EN BREF – Jean-Philippe Motte s’est éteint à l’âge de 73 ans. Ancien adjoint municipal, cofondateur de Go Citoyenneté, il aura marqué la vie politique grenobloise par son engagement et son intégrité. Des qualités invariablement citées par tous ceux qui, aujourd’hui, lui rendent des hommages émus.
C’est une figure importante de la politique locale qui vient de s’éteindre. Ancien adjoint municipal et cofondateur du mouvement Go Citoyenneté, Jean-Philippe Motte a succombé à la maladie à l’âge de 73 ans, vendredi 27 janvier, peu avant minuit.
Jean-Philippe Motte aura été adjoint municipal au cours des trois mandats de Michel Destot, entre 1995 et 2011, en charge de la politique de la ville et du logement. Il a également exercé les fonctions de vice-président du CCAS de 1997 à 2001, et de vice-président de la Métro en charge de l’habitat, du logement et des gens du voyage de 2008 à 2014, date à laquelle il s’est mis en retrait de la vie politique.
Mais Jean-Philippe Motte a également cofondé le « Mouvement politique local de gauche des Grenoblois » Go Citoyenneté en 1995. Un mouvement qui rend aujourd’hui hommage à « une belle personne dotée d’une grande humanité et d’un sens de l’écoute qui ont marqué tous ses partenaires ».
Hommages de la gauche et du centre
L’annonce du décès de Jean-Philippe Motte a suscité de nombreuses réactions au sein du champ politique grenoblois, du moins à gauche et au centre. Chacun y salue son engagement et son intégrité, dans des messages teintés d’émotion.
Pour Christophe Ferrari, président de la Métro, « Jean-Philippe Motte a porté avec force et engagement les projets qui lui étaient confiés, parmi lesquels le programme local de l’habitat de notre territoire ».
L’ancien maire de Grenoble Michel Destot évoque « une vie faite de droiture et d’exigence morale ». « Figure morale et largement désintéressée de la gauche associative, il a su faire brillamment rimer l’engagement public avec la droiture des convictions et l’exigence morale. »
« Grenoble perd un homme de valeur qui portait un engagement fort et toujours empreint d’humanité », déclare pour sa part le centriste Philippe de Longevialle, également ancien adjoint municipal sous la municipalité de Michel Destot. Tandis que le conseiller régional Stéphane Gemmani décrit un homme « bienveillant, attentif, toujours prompt à la discussion, au débat et aux échanges ».
La députée de l’Isère Geneviève Fioraso fait également connaître sa tristesse. « J’avais beaucoup d’affection et de respect pour Jean-Philippe avec lequel j’ai partagé bien des projets et aussi des combats à la ville de Grenoble comme à la Métro. […] À la Métro, à la Ville, il a été un élu exemplaire, très présent, avec des convictions politiques et morales affirmées, toujours humain et fraternel ».
Un homme qui « a fait honneur à Grenoble », déclare Éric Piolle
« Jean-Philippe Motte a fait honneur à Grenoble, juge pour sa part Éric Piolle. Au nom de tous les Grenoblois, je le remercie sincèrement pour tout ce qu’il a apporté à notre ville », déclare-t-il.
Pour le maire de Grenoble, Jean-Philippe Motte était « respecté de toutes et de tous sur l’ensemble de l’échiquier républicain, (qui) a toujours fait prévaloir l’intérêt général, les convictions et le débat d’idées sur les logiques partisanes ou les visions court-termistes ». Et de décrire un « militant infatigable à qui les habitants de Mistral, de Teisseire, du Village olympique et évidemment de La Villeneuve doivent énormément ».
La lettre d’adieu de Paul Bron à son camarade
Paul Bron, conseiller municipal d’opposition membre de Go Citoyenneté, signe enfin une lettre directement adressée à son camarade : « Humanité, c’est le premier mot qui me vient en pensant à toi. Un homme plein d’humanité, de respect pour les autres. Pas une humanité qui renvoie à l’inaction, pas une humanité triste mais une force de convictions ancrée dans ta pugnacité, et même parfois ton intransigeance, dans ton désir de voir avancer le monde pour plus de tolérance et de bienveillance. »
« Aujourd’hui nous sommes tous orphelin. Orphelin d’un homme debout, digne. Orphelin d’une certaine façon de faire de la politique : respectueuse, honnête, bienveillante et qui savait prendre ses responsabilités, quitte à déranger l’ordre établi », écrit encore Paul Bron, maniant une plume chargée d’émotion.
« Une commémoration se déroulera au Centre œcuménique Saint Marc », fait savoir le communiqué du mouvement Go Citoyenneté, précisant que l’épouse de Jean-Philippe Motte « souhaite que celle-ci se déroule dans une grande sobriété et que toutes les personnes qui veulent témoigner déposent leur texte dans un recueil prévu à cet effet ».