Haro sur les festivals de cinéma LGBT ? Ainsi que le relate notamment le site Têtu, le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes et son président Laurent Wauquiez ont purement et simplement supprimé les subventions de deux de ces festivals, l’un à Saint-Étienne et l’autre à Lyon.
Loin d’afficher des raisons politiques à ces choix, la Région évoque des problèmes d’éligibilité ou des questions de restriction budgétaires. Les festivals stéphanois Face à Face et lyonnais Écrans mixtes étaient pourtant soutenus par la majorité précédente, respectivement à hauteur de 5 000 et 3 000 euros. Soit des sommes proches du coût de la crèche de Noël de 14 mètres carrés installée dans le hall de l’hôtel de Région.
Quant aux subventions accordées au festival Vues d’en face de Grenoble, elles avaient d’ores et déjà été abaissées par la Région en 2016, nous avaient confié les organisateurs. Difficile dès lors de se faire beaucoup d’illusions pour sa prochaine édition, qui doit se tenir du 5 au 9 avril 2017.
Le cinéma LGBT : une approche différente et décalée
Conséquence de ces retraits de subventions ? L’obligation pour les festivals de revoir à la baisse le nombre de journées de projection, le nombre d’invités, et ainsi la visibilité même de leur démarche et des films, souvent porteurs d’un cinéma différent et décalé, proposés au public.
Pourfendeur du mariage pour tous, estimant que l’homosexualité est « contraire » à ses valeurs, Laurent Wauquiez avait également fait valoir ses positions conservatrices cette année en supprimant la Quinzaine de l’égalité Femmes-Hommes, jugeant qu’elle faisait la promotion d’une supposée “théorie du genre”. L’événement se déroulait depuis cinq ans en région Rhône-Alpes.