ENTRETIEN – « Le sport partout, pour toutes et tous. » Tel est le fil conducteur de la politique sportive menée par la majorité municipale, selon Sadok Bouzaïene, adjoint aux sports à la Ville de Grenoble. L’élu, au franc-parler assumé, a reçu Place Gre’net pendant plus d’une heure dans son bureau situé au premier étage de l’Hôtel de ville. L’occasion de faire le point sur les nombreux dossiers qui agitent le microcosme sportif.
Sadok Bouzaïene, Monsieur Sport à Grenoble
Arrivé en France en 1972 en tant que réfugié politique après avoir été persécuté en Tunisie, l’ex-libraire de la Villeneuve, connu pour son engagement associatif dans le quartier, est depuis l’élection d’Éric Piolle, en 2014, adjoint aux sports. Un domaine qu’il connaît bien puisqu’il a été conseiller municipal délégué au développement socio-sportif lors du deuxième mandat de Michel Destot, de 2001 à 2008.
Membre du Rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes, Sadok Bouzaïene n’a pas manqué de détailler les réalisations de la majorité – développement du sport féminin, travaux au stade Lesdiguières, construction ou réfection de terrains synthétiques… – et ses projets de réalisations : travaux au Palais des sports, à la halle Clémenceau et à la piscine Jean-Bron (qui ont déjà débuté), construction d’un centre sportif à la Villeneuve…
L’adjoint aux sports de Grenoble est également revenu sur « l’héritage de l’ancienne majorité », avec notamment la halle de tennis qu’il a fallu finir de payer pour respecter « l’engagement de la ville, la continuité politique ». Cet homme « de terrain », plutôt dans l’ombre habituellement mais au franc-parler assumé, avait de nombreuses choses à dire.
Place Gre’net – Vous avez été nommé adjoint aux sports en 2014, après la victoire d’Éric Piolle aux municipales, mais vous êtes loin d’être un novice dans ce domaine…
De 2001 à 2008, je siégeais comme conseiller délégué au développement socio-sportif de la Ville de Grenoble. Je n’ai, en revanche, pas participé à la majorité kitsch de mon cher Michel Destot entre 2008 et 2014. Ça veut dire que j’ai déjà une connaissance des dossiers et du terrain.
J’ai réalisé à l’époque quelques projets : le programme Jeunes en montagne, l’installation de la cellule « sports et quartiers », la création de la Caravane du sport, l’été, dans les quartiers “politique de la ville”. Cet exemple est unique ! J’ai vu le ministre, pourtant pas du même bord que moi, qui reconnaît que c’est un exemple de proximité d’une action sportive.
Grâce aux actions de cette cellule “sports et quartiers”, on a mis en avant le sport comme outil d’insertion sociale et d’éducation dans les quartiers. Aujourd’hui, ce sont des acteurs reconnus, une équipe de neuf personnes, qui développe une activité tout au long de l’année et pendant les vacances, afin que les gamins trouvent une diversité de disciplines sportives et pas seulement le foot.
« Nous avons mis en œuvre un travail assez important dès le scolaire,
jusqu’aux clubs, pour le développement du sport féminin. »
Quels sont les axes principaux d’une politique sportive dans une ville de la taille de Grenoble ?
La politique sportive de la ville de Grenoble comporte une partie fonctionnement (clubs, associations sportives…) et une partie liée à l’état des équipements et au travail d’investissement. On ne peut pas tout réparer et moderniser en six mois. Nous avons un plan de charge de réhabilitation, de modernisation et d’adaptation des équipements aux contraintes nouvelles des différentes disciplines sportives car les choses évoluent chaque année. Quand nous effectuons des travaux, nous englobons toujours ces contraintes nouvelles.
Selon une étude du ministère, les équipements sportifs en France ont vu un essor et une construction assez importante dans toutes les villes depuis les années 1960, en l’occurrence 1968 pour Grenoble. Nous avons un héritage qui consiste à faire les travaux nécessaires pour tout ce qui est piscines, gymnases, équipements, en y ajoutant des installations nouvelles à chaque occasion.
Quelle est votre vision – et donc celle de l’actuelle majorité – de la politique sportive pour Grenoble ?
La définition de la politique sportive de Grenoble pour cette majorité, c’est le sport partout, et j’insiste sur le mot, pour toutes et tous. Nous avons mis en œuvre un travail assez important dès le scolaire, jusqu’aux clubs, pour le développement du sport féminin. Sur ce plan-là, Grenoble est prise comme exemple – je le dis avec conviction – dans différentes villes de France parce que nous avons réalisé une avancée dans toutes les disciplines sportives, pour réussir un bond en avant dans la féminisation du sport.
Nous sommes partis d’une enquête, réalisée avec l’Agence de l’éducation par le sport, pour le développement du sport féminin dans la ville de Grenoble, dès le collège. Celle-ci nous donne quelques pistes pour y travailler et avancer avec les clubs dans tous les quartiers grenoblois.
Comment se traduit concrètement votre plan de développement du sport féminin ?
Nous avons impulsé dans ce cadre la création d’une école municipale de foot féminin. Ça fait deux ans que nous l’avons réalisée avec l’ensemble des structures d’animation dans les quartiers. Nous avons mis en place, chaque mercredi, un ramassage avec un bus de toutes les filles des différents quartiers. Et, maintenant, la participation est très élevée. Pendant les mercredis de vacances, on en est à 97 filles participant à cette école, avec le concours du club de foot féminin grenoblois pour l’entraînement et l’animation de ces séances.
Nous avons en outre conclu, il y a deux mois, l’homologation du terrain d’honneur de Lesdiguières pour l’équipe de foot féminin. Par ailleurs, nous allons poursuivre, de 2017 à 2019, le développement du sport féminin avec des actions concrètes, en particulier dans les territoires de la politique de la ville. Ce 8 mars, par exemple, a lieu la soirée »Elles à vélo » au Palais des sports : les clubs cyclistes de l’agglomération et de Rhône-Alpes participent à une journée portes ouvertes pour les cyclistes féminines (minimes, cadets, juniors et seniors).
« Nous avons choisi de faire porter la baisse des subventions sur les clubs qui ont du sponsoring, qui peuvent accéder à des crédits etc. et d’épargner les clubs naissants, les clubs des quartiers de notre ville. »
Plus globalement, en quoi votre action tranche-t-elle avec celle de l’ancienne majorité municipale ?
Quand nous sommes arrivés, nous avions la connaissance du terrain de la ville de Grenoble, de la situation du patrimoine du sport et de ce que nous pouvions démarrer sur la politique de sport partout, pour toutes et tous. Nous avons mis en place des critères de subventions aux clubs et associations sportives basés sur des règles écrites, définies entre nous et les clubs, afin de définir un nouveau mode de fonctionnement à ce sujet.
Dorénavant, nous observons le pourcentage de filles dans les clubs, le pourcentage d’actions avec les jeunes… L’objectif est de créer une transparence dans la subvention. Ce n’est pas politique ou à la tête des clients, mais par rapport aux faits, aux actes réels. Avant, c’était une reconduction sans évaluation et sans critères.
Vous avez notamment réduit les subventions attribuées aux trois principaux clubs grenoblois, FCG, GF38 et Brûleurs de Loups, ce qui n’a pas fait que des heureux…
La baisse des subventions, ce n’est pas un choix politique de notre ville. C’est lié à la baisse des dotations de l’État, qui se traduit mécaniquement par une baisse du budget du sport, comme dans toutes les villes de la même catégorie en France. De notre côté, nous avons choisi de la faire porter sur les clubs qui ont du sponsoring, qui peuvent accéder à des crédits etc. et d’épargner les clubs naissants, les clubs des quartiers de notre ville – alors que dans d’autres villes de France, on ne donne plus d’argent aux associations.
Ce sont donc les gros clubs qui sont concernés par cette diminution de l’aide en matière de subventions : le FCG et le GF38, un peu moins les Brûleurs de Loups. Ceci dit, il s’agit d’une baisse en fonctionnement uniquement : en parallèle, la Ville prend en charge davantage d’investissements puisque nous avons, par exemple, modernisé des terrains pour une utilisation par ces clubs.
À propos de la modernisation de terrains justement, qu’avez-vous réalisé ?
Depuis notre arrivée, il y a eu, en 2015, la finalisation des travaux de construction d’un terrain de rugby synthétique sur le site Bachelard, et la construction d’un terrain de football synthétique sur le Village olympique (secteur 6), ainsi qu’en 2016, la réfection du terrain synthétique du stade Vercors.
« La piscine Jean-Bron, c’était un chantier attendu depuis minimum douze ans. »
Vous avez insisté sur votre action en direction des jeunes. Pouvez-vous nous donner quelques exemples ?
Nous avons lancé un grand projet – qui s’avère être une réussite – destiné à favoriser la pratique autonome des jeunes dans les quartiers et les jardins : le street workout [littéralement “entraînement de rue”, sport à mi-chemin entre la gymnastique et la musculation se pratiquant surtout en extérieur, ndlr]. L’un se situe au bord du Stade des Alpes, dans l’amphithéâtre au bord de l’Isère, et le deuxième, qui est terminé, au Clos d’Or. Et nous projetons d’en faire deux autres en 2017 : un au Jardin de ville, un autre pour lequel on hésite encore pour l’emplacement.
On peut aussi citer la création d’un mur d’escalade, le long de l’Isère, dans le cadre d’un projet participatif avec les jeunes intéressés, ou encore la prise en gestion, entretien et maintenance d’un nouveau park dans le quartier Jean-Macé. C’est un terrain de proximité (foot, basket, hand…) ouvert aux jeunes du quartier et aux élèves de l’école Jean-Macé – car il faut savoir qu’il n’y avait pas d’équipement sportif dans l’école.
Je souligne également le soutien renforcé aux activités sportives dans le cadre du temps périscolaire, avec la participation de l’ensemble de nos Etaps (éducateur territorial des activités physiques et sportives) dans les écoles maternelles et primaires.
Quid de la piscine Jean-Bron, dont la vétusté fait débat depuis quelques années ?
Nous avons débuté des travaux de réfection technique de la piscine qui doivent se terminer au mois de mai.
Une rénovation importante coûtant plus de 1,2 million d’euros, pour refaire toute l’installation hydraulique… et ne pas se demander chaque année si elle va démarrer ! C’était un chantier attendu depuis minimum douze ans. Les surfaces vont aussi être refaites et nous allons installer des parasols.
Passons au dossier important du Stade des Alpes. Quelle position adopte la municipalité par rapport aux deux clubs qui y jouent, le GF38 et le FCG, dont on sait que la cohabitation a été compliquée la saison dernière ?
Mettons déjà les choses au clair : nous n’avons pas de préférence entre le foot et le rugby. La cohabitation entre le GF38 et le FCG a été compliquée l’année dernière parce que ce sont les gens qui l’ont rendue compliquée. Elle est compliquée car liée à l’histoire de ce stade. Il a été construit avec l’argent des Grenobloises et des Grenoblois, avec un coût supérieur au projet initial.
Ajoutons à cela le choix de mettre un gestionnaire du stade [Carilis, qui a créé une société dédiée Sogestal, ndlr], ce qui ne facilite pas la coexistence entre les deux clubs résidents. C’est la responsabilité politique d’un héritage de l’ancienne majorité métropolitaine.
Aujourd’hui, cette question est toujours en débat. Que faire pour en sortir, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouverons en 2017 – 2018 ? Je prends un exemple : si le GF38 monte [en National, la 3e division] et le rugby descend [en Pro D2], les deux joueront le vendredi. Nous ne sommes pas hors-sol, nous réfléchissons et essayons d’agir pour arriver à arranger les uns et les autres.
« Le stade Lesdiguières n’était homologué que pour le rugby. Nous avons fait des travaux nécessaires pour qu’il le soit aussi pour le foot. »
Qu’avez-vous prévu si ce cas de figure se produit ?
Nous avons commencé tout un travail à Lesdiguières. Il accueille le foot féminin. Aujourd’hui, il y a un troisième club, en D2, qui peut monter dans l’avenir. Essayons de réfléchir pour que l’argent des contribuables grenoblois soit très bien utilisé. Quand nous sommes arrivés en 2014, le stade Lesdiguières n’était homologué que pour le rugby. Nous avons fait des travaux nécessaires (le barriérage, la sécurité…) pour qu’il le soit aussi pour le foot. Nous l’avons fait pas à pas pour ne pas dépenser l’argent. Avec les aléas du sport tels qu’ils sont, il faut essayer d’anticiper, mais pas trop, et agir pour ne pas se trouver en retard.
Le FCG s’interroge sur le fait de continuer ou non à évoluer au Stade des Alpes la saison prochaine. Il réfléchit éventuellement à venir rejouer à Lesdiguières, son stade historique. Comment appréhendez-vous ce sujet ?
Aujourd’hui à l’instant t, j’ai des idées, le maire a des idées, nous avons tous des idées mais il faut concrétiser. Si le FCG retourne à Lesdiguières, il faut que je lui prépare les conditions.
Dans cette hypothèse, le Stade des Alpes serait sous-occupé…
La question c’est ça. Le Stade des Alpes n’a été construit que pour le foot à l’origine, c’est une erreur politique. Nous avons une entente parfaite avec le GF38 et avec le FCG malgré ces difficultés passagères d’aujourd’hui. Et nous tenons à ce que ces deux clubs s’améliorent pour le rayonnement du sport grenoblois. Ça, c’est notre volonté politique.
« Quand vous avez un Stade des Alpes qui a coûté 92 millions d’euros, vous le laissez vide ? Vous en construisez un troisième avec l’argent public ? Non. »
Où en sont les négociations entre le FCG et le délégataire du Stade des Alpes ?
C’est un dossier à la charge du président de la Métropole [Christophe Ferrari, ndlr]. Au moment où je vous en parle [jeudi 2 mars, ndlr], je n’ai pas le retour des questions qui sont posées par tout le monde. Les clubs ont été reçus par le président. Les maires de droite et de gauche ont fait des suggestions. Je pense que cette situation-là doit trouver une résolution avant l’été. Moi j’anticipe par Lesdiguières. J’ai un budget de travaux, je l’oriente indépendamment d’autre chose car ça devient une priorité. C’est une gestion pragmatique : être toujours dans la réflexion pour répondre aux besoins, ne pas subir un calendrier quelconque.
Le Stade des Alpes est un dossier dont on ne cesse de parler depuis de longues années…
Heureusement que je connaissais l’histoire du Stade des Alpes. Quand je suis arrivé, qu’auriez-vous fait à ma place quand vous avez un stade qui a coûté 92 millions d’euros ? Vous le laissez vide ? Vous en construisez un troisième avec l’argent public ? Vous endettez la ville de Grenoble comme cela a été fait avec des prêts toxiques que nous payons quatre fois plus cher ? Non. Ni Éric Piolle ni moi ne sommes pour ce mode de fonctionnement et de gestion de l’argent public. Est-ce que notre positionnement n’est pas sensé et respectueux de l’argent public ?
« Au lieu de mettre 12 millions dans une halle de tennis, j’aurais aimé construire des écoles qui nous manquaient, adapter des équipements sportifs… »
Ce stade, les écologistes n’en voulaient pas. Depuis l’élection d’Éric Piolle, la majorité souhaite qu’il soit utilisé un maximum…
Quand vous avez une maison qui est déjà construite, qu’est-ce que vous faites ? C’est comme pour le tennis. Quand vous avez une halle de tennis, la plus grande de France, qui était déjà engagée [construction initiée sous l’ancienne majorité, ndlr], nous étions obligés de payer. C’est l’engagement de la Ville, la continuité politique. Nous avons payé 4,5 millions d’euros à la place de faire des piscines ou des équipements sportifs. Si j’en avais eu la possibilité, au lieu de mettre 12 millions dans une halle de tennis, j’aurais aimé construire des écoles qui nous manquaient, adapter des équipements sportifs pour les moderniser, les agrandir, pour l’accessibilité, pour les enfants…
Cette halle de tennis, c’était le projet de l’ancienne majorité mais qui l’a payé ? Quand nous sommes arrivés en avril 2014, j’insiste, nous avons payé 4,5 millions. Seul le bâtiment commençait avec le béton. Elle a été terminée en 2016. Et encore, l’ancienne majorité a oublié quelque chose… Le parking ! Nous sommes en entente parfaite avec le club pour trouver une solution alternative. Nous avons commencé à étudier les solutions possibles sur le terrain à côté ou un bout de terrain où il y a déjà une clôture et où il faut créer un portail avec une caméra pour sécuriser le stationnement. Nous avons gardé l’entité sportive et trouvé des solutions sur le périmètre extérieur. Ça va se réaliser durant cette année 2017. Et nous étudions également la question du transfert du complexe de tennis à la Métropole.
« M. Chanal a vidé le Palais des sports du sport. Il n’avait de “sports” que le nom. »
La municipalité a repris en gestion directe le Palais des sports. Quid des manifestations sportives dans cette enceinte ?
En arrivant M. (Guy) Chanal [l’ancien directeur général, ndlr] a vidé le Palais des sports du sport. Le Palais des sports n’avait de “sports” que le nom. Les 6 Jours (cyclistes) n’était qu’un événement de restauration, de marketing. Il y avait des sportifs qui venaient pour des primes, il faut dire les choses. Désormais, cet équipement est ouvert à tous les sportifs. Tous les clubs (cyclistes) de l’agglomération grenobloise et aussi de Rhône-Alpes viennent s’entraîner en hiver sur la piste du Palais des sports.
Prévoyez-vous de faire des travaux à l’intérieur ?
Une étude est menée entre le Département, la Métropole et la ville de Grenoble pour la réfection du sol afin que l’athlétisme, saut en longueur, en hauteur, retrouve le Palais des Sports après travaux.
Ils vont démarrer cette année afin qu’il retrouve aussi le chemin d’un équipement métropolitain.
Actuellement, nous n’avons que les conditions de la piste. Et en même temps, nous avons dépensé 110 000 euros pour la réhabiliter, la mettre en sécurité pour les scolaires et les minimes, cadets, juniors et seniors. La Région nous a aidés à le faire. Elle a considéré que c’était un bon projet. Il faut savoir que c’est la seule piste couverte dans l’Est de la France.
Lors de la campagne électorale, nous avions dit que nous voulions ouvrir le Palais des sports aux Grenobloises et Grenoblois pour qu’il ne reste pas fermé en hiver et que les enfants s’y entraînent. Il y a aussi les champions. L’équipe cycliste AG2R est venue il y a quelques semaines [pour des tests de matériels en vue d’épreuves contre-la-montre, ndlr].
Quelle est la méthode employée et l’objectif final recherché au Palais des sports ?
La Métropole, le Département et la ville de Grenoble réfléchissent ensemble à une réhabilitation sérieuse pour essayer de diversifier la pratique sportive à l’intérieur du Palais des sports. C’est un bon chemin. […] Si on veut léguer un équipement de qualité aux générations futures, je pense qu’il faut mettre le prix nécessaire – c’est un investissement lourd de plusieurs millions d’euros – pour en faire une enceinte multifonctions.
« Si nous dépensons 6,39 millions d’euros pour le centre sportif Arlequin, ce n’est pas pour nous épargner quelque 50 ou 60 000 euros pour sécuriser l’équipement ! »
On fêtera l’an prochain les 50 ans des Jeux olympiques d’hiver de 1968. Que prévoyez-vous pour cette commémoration ?
Nous travaillons depuis huit mois sur cet anniversaire. Ce sont des actions que l’on partage avec tous les acteurs du sport dans l’agglomération grenobloise. Le 16 mars, nous serons à notre troisième copil” (comité de pilotage). Il y a des idées qui fleurissent, une réflexion menée entre Chamrousse, les Deux Alpes, tous les acteurs du sport d’hiver et le CDOS (Comité départemental olympique et sportif) pour essayer de créer un programme ensemble. Ce ne doit pas être simplement la ville de Grenoble qui arrive avec des choses prêtes et déjà décidées. Nous voulons mettre tout le monde dans la boucle.
Depuis l’incendie du gymnase de la Piste, en 2009, les quartiers sud sont privés d’équipement sportif. Un nouveau projet a été présenté lors du conseil municipal du 6 février dernier…
Oui, ce sera un peu la cerise sur le gâteau parmi nos futures réalisations : le projet de construction du centre sportif Arlequin à la Villeneuve. Le démarrage des travaux aura lieu cette année, pour une mise en service programmée en 2019.
Certains élus de droite ont pointé l’absence de vidéosurveillance dans cette future halle sportive de l’Arlequin. Leurs critiques sont-elles fondées ?
Me dire qu’il n’y a pas de vidéosurveillance ou d’alarme à l’intérieur pour les accès à cet équipement, c’est faux puisque nous sommes obligés de nous conformer aux exigences des assurances comme dans tout équipement de la ville. La question n’est que politicarde au plus bas mot ! Par rapport à l’ancien projet, nous avons ajouté un mur d’escalade, une toiture énergétique avec des panneaux photovoltaïques, tout en y intégrant l’embellissement de l’entrée du quartier de la Villeneuve… Si nous dépensons 6,39 millions d’euros pour tout cela, ce n’est pas pour nous épargner quelque 50 ou 60 000 euros pour sécuriser l’équipement !
« La halle Clémenceau est un équipement cher aux Grenobloises et Grenoblois et notre devoir est de la réhabiliter et de ne pas la laisser dépérir. »
Que pouvez-vous nous dire sur les nombreux autres projets prévus pour la deuxième partie du mandat (cf. liste ci-dessous) ?
Nous prévoyons notamment le début des travaux de réhabilitation de la halle Clémenceau. D’ailleurs, personne ne nous a obligés à y faire des travaux mais, vu l’état du sol, des trous… C’est un équipement cher aux Grenobloises et Grenoblois et notre devoir est de le réhabiliter et de ne pas le laisser dépérir.
Cette halle est historique et la réhabilitation était demandée par les collèges et lycées du centre-ville et tous les pratiquants des différents sports se tenant dans la halle. Nous allons donc commencer en mai, refaire tout le sol qui est très fatigué. Citons aussi la création d’activités sportives à destination des personnes souffrant de handicap. Nous avons ouvert le gymnase Ampère au rugby fauteuil et au foot fauteuil depuis cette année : ils jouent des matches. Nous travaillons également sur la mise en accessibilité des piscines.
Êtes-vous fier de votre action depuis votre nomination ?
Oui, si nous n’avons pas fait beaucoup de bruit autour de nos actions, nous avons effectué un travail au quotidien, réalisé des choses. Il n’y a pas eu de conflits, ni avec les sportifs ni avec les clubs. Si nous avons eu la reconnaissance du ministère, c’est parce que nous avons mis comme objectif : le sport partout, pour toutes et tous. Tous ces réalisations et projets de réalisations, il faut être honnête, c’est grâce à (Éric) Piolle. Et je le signe !
Propos recueillis par Laurent Genin et Manuel Pavard
Les listes des réalisations de la première moitié de mandat et des projets sportifs pour la période 2017 – 2019