et des territoires et sur leurs propres emplois. A peine remises d’un précédent plan budgétaire, les CCI ne cachent pas leur amertume…
Les chambres de commerce et d’industrie se croyaient au bout de leur peine après avoir encaissé, difficilement, une diminution drastique de leurs ressources fiscales, de 35 % au cours des cinq dernières années.
Or les mauvaises nouvelles continuent… Car le gouvernement Macron remet ça. Et plus fort, en envisageant une nouvelle coupe de 17 % dans les ressources, dès 2018.
Les CCI empêchées de « supporter la politique du gouvernement » ?
Les conséquences sont lourdes : 2 000 nouveaux postes pourraient être supprimés dans le réseau des CCI, et par suite affecter les actions menées en direction des entreprises, et donc en faveur de l’emploi en France. Bref, les CCI se sentent quasiment persécutées. « Le gouvernement aurait-il un parti pris contre les CCI ? », interroge ainsi la CCI de Grenoble. Et de lancer ce cri d’alerte en direction d’Emmanuel Macron : « Nous en appelons au président de la République pour que les CCI puissent encore progresser dans leur action au service des TPE et des PME et du développement des territoires. C’est ainsi supporter la politique qu’il souhaite mener pour armer nos entreprises face à la transformation de l’économie. »
Vers un « lissage » des 150 millions d’euros ?
Reste l’espoir pour les CCI que les sénateurs, examinant le projet de loi à compter de ce jeudi 23 novembre, demandent, a minima, un étalement du sacrifice sur la durée du mandat.
Bon gré mal gré, la CCI de Grenoble consent à faire ce nouvel effort progressivement : « Nous demandons un « lissage » des 150 millions d’euros décidés par le gouvernement sur la durée de la mandature (- 30 millions d’euros par an sur cinq ans). »
Une solution de bon sens selon la chambre consulaire : « A la fin du quinquennat, le résultat atteint sera le même mais il aura permis davantage d’appui de proximité aux entreprises et aux territoires. »
Le digital ne fait pas tout…
A quelques heures de l’examen du projet de loi de finances 2018 au Sénat, la chambre consulaire de Grenoble espère toucher la corde sensible des sénateurs en leur dressant un tableau sombre, qu’ils ont encore le pouvoir d’éviter : « Ce nouveau coup de rabot aurait un impact négatif sur l’accompagnement des TPME-PME, sur l’investissement dans les territoires (qui a déjà été divisé par deux ces dernières années) mais aussi sur la qualité du service de proximité, particulièrement en zone rurale, ceci malgré la transformation digitale rapide du réseau. »
SC