Eric Piolle et Christophe Ferrari face à la maquette du plan Bernard, lors de vœux du président de l'agence d'urbanisme. © Corentin Libert

Agence d’ur­ba­nisme : 50 ans de coopé­ra­tion entre les acteurs du territoire

Agence d’ur­ba­nisme : 50 ans de coopé­ra­tion entre les acteurs du territoire

L’Agence d’ur­ba­nisme de la région gre­no­bloise (AURG) pré­sen­tait ses vœux, ce lundi 23 jan­vier, en com­pa­gnie des dif­fé­rents acteurs de la métro­pole. L’occasion de fêter ses 50 ans en retra­çant l’his­toire et les rai­sons de sa créa­tion en 1967. L’agence a par ailleurs exposé une par­tie de la maquette du Plan Bernard, un pro­jet de renou­vel­le­ment urbain for­te­ment contesté à l’époque.

Vœux de Jean-Paul Bret, président de l'Agence d'urbanisme de la région grenobloise, le 23 janvier 2017. © Corentin Libert

Vœux de Jean-Paul Bret, pré­sident de l’Agence d’ur­ba­nisme de la région gre­no­bloise, le 23 jan­vier 2017. © Corentin Libert

« L’agence d’ur­ba­nisme, à chaque fois qu’elle a pu s’ins­crire dans le débat, a tou­jours été un lieu de réflexion, de pros­pec­tive, et d’in­ven­ti­vité au ser­vice des territoires. »

C’est ainsi que Jean-Paul Bret, pré­sident de l’Agence d’ur­ba­nisme de la région gre­no­bloise (AURG), a défini les valeurs de cette der­nière ce 23 jan­vier 2017, à l’oc­ca­sion de la pré­sen­ta­tion de ses vœux pour la nou­velle année, mais aussi des 50 ans de l’agence. Des prin­cipes de coopé­ra­tion et de trans­dis­ci­pli­na­rité remon­tant à sa créa­tion dans les années 1960.

Le plan Bernard, cet inconnu

L’agence a par ailleurs pro­fité de l’é­vé­ne­ment pour dévoi­ler une par­tie de la maquette du Plan Bernard, pro­jet de renou­vel­le­ment urbain très contesté à l’é­poque. « Dans les années 60, l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise est mar­quée par une forte hausse de la popu­la­tion, explique Dorian Martin, chargé d’é­tude à l’AURG, au cours de la pré­sen­ta­tion de la fameuse maquette. « Il y a, entre 1954 et 1962, une crois­sance de la popu­la­tion de 37 %. On observe un déve­lop­pe­ment urbain peu maî­trisé par les poli­tiques publiques et qui se fait de manière plu­tôt auto­nome, porté par des opé­ra­tions privées. »

Dorian Martin présentant la maquette du plan Bernard, à l'occasion des vœux de Jean-Paul Bret, président de l'agence d'urbanisme de Grenoble. © Corentin Libert

Dorian Martin pré­sen­tant la maquette du plan Bernard, à l’oc­ca­sion des vœux de Jean-Paul Bret, pré­sident de l’a­gence d’ur­ba­nisme de Grenoble. © Corentin Libert

Face à ces pro­blé­ma­tiques, l’État pro­pose alors une solu­tion. « En 1958 – 1959, un décret rend obli­ga­toire les plans direc­teurs d’ur­ba­nisme dans les villes de plus de 10 000 habi­tants. En 1961, l’État crée la zone d’ur­ba­nisme prio­ri­taire de la par­tie sud de Grenoble, le nord d’Échirolles et une par­tie du nord de la com­mune d’Eybens. » Il fau­dra ensuite attendre 1962 pour que le ministre de la Construction choi­sisse Henry Bernard pour éla­bo­rer le plan directeur.

Le ministre consi­dère qu’il faut alors faire sau­ter des “ver­rous”, afin de per­mettre le déve­lop­pe­ment urbain de l’ag­glo­mé­ra­tion. Par exemple, la petite taille des com­munes ou la nappe phréa­tique. « Henry Bernard pro­pose treize grandes actions qui visent à déve­lop­per l’ag­glo­mé­ra­tion, dont l’élé­ment fort était le dépla­ce­ment du centre de l’ag­glo­mé­ra­tion vers le Sud, au niveau actuel de la MC2 », explique Dorian Martin. Le pro­jet gagnera ensuite en impor­tance, avec « un coup d’ac­cé­lé­ra­teur » lié au choix de Grenoble d’ac­cueillir les Jeux olym­piques de 1968.

Eric Piolle et Christophe Ferrari face à la maquette du plan Bernard, lors de vœux du président de l'agence d'urbanisme. © Corentin Libert

Eric Piolle et Christophe Ferrari face à la maquette du plan Bernard, lors de vœux du pré­sident de l’a­gence d’ur­ba­nisme. © Corentin Libert

Cependant, la nou­velle muni­ci­pa­lité élue en 1965, avec à sa tête Hubert Dubedout, sou­haite s’af­fran­chir de la tutelle de l’État en matière d’ur­ba­nisme. Elle cri­tique vive­ment les pro­po­si­tions d’Henry Bernard et lui reproche de ne pas prendre en consi­dé­ra­tion le tissu urbain existant.

La ville de Grenoble crée alors sa propre struc­ture d’ur­ba­nisme en 1966 et met fin à la col­la­bo­ra­tion avec ce der­nier. L’Agence muni­ci­pale d’ur­ba­nisme (Amu) devient l’Agence d’ur­ba­nisme de la région gre­no­bloise en 1973, dans l’i­dée de coopé­rer avec les dif­fé­rents acteurs du territoire.

« Rassembler des inté­rêts divergents »

L’esprit n’a pas changé. Les vœux du pré­sident Jean-Paul Bret et les prises de parole d’Éric Piolle, maire de Grenoble, et de Christophe Ferrari, pré­sident de l’ag­glo­mé­ra­tion, ont été l’oc­ca­sion de rap­pe­ler les valeurs de coopé­ra­tion, de trans­dis­ci­pli­na­rité de l’AURG. « Face aux défis de l’é­poque, l’a­gence se doit d’en­trer en mobi­li­sa­tion, en inter­ac­tion et de sor­tir de ses murs. Il faut pou­voir avan­cer ensemble en ras­sem­blant des inté­rêts diver­gents », a affirmé Jean-Paul Bret.

Prise de parole d'Eric Piolle lors de la cérémonie des vœux de l'Agence d'urbanisme de la région grenobloise. © Corentin Libert

Prise de parole d’Eric Piolle lors de la céré­mo­nie des vœux de l’Agence d’ur­ba­nisme de la région gre­no­bloise. © Corentin Libert

« Alors que nous entrons dans une période élec­to­rale, l’a­gence n’a qu’un seul parti pris : celui d’a­li­men­ter les débats, de contri­buer à l’in­tel­li­gence col­lec­tive et à la connais­sance, par ses ana­lyses, ses capa­ci­tés à mobi­li­ser les acteurs, qu’ils soient publics ou pri­vés, et peut-être même en s’ou­vrant plus aux habi­tants. Le moment est plus que jamais venu de pen­ser à l’a­ve­nir », a‑t-il ajouté.

Une volonté de mobi­li­ser l’en­semble des acteurs et des dis­ci­plines qui est par­ta­gée par le maire de Grenoble. « L’agence est un espace de réflexion trans­dis­ci­pli­naire. Il nous faut mobi­li­ser cette trans­dis­ci­pli­na­rité avec des exper­tises tech­niques, poli­tiques, mais aussi des exper­tises venant des usa­gers, des habi­tants ou par­fois de regards exté­rieurs sur notre ter­ri­toire. C’est cela qui peut nous per­mettre d’en­ga­ger une tran­si­tion vers la ville de demain », a expli­qué Éric Piolle. « Ces inno­va­tions, ces réflexions sont au ser­vice de l’hu­main, au ser­vice de la pla­nète », a‑t-il précisé.

Prise de parole de Christophe Ferrari lors de la cérémonie des vœux de l'Agence d'urbanisme de la région grenobloise. © Corentin Libert

Prise de parole de Christophe Ferrari lors de la céré­mo­nie des vœux de l’Agence d’ur­ba­nisme de la région gre­no­bloise. © Corentin Libert

Quant à Christophe Ferrari, il a éga­le­ment sou­li­gné l’in­té­rêt de coopé­rer avec l’a­gence. « Pour nous, métro­pole, l’a­gence d’ur­ba­nisme est un édi­fice qui apporte tout son sens et sa plus-value à ce que nous essayons de construire aujourd’hui. […] 

La métro­pole n’est pas un objet qui dévore. Elle ne fait sens qu’a­vec son envi­ron­ne­ment, qu’a­vec ce qui l’en­toure. L’avenir est au coopé­ra­tif. Coopérons et sachons regar­der ce qui est au-delà, trans­fron­ta­lier. Sachons cher­cher ces inter­re­la­tions et trou­ver notre déve­lop­pe­ment de demain », a‑t-il conclu à l’is­sue de la cérémonie.

Prochain ren­dez-vous pour magi­ner la ville de demain : la Biennale des Villes en Transition, qui se tien­dra à Grenoble du 9 au 12 mars 2017.

Corentin Libert

CL

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