Si le flou persiste quant à l’accueil de migrants de Calais en Isère, la préfecture a finalement fait savoir que 25 d’entre eux étaient arrivés le jeudi 27 octobre en fin de journée sur le site de Saint-Martin-d’Hères. En l’occurrence, dans une résidence universitaire inhabitée.
Comme prévu, c’est l’association La Relève qui a pris en charge ces 25 personnes dans le cadre d’un Centre d’accueil et d’orientation (CAO). Étant donné la nature du site, comportant des chambres étudiantes d’une dizaine de mètres carrés, seules des personnes seules sont hébergées.
« Il s’agit d’hommes seuls de différentes nationalités, Afghans, Pakistanais, Érythréens,
Soudanais, et Congolais », précise la préfecture, qui évoque une « mise à l’abri » de ces migrants, une formule qui apparaît comme un élément de langage de plus en plus présent dans la communication des services de l’État.
La préfecture de l’Isère ayant annoncé que 100 personnes seraient accueillies, le flou demeure sur les 75 autres migrants devant rejoindre le département. Autant sur les lieux d’implantation – les communes de Saint-Hilaire-du-Rosier et du Pont-de-Claix étaient pressenties – que sur la date de leur arrivée.
Concurrence entre migrants ?
La Cisem (Coordination iséroise de solidarité avec les migrants) a, pour sa part, souligné dans un communiqué le paradoxe d’une préfecture organisant l’accueil de réfugiés provenant de Calais, tandis que les forces de l’ordre délogent de leurs tentes d’autres migrants d’ores et déjà sur Grenoble.
Elle cite notamment le cas de citoyens kosovars et albanais installés avenue de Valmy, qui seraient « harcelés par les forces de police qui les forcent à replier leurs tentes (et parfois les prennent) en leur interdisant de rester. »
« Au moment où le gouvernement demande instamment aux collectivités locales d’accueillir des migrants expulsés de Calais, nous refusons toute concurrence et demandons un accueil digne et au minimum un toit, même sous tente, pour tous et toutes », font notamment savoir les militants de la Cisem.