« La Turquie est devenue une dictature. » À l’appel de nombreuses associations, syndicats et partis, sont organisées « six heures de solidarité avec les démocrates turcs et les populations kurdes », ce samedi 28 janvier, à partir de 14 heures, salle Ambroise Croizat à Saint-Martin-d’Hères.
Se tiendra d’abord une table ronde, de 14 heures à 16 h 30, en présence de Eyyup Doru, représentant du parti turc HDP (Halkların Demokratik Partisi), “parti démocratique des peuples”, issu des mouvements politiques kurdes et classé à gauche.
Seront également présents Jean-Jacques Guigon, responsable “Europe International” à la CGT Rhône-Alpes, ainsi que Maryvonne Mathéoud et Ali Polat, coprésidents de l’Association iséroise des amis des Kurdes (AIAK). Un buffet se tiendra ensuite à partir de 17 heures.
Solidarité avec les démocrates turcs emprisonnés
Les organisateurs veulent faire entendre leur « solidarité avec les démocrates turcs emprisonnés » et dénoncer la répression menée par le régime de Recep Tayyip Erdoğan depuis la tentative de coup d’État de juillet 2016.
« Le régime d’Erdogan a franchi un nouveau cap avec la mise en détention des deux coprésidents du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, ainsi que 14 autres députés », notent-ils, avant de rappeler les violations aux droits de l’homme commises par le gouvernement turc, ou encore la menace de rétablir la peine de mort.
Une augmentation de 1 400 % des meurtres de femmes en Turquie
Associations et syndicats dénoncent également le sort réservé aux femmes : « Entre 2002 et 2009, les meurtres de femmes pour “l’honneur” ont augmenté de 1 400 % en Turquie. Au cours de l’année 2014, au moins 294 femmes turques ont été tuées. Le gouvernement turc a ordonné la fermeture de nombreuses associations de défense des droits des femmes et des enfants. »
Les organisations politiques, syndicales et associatives participantes jugent qu”« il est temps que le gouvernement français et l’Europe sortent de leur silence. Il ne peut être question de légitimer un régime dictatorial au nom d’une politique migratoire réactionnaire. Elles appellent l’ensemble de la communauté européenne à exercer des sanctions à l’égard de la Turquie, tant que la répression durera. »
On dénombre, parmi les nombreux signataires et participants à ces six heures de solidarité, Attac, La Ligue françaises des Droits de l’Homme, le MRAP, Ras l’Front, ainsi que les syndicats CGT 38 ou Solidaires Étudiants, ou encore les partis politiques Go Citoyenneté et le Parti communiste français.