DÉCRYPTAGE – Le tribunal de commerce a placé l’entreprise Ecocis, basée à Voreppe, en redressement judiciaire plutôt que de la retirer des mains de son dirigeant Martin Gruschka. Une décision dénoncée par des observateurs et délégués du personnel qui risque, selon eux, de tuer l’entreprise. D’autant que ce dernier est sous le coup d’une procédure pénale…
Chaque jour compte pour le devenir de l’entreprise Ecocis (ex-Vertaris) située à Voreppe et endettée à hauteur de 9 millions d’euros. Mais la situation piétine. L’usine est au chômage technique depuis fin août. « Les salariés sont toutefois présents sur le site afin d’entretenir le matériel, d’empêcher le vol » indique Bruno Vignot, délégué syndical et représentant du personnel.
En jeu : l’avenir de 58 salariés ainsi que celui d’une entreprise à la pointe de l’économie circulaire, qui fabrique et commercialise de la pâte à papier à partir de vieux papiers. Son dirigeant Martin Gruschka, président de la société d’investissement Springwater Capital, a laissé manifestement pourrir la situation, en dépit des alertes et témoignages apportés par les salariés auprès du tribunal de commerce depuis plusieurs mois…
Or que décide, le 18 octobre dernier, le juge du tribunal de commerce ? De placer l’entreprise Ecocis en redressement judiciaire et de nommer un administrateur judiciaire*, missionné pour conseiller son dirigeant à redresser la barre. Cette période d’observation peut durer au minimum six mois. Une très mauvaise nouvelle pour les salariés et le Pays voironnais, propriétaire du site, qui demandent deux choses : un plan de cession d’activité immédiat ou une liquidation judiciaire et, surtout, un nouveau dirigeant crédible. « Un repreneur a déjà fait demi-tour, voyant la tournure que prenait le dossier », se désole Bruno Vignot.
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