La France va bien respecter son engagement de financer le Lyon-Turin aux côtés de l’Italie et de la Commission européenne. Enfin, une partie de la ligne dans un premier temps : le segment transfrontalier qui consiste essentiellement en un tunnel long de 57 kilomètres sous les Alpes. C’est ce qu’a affirmé Emmanuel Macron lors du 34e sommet franco-italien, ce mercredi 27 septembre à Lyon.
Depuis qu’en juillet dernier, la ministre des Transports Élisabeth Borne avait annoncé la volonté du gouvernement de vouloir mettre sur « pause » les grands projets d’infrastructure de transport en France, Lyon-Turin au premier chef, promoteurs comme détracteurs de la ligne étaient dans l’expectative.
« Les engagements de l’État pour de nouvelles infrastructures (de transport, ndlr) dépassent les 18 milliards d’euros sur les cinq prochaines années », avait précisé Élisabeth Borne, lors de son audition au Sénat le 20 juillet dernier. « Sur la période, nous avons 11 milliards de ressources identifiées. Par ailleurs, il manque trois milliards pour entretenir et rénover les réseaux routiers et fluviaux ainsi que nos grands ponts […]. L’impasse est aujourd’hui de 10 milliards sur le quinquennat. »
L’annonce avait mis le feu aux poudres, Michel Destot, l’ex-député socialiste et rapporteur du projet de loi entre la France et l’Italie, soulignant la « complète contradiction avec les engagements du candidat Macron ».
Le doute est donc levé. Le chef de l’État français l’a affirmé aux côtés de son homologue italien. « Nous sommes l’un et l’autre pleinement engagés pour que la section transfrontalière de cette ligne soit menée à bien », a souligné Emmanuel Macron en conclusion du sommet, rappelant au passage la dimension stratégique, au-delà des seuls intérêts français et italien, du Lyon-Turin dans le schéma de transport européen.
Le reste de la ligne, estimé à 20 milliards d’euros, sera examiné en 2018
Depuis l’annonce d’Élisabeth Borne, il était devenu urgent d’éclaircir la position de la France. D’abord pour rassurer les partenaires d’un projet estimé à 8,6 milliards d’euros, dans lequel l’Europe s’est engagée à hauteur de 40 % (mais jusqu’en 2019, pour l’instant) quand l’Italie doit en financer 35 % et la France 25 %.
Le reste de la ligne – notamment les accès au tunnel de base, dont le coût pas vraiment évalué a été estimé par la cour des comptes à 26 milliards d’euros – viendra donc plus tard. En fait, au terme de la réflexion lancée avec les Assises de la mobilité en septembre et qui devrait se poursuivre au premier semestre 2018 à travers une grande loi d’orientation débattue au parlement.
PC