REPORTAGE VIDÉO – La 36e édition de la désormais traditionnelle Fête de la musique s’est déroulée sous haute protection et sous une chaleur écrasante, ce mercredi 21 juin, jour du solstice d’été. La canicule – près de 35 °C à l’ombre – n’a pas découragé des milliers de Grenoblois de venir déambuler dans les rues de la capitale des Alpes tout au long de la soirée. Rock, pop, rap, fanfares, chanson française, musique africaine ou électro, il y en avait pour toutes les oreilles. Et parfois trop !
Avec cette 36e édition de la Fête de la musique, qui s’est déroulée à Grenoble comme partout en France ce mercredi 21 juin, nous sommes bien loin de l’esprit des toutes premières éditions. Ces premières moutures qui voyaient le petit dernier de la famille faire grincer son violon en bas de son immeuble.
Ou bien grand-père sortir son accordéon du placard pour jouer des valses-musette au coin de la rue. L’esprit s’est perdu… Enfin, pas complètement. Sur Grenoble, on peut encore retrouver quelques traces de ce premier souffle rue Saint-Laurent où se produisent – les habitants y veillent – des formations uniquement acoustiques ou très peu amplifiées. Voire de simples citoyens amateurs de musique.
Une fête très populaire
Pour autant, la fête reste très populaire et c’est sous l’étau d’une température caniculaire que des milliers de Grenoblois se sont déplacés pour y participer. Cette année, risques d’attentats obligent, la Ville de Grenoble n’a pas installé de scènes thématiques officielles comme les autres années.
Trop coûteux du fait du personnel de sécurité qu’il aurait été nécessaire de mobiliser et trop difficiles à sécuriser matériellement, a expliqué la municipalité. Bien sûr, un dispositif de mise en sécurité des lieux avait tout de même était prévu, comme a pu le vérifier le directeur de cabinet du préfet en amont. Un dispositif en tout point similaire à celui retenu pour la Fête des tuiles, tout particulièrement pour empêcher l’irruption de véhicules sur des portions de voiries très fortement fréquentées.
Mais quoi de mieux que quelques images captées lors de cette soirée torride où nous nous sommes laissé porter par nos pas, au hasard des rues et des effluves sonores… parfois trop mélangées.
Reportage Joël Kermabon
Une fête commerciale ?
Reposant essentiellement sur la spontanéité des animations musicales, la fête de la musique constitue toujours une occasion rêvée de se produire en public pour des milliers de musiciens confirmés ou débutants. Mais au fil du temps, elle est surtout devenue une affaire plus que juteuse pour les propriétaires de bars et autres débits de boissons.
Ces derniers, flairant l’aubaine, n’ont eu de cesse d’élargir leur terrasse – empiétant bien souvent sur l’espace public – pour satisfaire le plus grand nombre de clients assoiffés. Et par là même renflouer leurs tiroirs-caisses. Autres temps, autres mœurs. Au départ manifestation spontanée et bon enfant, la Fête de la musique dérive de plus en plus vers une fête commercialement récupérée, perdant du coup une grosse partie de son âme.
Joël Kermabon