« Résistance et sabotage », « Fraudeurs de toutes les lignes unissez-vous », « Ne validez jamais »… La motivation politique des tagueurs et auteurs d’actes de vandalisme sur le réseau Tag ne laisse guère de doute. « Une opération de grande ampleur », décrivent les services de la Semitag, qui s’est déroulée dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 avril sur le réseau des lignes de tram A, B, C et D.
En plus de l’inscription à la bombe de nombreux slogans appelant à la gratuité des transports en commun, des valideurs présents sur les quais ont été vandalisés à l’aide d’un produit chimique. 185 sont ainsi hors service, sur les 450 que compte l’ensemble du réseau.
De rares réactions politiques, à l’exception du camp Carignon
Si l’opération n’est passée inaperçue ni dans la presse ni auprès des usagers, les réactions politiques se distinguent par leur rareté. Sans surprise, l’attaque la plus forte provient de Grenoble le changement. Le site des Républicains proches d’Alain Carignon ne manque pas de dénoncer avec virulence ces actes de vandalisme. Le site officiel des Républicains de l’Isère n’en fait, pour sa part, même pas mention.
Jean-Claude Peyrin, vice-président du Département en charge des transports, a pour sa part publié un communiqué. Voyant la patte « de mouvances d’extrême gauche s’attaquant au bien commun » derrière ces dégradations, il évoque « la promesse irréaliste de gratuité » non tenue par la municipalité. Une gratuité qui ne devait toutefois concerner que les moins de 25 ans et les précaires (engagements 21 et 25 de la liste Une ville pour tous).
« Ce n’est pas la première fois que des arrêts sont dégradés et je souhaite qu’un point soit fait lors du prochain comité syndical du SMTC par le Président Mongaburu sur le coût annuel des dégradations de ce type et sur les moyens qu’il compte mettre en œuvre pour lutter contre celles-ci », conclut Jean-Claude Peyrin. Une réaction pour le moins isolée, dans l’opposition comme la majorité.
Silence à gauche, même de la part du président de la Semitag
Les personnalités de la droite iséroise que sont Matthieu Chamussy ou Jean-Pierre Barbier n’ont pour leur part émis aucune déclaration. Pas plus que le Front national de l’Isère ou ses figures de proue que sont Alain Breuil et Mireille d’Ornano.
A gauche, l’opposition socialiste de Grenoble est elle aussi demeurée silencieuse, et la municipalité elle-même n’a publié aucun communiqué sur ces actes de vandalisme. Sur les réseaux sociaux, le président du SMTC Yann Mongaburu n’en touche pas un mot. Pas plus que Jean-Paul Trovero, maire de Fontaine… et président de la Semitag.
Au-delà de la dimension revendicative et politique de l’opération, le coût pour l’entreprise n’a pourtant rien d’anecdotique. Tout en précisant qu’il est encore trop tôt pour livrer une estimation définitive, les services de la Semitag évoquent d’ores et déjà la somme de 250 000 euros…
FM
Nouvelle réaction via Twitter : le maire de Corenc Jean-Damien Mermillod-Blondin indique pour sa part avoir demandé au président du SMTC Yann Mongaburu une condamnation des actes de vandalisme.
En colère J’ai condamné cela ce matin au smtc Et demandé au President @YMongaburu de condamner fermement ces actes. https://t.co/X73X0mShTX
— JD Mermillod-Blondin (@jdmb38) April 13, 2017