FOCUS – La ville de Grenoble compte aujourd’hui treize ruches, après avoir commencé par seulement deux en 2010. Une activité qui a généré en 2016 une production de 150 kilos de miel, dont profitent notamment des enfants en cours préparatoire. Les élèves de CP de l’école Anatole-France ont ainsi reçu un pot de miel chacun, ce jeudi 12 janvier, en présence de deux élus et trois techniciens des espaces verts de Grenoble. Une façon de les sensibiliser à la biodiversité.
« Du miel, du miel, du miel ! » Les élèves des deux classes de CP de l’école primaire Anatole-France étaient particulièrement enthousiastes à l’idée de recevoir leur petit pot de la précieuse production mellifère, ce jeudi 12 janvier en début d’après-midi.
Une distribution accompagnée d’une présentation de l’apiculture et de la gestion des ruchers (ensemble de ruches), en présence de Lucille Lheureux, adjointe aux espaces publics et à la nature en ville, de Fabien Malbet,
adjoint à l’école et au patrimoine scolaire, ainsi que de trois techniciens des espaces verts de Grenoble.
L’objectif ? Sensibiliser les élèves à l’importance de la biodiversité et du rôle des abeilles. Particulièrement sages, les enfants ont pu découvrir comment était produit et récolté le miel ainsi que le processus de pollinisation. Un événement avant tout « pédagogique », selon Jacques Ginet, technicien aux espaces verts et encadrant des équipes d’apiculteurs.
Un miel urbain de qualité et respectueux de la biodiversité
La démarche est également écologique, les abeilles – insectes dont le rôle est essentiel dans la pollinisation – étant comme le sait en danger, notamment du fait des pesticides. Il ne s’agissait pas non plus d’introduire et d’élever au cœur de la ville de Grenoble n’importe quel type d’abeilles, au risque de développer à outrance une espèce domestique déjà très répandue (Apis mellifera) pouvant causer du tort aux abeilles sauvages.
« On essaie d’avoir des sources rustiques, c’est-à-dire des abeilles qui résistent très bien aux parasites et au climat », explique Jacques Ginet. D’où le choix de l’abeille noire, espèce présente dans les ruches grenobloises. La Ville veille par ailleurs à éviter toute surexploitation pour ne pas nuire aux insectes sauvages, raison pour laquelle le nombre de ruches installées sur la Bastille est limité.
Une question se pose toutefois. La pollution très présente dans le bassin grenoblois influe-t-elle sur la qualité de la production ?
Jacques Ginet se veut rassurant sur ce point : « On a analysé le miel il y a deux ans, et l’on s’est aperçu que celui produit en ville était très propre par rapport à celui produit dans la nature et les zones agricoles. Il y a beaucoup moins de pesticides dedans. Même si l’on retrouve parfois quelques petites particules de carbone, c’est à peine quantifiable. »
« La ville n’a pas vocation à devenir une énorme miellerie »
Grâce à ses treize ruches installées dans différents quartiers et parcs grenoblois, la Ville de Grenoble a récolté 150 kg de miel en 2016. La moitié de la production va cette année être distribuée à des enfants de CP dans quatre écoles du même secteur, puis les secteurs approvisionnés changeront tous les ans. A terme, « tous les enfants grenoblois auront ainsi eu une fois dans leur scolarité ce pot de miel », escompte Lucille Lheureux.
Une partie des pots est également destinée aux cadeaux protocolaires faits aux délégations étrangères. « Le miel est ainsi un moyen de montrer aux autres élus que nous sommes engagés dans une politique environnementale », explique Lucille Lheureux.
Le miel est par ailleurs exposé sur des stands de sensibilisation à l’apiculture et aux pratiques écologiques, offert aux lauréats du concours des balcons fleuris ou encore réparti dans des foyers de personnes âgées et de sans-abris quand il y a un surplus comme l’an dernier.
La Ville n’entend en tout cas pas développer sa production pour la vendre. « Si on peut augmenter le nombre de ruche, ce sera une bonne chose mais l’objectif de la Ville n’est pas de produire du miel », rappelle Lucille Lheureux.
Un pot de miel pour tous
C’est donc une petite quarantaine d’enfants qui sont rentrés chez eux avec un petit pot dans leur sac, ce jeudi. A travers cette campagne, la Ville affiche la volonté de faire découvrir le miel à tous. En effet, certains élèves n’en avaient jamais goûté. Pour Lucille Lheureux, cette distribution aux enfants permet de « toucher toutes les catégories sociales, tous les milieux sociaux, tous les quartiers de la ville ».
Sensibilisation à la biodiversité, pédagogie ou communication… L’opération a en tout cas bien plu aux enfants qui ont remercié les techniciens et les élus par une petite chanson !