Après l’audience du 20 avril, la demande d’expulsion des occupants du camp Valmy, formulée par la ville de Grenoble, a été rejetée par le tribunal administratif ce jeudi 27 avril. Le juge des référés a considéré qu’une évacuation n’était pas justifiée, faute de solution alternative d’hébergement proposée à la centaine de migrants vivant dans le parc.
La décision était attendue avec anxiété par les habitants du camp Valmy. Le 20 avril dernier, la ville de Grenoble avait assigné ces derniers devant le tribunal administratif pour une expulsion en référé.
Situé dans le parc Valmy, derrière le Stade des Alpes, ce campement de fortune est occupé depuis la mi-février par des migrants originaires pour la plupart d’Albanie, de Macédoine et de Serbie, soutenus par l’Assemblée des mal-logés. Leur nombre avait progressivement grossi, au point d’atteindre une centaine de personnes ces dernières semaines dont beaucoup de familles avec enfants.
Une évacuation les placerait « dans une précarité encore plus grande »
Finalement, le tribunal a tranché en leur faveur ce jeudi, rejetant la demande d’expulsion de la municipalité. Si le juge des référés a estimé que cette occupation pouvait « générer des risques pour la salubrité publique ou pour la sécurité des occupants », il a également rappelé qu” « aucune solution alternative d’hébergement d’urgence ne leur a été proposée ».
Un motif suffisant pour refuser une évacuation qui, selon le tribunal, risquerait de « les placer dans une situation de précarité voire d’insécurité encore plus grande en les dispersant dans les rues de la ville ».
« La Ville peut encore utiliser un arrêté municipal »
Du côté des collectifs et associations de soutien aux migrants, c’est le soulagement qui prédomine. Raphaël, militant du Dal (Droit au logement), se félicite ainsi que le tribunal ait procédé à « un jugement sur le fond ». Malgré tout, il tient à rester prudent : « Pour nous, c’est une bonne nouvelle mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a plus de risque d’expulsion car la Ville peut encore utiliser un arrêté municipal à tout moment. »
Néanmoins, ajoute-t-il, cette décision « met la mairie devant ses contradictions. Passer outre le jugement ne serait pas très bien perçu : ce serait eux qui expulseraient et ils ne pourraient plus se dédouaner sur la justice ».
MP