FOCUS – Pierre Labriet, adjoint à la Jeunesse, à l’Insertion, à la Formation, à l’Emploi et à la Prévention de la délinquance, revient sur l’affaire du chantier bloqué par des jeunes à Échirolles. En égratignant au passage Place Gre’net, qui avait pourtant sollicité à de nombreuses reprises – sans succès – un entretien avec la municipalité.
L’affaire du chantier de la crèche à Échirolles arrêté depuis trois mois a beaucoup fait parler d’elle dans les médias. Notamment nationaux. Place Gre’net avait fait le choix, pour en savoir plus, d’interroger deux conseillers municipaux d’opposition : Magalie Vicente (Les Républicains) et Alexis Jolly (Front national).
Des opinions relayées sans avoir pu, malheureusement, obtenir une réaction officielle de la municipalité. Et ceci malgré nos demandes réitérées, un “lapin” téléphonique posé par le premier adjoint Thierry Monel, et le report de la publication de notre article.
Un chantier « arrêté » mais pas « bloqué »
C’est au lendemain de la parution de notre article que la Ville d’Échirolles s’est finalement manifestée, à travers la personne de Pierre Labriet. L’adjoint à la Jeunesse, à l’Insertion, à la Formation, à l’Emploi et à la Prévention de la délinquance l’assure : il n’y avait aucune volonté de ne pas répondre spécifiquement à Place Gre’net. Quelques éléments nous ont alors été donnés, ainsi que la promesse d’un communiqué faisant suite à notre article.
Car Pierre Labriet n’est pas satisfait du traitement médiatique de l’affaire. Il ne manque d’ailleurs pas d’égratigner la presse nationale, « vraisemblablement en quête d’un sujet sensationnaliste en cette période estivale creuse », et déplore que l’information ait été reprise sur la « fachosphère ». Place Gre’net n’est pas en reste, accusé d’avoir publié des « informations erronées ou éludées ».
En premier lieu, Pierre Labriet nous explique que le chantier n’est pas « bloqué », mais « arrêté » depuis trois mois. « Tous les articles commencent comme cela, s’agace-t-il. En fait, les jeunes ne bloquent plus rien du tout. Quinze jours de blocage ont suffi à ce que les entreprises prennent d’autres chantiers et ne puissent plus revenir. »
De plus, ajoute l’adjoint, un plaquiste aurait fait faillite durant le chantier, empêchant l’intervention d’autres ouvriers ou artisans. « On est dans une conjonction de mauvaises nouvelles pour Échirolles qui fait que l’on aboutit à cela », juge-t-il.
Table ronde : préfecture et municipalité se contredisent
Autre information démentie : la crèche “multi-accueil” actuellement en jachère n’était pas prévue pour la rentrée, mais pour la fin 2017. Un élément confirmé par le journal municipal En rue de juin 2016, dans lequel est écrit noir sur blanc : « La livraison de l’équipement est programmée pour fin 2017. » Une erreur de date reprise dans la presse, y compris – imprudemment – dans l’article de Place Gre’net, sans que cela n’ait toutefois occasionné de démenti jusqu’ici.
Reste la question de la table ronde organisée à la préfecture le 25 juillet sur la situation de ce chantier. Celle-ci « avait été demandée dans un courrier du maire adressé au préfet daté du 15 juin 2017. […] L’emballement médiatique autour de cette affaire n’a en aucun cas précipité la date. Elle était déjà fixée plusieurs semaines à l’avance », affirme le communiqué que nous avons reçu.
Et Pierre Labriet de vouloir mettre les pendules à l’heure : « Contrairement à ce qui avait été annoncé dans l’article, cette table ronde avait une orientation plus sécuritaire que sociale. » Message transmis aux services de la préfecture, qui nous assuraient au contraire, au moment même où se tenait la réunion, que celle-ci portait « sur le volet social et pas du tout sur l’ordre public ». Une information répétée à plusieurs reprises.
Place Gre’net et la « propagande »
Mais quelle utilité dans le fond pour cette table ronde, puisque la municipalité affirme encore que « cette situation délicate a été résolue depuis la fin du mois de juin » ? Elle l’écrit d’ailleurs à Magalie Vicente : « La situation de tensions autour des chantiers sur le Village 2 est revenue à la normale il y a déjà plusieurs semaines », indique une missive, toujours signée Pierre Labriet, reçue le 28 juillet par l’élue d’opposition. L’adjoint y regrette encore, par ailleurs, « le traitement médiatique à rebours d’une affaire apaisée. »
Le traitement médiatique, et plus précisément celui de Place Gre’net ? « L’article laisse entendre que l’on est tout le temps en vacances. Je vous promets que quand le Figaro, BFM ou TF1 se jettent sur nous pendant une semaine sur la question des chantiers, on est en réponse des médias. Mais on fait aussi le boulot de terrain », nous dit Pierre Labriet.
Et l’adjoint n’oublie pas, c’est un classique, de laisser entendre au détour d’une phrase que nous faisons « vraiment propagande ». Pour quelle raison ? L’utilisation, dans notre article, d’une photographie de campagne de Magalie Vicente, bien qu’accompagnée d’une légende contextualisant l’image. Précaution insuffisante aux yeux de la municipalité d’Échirolles : « Ça donne un effet flash ! » Coquetterie, quand tu nous tiens…