REPORTAGE VIDÉO – Le quartier de l’Île Verte dispose désormais officiellement de son petit marché de quartier saisonnier. Inauguré en fanfare le 2 avril dernier, il tente de trouver son identité et sa clientèle à travers, autant que faire se peut, des produits bio, locaux et responsables. De quoi satisfaire les habitants qui en exprimaient depuis fort longtemps la demande. Demande à laquelle ont su répondre, non sans quelques difficultés, l’Union de quartier et la ville de Grenoble qui ont fini par trouver un modus vivendi.
La place du Docteur Girard en semaine, c’est avant tout l’arrêt de tram qui dessert le quartier de l’Île Verte et un parking situés au centre d’un trafic incessant de véhicules qui se dirigent vers La Tronche ou en reviennent.
Désormais, tous les dimanches matin, une partie de cette place joliment arborée est réservée aux étals colorés des commerçants qui vont animer, jusqu’à la fin juin, le nouveau marché saisonnier du quartier. Sur les bancs des commerçants, des produits bio et responsables, certains locaux, d’autres moins, et une rôtisserie-traiteur qui, sans avoir le label bio, assure fournir des mets et volailles de qualité.
En tout cas, de quoi ravir les habitants qui n’attendaient que ça et ajouter, une fois par semaine, un peu de couleurs à un quartier qui manque cruellement d’espaces de rencontres et d’échanges. Profitant du beau temps de ce dernier dimanche, à défaut d’y faire quelques emplettes, nous sommes allés à la rencontre des commerçants de ce nouveau marché. L’occasion aussi d’échanger avec Gilles Namur, le président de l’Union de quartier de l’Île Verte, incubateur du projet.
Reportage Joël Kermabon
Une demande forte des habitants du quartier de l’Île Verte
C’était une demande forte des habitants. Après une phase expérimentale de douze semaines menée à l’initiative de l’Union de quartier Île Verte au printemps 2016, le marché a été officiellement inauguré en fanfare le dimanche 2 avril. Malgré quelques réticences, la Ville de Grenoble – un peu gênée aux entournures puisque en pleine révision du règlement des marchés – a finalement consenti à ce qu’il devienne l’un des marchés officiels de la ville… à condition qu’il soit saisonnier.
« La création d’un marché, nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas simple », commence par expliquer Gilles Namur. Un projet de longue haleine puisqu’il a été mis sur les rails en 2015.
« Lors d’une assemblée générale avec les habitants nous nous étions demandé ce que nous pourrions faire comme action sur le quartier pour que les gens puissent se rencontrer en dehors de l’école, se souvient le président. L’idée d’un marché demandé depuis très longtemps s’est très vite imposée. »
Douze semaines d’expérimentation au printemps 2016
Après un tout premier coup d’essai éphémère lors du Carnaval des muzicos en 2015, les habitants ont souhaité aller plus loin. « L’année dernière nous avons insisté auprès de la mairie pour pouvoir faire ce marché et nous avons décroché l’autorisation de pouvoir mener une sorte d’expérimentation pendant douze semaines au printemps 2016 », poursuit Gilles Namur. « L’idée était d’avoir un marché plutôt bio ou local et cela s’est très très bien passé du point de vue des commerçants qui vendaient sur le marché et des habitants », se félicite-t-il.
L’occasion pour l’Union de quartier et les habitants de faire un pas de plus et de demander à la Ville que soit officiellement pérennisé un marché qui avait brillamment fait la preuve de son opportunité et de son utilité, tant du point de vue commercial que social.
Pas si simple ! « La mairie a accepté l’idée d’un marché uniquement saisonnier pour la raison que nous arrivions peut-être au mauvais moment, estime Gilles Namur. La mairie revoyait alors la réglementation des marchés et tentait d’implémenter du bio un peu partout sur la ville », reconnaît-il.
La Ville, quelque peu contrariée par une demande d’ouverture d’un nouveau marché bio qui bousculait ses objectifs, a montré quelques hésitations. « Cela a été compliqué de s’entendre avec la mairie pour pouvoir monter ce marché mais nous étions portés par les habitants et les commerçants qui trouvaient qu’il démarrait très fort et la mairie à finalement accepté de l’officialiser sous une forme saisonnière », retrace le président de l’Union de quartier.
Toujours est-il que le plus gros est fait, Gilles Namur est confiant. « C’est un marché qui devient autonome. Et nous, l’Union de quartier, nous allons juste y vernir pour tenir une permanence et rencontrer des gens. L’année dernière, nous avons porté et financé tout ça mais désormais nous n’avons plus besoin de pousser le marché », conclut le président.
Joël Kermabon