FOCUS – Ça y est, la station du Col de Porte a recueilli 30 000 euros de dons ! En difficulté, celle-ci avait fait appel au financement participatif, le 4 décembre 2016. Une victoire pour la petite station située dans le Parc naturel régional de Chartreuse : elle dépasse même ses objectifs et revoit ses ambitions à la hausse.
En moins de quarante jours, près de 230 contributeurs ont offert leur soutien à la station du Col de Porte sur la plate-forme de financement participatif Ulule. Située à 1 326 m d’altitude en plein cœur du Parc naturel régional de Chartreuse, la petite station n’est qu’à une quinzaine de kilomètres de Grenoble, sur la commune de Sarcenas reliant le Sappey à Saint-Pierre-de-Chartreuse.
Après plusieurs saisons difficiles et une fréquentation en baisse, celle-ci a été reprise en 2015 par un passionné de montagne : Didier Bic. Aucun investissement structurant n’ayant été réalisé depuis trente ans, l’hiver dernier a été consacré à la remise aux normes et à la sécurisation des équipements. Des actions qui ont permis à la station d’ouvrir en janvier 2016. L’exploitant des remontées mécaniques a ensuite dû lancer un appel à financement pour assurer sa pérennité.
« Il y a eu un engouement »
La plupart des contributeurs ont apporté une aide de 50 à 100 euros, mais certains sont allés jusqu’à donner 200 ou 500 euros. Des entreprises se sont également impliquées dans le projet, celles-ci ayant la possibilité de donner 1000, 2000 ou même 3 000 euros ou plus en échange de contreparties présentées sur Ulule.
Si Didier Bic se fait discret sur ce point, on peut toutefois relever dans la liste des contributeurs des noms comme Glénat, Blueberry Films, la société de conseil CGMSE, le groupe Samse (“Les hommes en bleu”), Combe Savoie emballage, mais aussi l’institut de développement de projets industriels, et surtout Bruno Cercley, président du groupe Rossignol, et le groupe MND (Montagne et neige développement), l’un des leaders mondiaux de l’aménagement en montagne. Impossible cependant de connaître le montant des contributions ni les contreparties attendues…
Ces financements représentent une véritable bouffée d’air pour la station de Chartreuse, à en croire Didier Bic, qui se montre « très content et peu étonné » du succès de l’opération. En effet, c’est le soutien de nombreux pratiquants qui l’a encouragé à lancer une campagne de financement participatif. « Beaucoup avaient de l’attachement pour cette station et m’ont dit « si tu as besoin, on t’aide financièrement », confie-t-il.
Il semblerait donc que ce projet ait déclenché un mouvement de soutien chez les habitués des lieux. « Il y a beaucoup de gens qui ont donné en racontant des anecdotes, ou des histoires qu’ils ont eues au col », explique Didier Bic. « On sent qu’il y a beaucoup d’affectivité par rapport à cette petite station. Il y a eu un engouement et des gens qui ont vraiment eu envie d’aider. »
Un quatrième projet dans les tuyaux
Quels sont les projets de la station avec ces financements ? « Un téléski, qui ne rapporte rien mais qui va rendre le site plus confortable, surtout pour les parents, et de l’éclairage sur les pistes. Pour finir, on veut également mettre en place des modules pour les enfants, pour que ce soit plus ludique », affirme Didier Bic. Entendez un snowpark pour faire revenir les jeunes et les ados.
La somme de 30 000 euros étant dépassée, l’argent supplémentaire sera investi dans un quatrième projet, qui n’était pas présenté sur Ulule : le remplacement du moteur thermique (diesel) d’un téléski par un moteur électrique. « Pour tous les gens qui fréquentent le site, ce sera plus tranquille, plus calme, plus silencieux et moins pollué, explique Didier Bic. Je l’aurais bien mis tout de suite dans la campagne mais ça m’aurait obligé à viser haut et je n’étais pas sûr d’y arriver. »
L’appel à financement n’est pas encore clos. La petite station a encore jusqu’au vendredi 13 janvier pour recueillir des dons. Et Didier Bic se montre confiant : « Il y a des personnes qui continuent de participer même après la fin de l’objectif parce qu’elles aiment bien le projet ».
Lucine Hugonnard