FOCUS – C’est également la rentrée pour le Syndicat mixte des transports en commun (SMTC) qui a modifié sa tarification depuis le 1er septembre. Baisse des tarifs pour les 18 – 25 ans, stabilisation pour les plus précaires et nouveau titre de transport pour les scolaires des zones peu denses et peu desservies. Sans compter vingt-et-une nouvelles communes de l’agglomération qui passent aux 30 km/h emboîtant le pas aux quatorze ayant franchi le pas début 2016.
« Le 1er septembre c’est aussi la rentrée dans les transports et les déplacements, pas seulement dans les écoles », s’amuse Yann Mongaburu, le président du Syndicat mixte des transports en commun (SMTC).
De fait, pour l’établissement public comme pour beaucoup d’entre nous, l’année ne commence pas le 1er janvier mais bel et bien à l’occasion de la rentrée scolaire.
Le temps des décisions, du changement, des projets pour l’année à venir. Le SMTC annonce ainsi par la voix de son président une rentrée – et plus largement le trimestre à venir – « denses en termes de changement, d’innovations et de transitions ».
« Des radars qui n’ont pas vocation à sanctionner ou à verbaliser »
Quid des changements survenus dans l’agglomération depuis ce 1er septembre ? Tout d’abord, vingt-et-une nouvelles communes de l’agglomération grenobloise, villes ou villages, sont passées réglementairement aux 30 km/h. Elles emboîtent ainsi le pas aux quatorze autres qui avaient adopté cette limitation de vitesse début 2016, portant leur nombre à trente-cinq.
« Nous avons profité de tout l’été pour installer la signalétique à l’entrée des communes et sur les axes, de façon à ce qu’elle soit opérante, que les arrêtés des maires puissent être pris », déclare, visiblement satisfait, Yann Mongaburu.
Au-delà des changements de signalétique, la deuxième phase de déploiement des fameux radars pédagogiques a débuté. Avec un objectif : atteindre la centaine, d’ici la fin 2016, sur l’ensemble du territoire métropolitain. « Des radars qui n’ont pas vocation à sanctionner ou à verbaliser », précise le président du SMTC, mais à participer à la conscientisation par les usagers de leur vitesse… et à récupérer des données sur la circulation. Des données qui, une fois analysées, permettront d’apprécier l’évolution des vitesses de circulation dans les différentes communes.
Trois gestes importants
Deuxième annonce d’importance, comme chaque année à cette date, le changement de tarification des transports en commun. En l’occurrence, le comité syndical a consenti trois gestes importants, votés à l’unanimité au mois de juillet. « Sauf par la droite qui s’est abstenue », tacle au passage Yann Mongaburu. Lesquels sont-ils ?
Pour la troisième année consécutive, les tarifs pour les personnes en situation de précarité [les abonnements Pastel, ndlr] ne bougent pas dans l’agglomération grenobloise.
« C’est la troisième année qu’ils n’augmentent pas. C’est un choix, une volonté forte que de protéger les plus fragiles financièrement et les plus exposés à la crise », explique le président.
Deuxième geste important : la création d’un titre de transports pour les zones peu ou moins bien desservies. Un tarif unique prévalait dans l’agglomération depuis 2014, afin de supprimer les disparités. « Nous avions à l’époque estimé que tous les métropolitains méritaient d’être traités équitablement », commente Yann Mongaburu. Depuis le 1er septembre, les scolaires des zones peu denses ne disposant que de dix transports en commun par jour bénéficient d’un abonnement à 15 euros par mois, moins élevé que celui des usagers du reste de l’agglomération.
Une baisse de l’abonnement pour les 18 – 25 ans
Troisième geste consenti : la baisse de l’abonnement pour les 18 – 25 ans, qui passe à 15 euros mensuels « au lieu des 29 euros par mois qu’ils devaient débourser jusqu’à ce que nous arrivions aux responsabilités », souligne Yann Mongaburu. Soit désormais 150 euros par an à débourser. « Cette diminution est un geste que nous réitérons depuis le début du mandat. Ce prix fait de nous la métropole avec le tarif le plus attractif après Toulouse qui va un peu plus loin que nous, mais qui risque de faire machine arrière ».
Pourquoi cet effort sur les 18 – 25 ans ? « Parce que dans la majorité métropolitaine, nous n’avons pas oublié cette volonté de faire de la jeunesse une priorité. Et aussi parce que cette tranche d’âge – qui n’est pas composée que d’étudiants – est aujourd’hui la population la plus exposée à la précarité », explique Yann Mongaburu.
Et de rappeler « que la France est l’un des derniers pays d’Europe à exclure les 18 – 25 ans du revenu garanti […] malgré l’engagement du président de la République à résoudre cette injustice. »
Une population dont les pratiques évoluent avec une utilisation accrue de la voiture en partage, des transports en commun et du vélo. « Cette évolution tarifaire vient aussi en complément avec celle faite par la Métropole sur le vélo. En effet, depuis un an, il y a enfin dans cette agglomération une tarification des Métrovélos spécifique aux 18 – 25 ans », précise Yann Mongaburu. Une tarification solidaire qui, selon lui, donne les mêmes droits aux précaires vis-à-vis du vélo que des transports en commun.
Quant à la gratuité totale des transports en commun pour cette classe d’âge, l’un des engagements de campagne de Éric Piolle, maire de Grenoble, c’est une autre histoire…
Joël Kermabon