Jeudi 20 avril, le tribunal administratif examinait la demande d’expulsion en référé formulée par la ville de Grenoble au sujet du camp Valmy, occupé par une centaine de migrants venus principalement des Balkans. Avant la décision du tribunal, prévue ce jeudi 27 avril, plusieurs organisations de soutien aux habitants du camp adressent une lettre ouverte à Éric Piolle. Elles déplorent notamment que la municipalité ne leur ait pas accordé de rendez-vous lors du rassemblement organisé devant la mairie, suite à l’audience.
Pour ces associations, le temps presse. Ce jeudi, en effet, le tribunal administratif doit rendre son jugement concernant le camp Valmy, une semaine après l’audience du 20 avril. Ce jour-là, la ville de Grenoble avait assigné les habitants du camp devant le tribunal pour une expulsion en référé (procédure d’urgence).
Situé dans le parc Valmy, derrière le Stade des Alpes, ce campement est occupé depuis la mi-février – à l’initiative de l’Assemblée des mal logé-e‑s – par des familles de migrants, originaires pour la plupart d’Albanie, Macédoine et Serbie, et accueille aujourd’hui plus d’une centaine de personnes dormant sous la tente.
« Vous nous avez envoyé la police comme seule interlocutrice »
Après un premier rassemblement devant le tribunal, les divers collectifs et associations de défense des migrants s’étaient regroupés, une seconde fois, devant la mairie de Grenoble. Contenus par les policiers sur le parvis de l’Hôtel de ville, durant plus d’une heure, ils avaient demandé à être reçus par un représentant de la majorité municipale… En vain.
Dans une lettre ouverte publiée vendredi 21 avril, ces organisations s’adressent directement à Éric Piolle. « Ce jeudi 20 avril, nous nous sommes présentés devant la mairie suite à votre demande d’expulsion en référé au tribunal administratif, concernant le camp de Valmy, écrivent-elles. Vous nous avez envoyé les polices municipale et nationale comme seules interlocutrices. Vous avez refusé de nous donner un rendez-vous, réponse que la police municipale nous a transmise. »
Le collectif demande au maire « un rendez-vous très rapidement »
Les organisations militantes lui rappellent donc « [ses] engagement de campagne : « Nous assurerons le droit à l’hébergement », « nous faciliterons la fluidité des parcours de l’hébergement d’urgence vers le logement de droit commun », « la Ville accompagnera juridiquement les demandeurs d’asile dans leurs démarches », « nous accompagnerons la transformation de mètres carrés de bureaux vides en logements », « nous userons du droit de préemption sur les logements privés dégradés pour leur transformation en logements conventionnés ou sociaux ».
Devant l’urgence de la situation, le collectif demande au maire de Grenoble « un rendez-vous très rapidement, avant le jeudi 27 avril, date à laquelle le tribunal administratif de Grenoble doit rendre son verdict ». Parmi les signataires de cette lettre ouverte : les habitants de Valmy, la Patate Chaude, Roms Action, le DAL, l’Assemblée des mal-logés, RESF, RUSF, le CIIP, la LDH 38, le CSRA, la Pastorale des Migrants, le CCFD, la Cimade Grenoble, le Syndicat mixte des travailleurs sans-papiers et la CGT 38.
MP