Une centaine de salariés de l’aide à domicile de l’ADPA (Accompagner à domicile pour préserver l’autonomie) a répondu à l’appel à la grève, lancé par le syndicat ADPA CGT, ce jeudi 15 décembre. Motif du malaise des professionnels de l’aide à domicile ? Les dégradations de leurs conditions de travail, consécutives à des mesures fraîchement annoncées par l’ADPA, association de loi 1901 à but non lucratif.
Le rassemblement s’est tenu devant la nouvelle agence grenobloise de l’ADPA, récemment inaugurée, au 79 cours Jean-Jaurès. Il faisait suite aux décisions de l’association de supprimer certains « avantages » à ses salariés, « avantages » pourtant issus d’un accord d’entreprise.
Mais l’ADPA se trouve au pied du mur, prise à la gorge par un déficit qui se creuse depuis 2014, atteignant désormais 3 millions d’euros. En désespoir de cause, elle a décidé de revoir à la baisse la majoration des interventions les dimanches et les frais kilométriques de ses quelque 750 professionnels de l’aide à domicile.
Seulement 6 minutes de déplacement désormais indemnisées
Autre mesure qui génère colère et incompréhension : « L’ADPA a demandé dans son budget prévisionnel au Conseil départemental [l’un de ses financeurs, ndlr] une prise en compte de seulement 6 minutes alors que les temps de déplacement n’ont cessé d’augmenter ces dernières années », rapporte le syndicat. Jusqu’à présent, l’ADPA comptait 15 minutes comme temps de travail effectif pour se rendre d’une personne à une autre. Ce qui n’était déjà pas excessif…
En outre, le nombre de déplacements au cours d’une journée de travail va en augmentant, car les durées d’intervention à domicile sont plus courtes… La nouvelle organisation des équipes sur Grenoble a encore empiré les choses, le nombre d’aires d’intervention étant passé de 16 à 3 secteurs avec le redécoupage…
Davantage de stress et de risques professionnels
Les décisions de l’ADPA auront pour conséquence immédiate la baisse de la rémunération des salariés de l’aide à domicile, pointe la CGT. Elles sont en outre susceptibles d’engendrer davantage de stress et de risques professionnels, tandis que l’absentéisme est déjà élevé à l’ADPA. Régleront-elles, au demeurant, les problèmes structurels et financiers que rencontre l’association ? Rien n’est moins sûr. En attendant, les valeurs de l’économie sociale et solidaire que porte la structure en prennent un coup…
SC