FOCUS – Lekhraj Gujadhur, médecin psychiatre, et le Centre hospitalier spécialisé (CHS) de Saint-Égrève, poursuivis pour homicide involontaire, comparaissaient ce mardi 8 novembre devant le tribunal correctionnel de Grenoble. Dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis ont été requis contre le praticien. L’enjeu est de taille. Pour la première fois, la responsabilité pénale d’une institution et d’un médecin psychiatre pourrait être reconnue suite aux agissements d’un patient soumis à leurs soins.
C’est un vieil homme chétif, aux traits visiblement marqués, qui se présente, ce mardi 8 novembre, à la barre devant la présidente du tribunal correctionnel de Grenoble. Lekhraj Gujadhur est médecin psychiatre. Maintenant à la retraite, le septuagénaire travaillait, au moment des faits, au Centre hospitalier de Saint-Égrève.
Quels sont les motifs qui justifient sa présence devant un tribunal ? Le praticien est poursuivi pour homicide involontaire. Il lui est notamment reproché « le défaut de surveillance » de l’un de ses patients auteur d’un homicide à l’arme blanche ainsi que « son manque de discernement quant à sa dangerosité ». Pour une telle incrimination, le psychiatre risque une peine qui peut aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
« Des voix qui lui demandaient de tuer quelqu’un ou de se tuer »
En cause, le meurtre, le 12 novembre 2008 à Grenoble, de Luc Meunier, un étudiant de 26 ans, par Jean-Pierre Guillaud, un patient âgé de 56 ans souffrant de schizophrénie, en proie à des hallucinations. « Il entendait des voix qui lui demandaient de tuer quelqu’un ou de se tuer », ont rapporté des infirmières des différents services psychiatriques où depuis 1970 il était régulièrement hospitalisé.
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