Le président de l’union de quartier Capuche Stalingrad Grands Boulevards Chérif Boutafa est en colère. La Métro et la Ville de Grenoble lancent une expérimentation de tri des déchets biodégradables auprès des habitants du quartier Capuche… sans que l’union de quartier n’en ait été informée.
« Je remercie les médias de nous rapporter ces informations qui permettront aux habitants concernés de prendre les mesures nécessaires. » C’est par cette formule ironique que Chérif Boutafa, président de l’union de quartier Capuche Stalingrad Grands Boulevards, salue la mise en place annoncée de la collecte des déchets alimentaires dans le quartier Capuche. Ce dont l’union de quartier n’a pas été informée.
Portée par Grenoble-Alpes Métropole, l’expérimentation prévoit de sensibiliser habitants et commerçants au tri et à la gestion des déchets, à l’aide de “bioseaux” : des seaux où entreposer ses déchets biodégradables en attendant de les déposer dans de nouvelles poubelles marrons. Trois quartiers sont concernés : Capuche et hyper-centre à Grenoble, et le secteur de la Commanderie à Échirolles.
« Une mauvaise habitude », juge Chérif Boutafa
Chérif Boutafa, par ailleurs délégué syndical Force ouvrière, n’apprécie pas d’être mis devant le fait accompli. « Ils ont oublié de porter l’information auprès des associations représentant les habitants. Il est préférable de les surprendre sur la méthode de la communication et de la démocratie participative », écrit-il dans un communiqué. « Ils » désignant le maire de Grenoble Éric Piolle, l’adjoint d’Échirolles Daniel Bessiron et le vice-président de la Métro Georges Oudjaoudi.
Une façon de faire qui « devient une mauvaise habitude », fulmine encore Chérif Boutafa, citant des travaux sur la piste cyclable et routière de la rue Léo Lagrange, pour lesquels l’union de quartier n’avait pas plus été informée. « Je demande à nos décideurs de respecter le petit peuple et au moins de leur demander un avis et, s’il y a consensus, de suivre ensemble les projets, afin de réussir la ville de demain », conclut-il.
En est-il de même pour l’union de quartier du centre-ville de Grenoble, dont le secteur est également concerné par l’expérimentation ? L’union des habitants du centre-ville (UHCV) n’a pas donné suite à notre sollicitation.