FOCUS – La métropole grenobloise et le syndicat mixte des transports en commun de l’agglomération grenobloise mettent le vélo à l’honneur jusqu’au 9 juin, dans le cadre de l’événement « Faites du vélo ». Objectifs de l’opération ? Sensibiliser le public métropolitain aux avantages de ce mode de déplacement et en faire la promotion, au travers d’animations.
« Le vélo a une opportunité de développement particulièrement forte à Grenoble puisque c’est la ville la plus plate de France et que c’est également la grande ville française la plus petite en superficie – 18 km2 – et la plus dense », rappelle en préambule Éric Piolle, le maire de Grenoble.
Une configuration topographique et démographique particulière, favorable à l’usage du vélo, moyen de transport le plus rapide pour circuler à Grenoble et, plus largement, dans la métropole grenobloise, selon l’élu.
La petite reine se trouve justement au centre de quinze jours d’animations sur les 49 communes de l’agglomération, dans le cadre de l’événement « Faites du vélo », jusqu’au 9 juin (cf. encadré ci-dessous). « Sensibiliser tous les publics aux avantages de ce mode de déplacement dans une ambiance conviviale ». Tel est l’objectif affiché par Métromobilité, qui regroupe les services de déplacements de la Métropole et du Syndicat mixte des transports en commun (SMTC).
« C’est le retour d’une fête qui avait disparu momentanément et que nous avons voulu (re)construire avec l’ensemble des acteurs du vélo », se félicite, quant à lui, Yann Mongaburu, le directeur du SMTC. « Nous avons voulu donner un écho, non seulement aux diversités des usages du vélo mais aussi aux diversités territoriales autour du vélo. »
Vers des liaisons intercommunales… à vélo
L’usage du deux roues non motorisé se développe partout dans le monde, souligne Éric Piolle. « La part des déplacements en vélo a augmenté de 40 %. Des autoroutes à vélos ont été récemment inaugurés à Paris, à Londres… Nous devons cependant franchir, sur le territoire métropolitain, une étape importante en ne nous limitant plus à de petits rayonnements pour aller vers des liaisons intercommunales », explique le maire de Grenoble.
De fait, la métropole grenobloise, qui vise à tripler la part modale du vélo d’ici à 2020, dans le cadre de la « métropole apaisée », est une bonne cliente.
Les élus métropolitains en sont convaincus, la collectivité dispose de nombreux atouts. Notamment avec le service Métrovélo qui propose 7.000 vélos à la location, utilisables sur 350 km de pistes cyclables et 12.000 places de stationnement pour cycles.
Enfin, la généralisation – décriée par certains – de la limitation de vitesse à 30 km/h visant à sécuriser les déplacements de tous vient compléter ce dispositif dans 43 des 49 communes du territoire.
« Le vélo n’est pas un mode de déplacement archaïque »
Mais il existe encore une marge de progression, à en croire Christophe Ferrari, le président de Grenoble-Alpes Métropole : « 75 % des déplacements inférieurs à trois kilomètres sont effectués en voiture. C’est un espace de progression sur lequel nous comptons porter toute notre attention et notre action car là il y a un gain important à réaliser, à concrétiser ».
Christophe Ferrari veut aussi tordre le cou à l’idée selon laquelle le vélo serait un moyen de déplacement archaïque. Bien au contraire selon le président de la métropole qui en veut pour preuve toutes les actions menées un peu partout en France, en Europe et dans d’autres villes du monde pour favoriser l’usage du vélo.
« Nous nous apercevons que nous ne sommes pas les seuls à porter ça, loin s’en faut », s’enflamme-t-il.
Pour autant, quels vont être les grands axes de développement du vélo dans la métropole grenobloise ?
Le plan métropolitain s’articule principalement autour des aménagements de voiries. « L’un des plus gros freins à la pratique du vélo », précise non sans humour Christophe Ferrari.
Autre axe complémentaire, les emplacements de stationnement des cycles. « C’est un véritable sujet, notamment en termes de sécurisation. Comment réduire de manière significative le vol ? », interroge l’élu. Le grand projet du Pôle d’échanges multimodale (Pem) de la gare de Grenoble et le pavillon de la mobilité – qui verra bientôt le jour sur la presqu’île – viennent enfin compléter les actions qui vont être entreprises par la Métropole.
Métrovélo, ambassadeur de la Métropole
Mais tout cela ne se fera pas sans la concertation fine des habitants, des usagers. C’est même, selon l’élu, la condition sine qua non de la montée en puissance de la stratégie métropolitaine.
« Nous devons être à l’écoute de ce qui remonte du territoire, des usagers, pour que nous puissions faire avancer les choses efficacement », affirme le président de la métropole.
Le vélo comme ambassadeur de la politique métropolitaine ? Christophe Ferrari en est convaincu. « Beaucoup nous disaient que la Métropole on ne la reconnaissait qu’en voyant les véhicules de ramassage des ordures domestiques. Les temps ont changés. Désormais, il n’y a pas un endroit dans le territoire métropolitain où l’on ne puisse voir un Métrovélo posé sur l’espace public », se félicite, amusé, Christophe Ferrari.
Joël Kermabon
FAITES DU VÉLO : DU VÉLOBUS AU CHALLENGE MOBILITÉ
Près de 150 écoliers de 17 établissements testent, jusqu’au 3 juin, les S’cool bus. Du ramassage scolaire en vélobus ou rosalies, petits véhicules pouvant accueillir huit enfants accompagnés par des animateurs qui pédalent tous ensemble.
Le 5 juin, 900 places de stationnement temporaires pour les vélos seront mis à disposition tout autour du Stade des Alpes, à partir de 15 heures, à l’occasion du match FCG contre Toulouse. Une opération « Tous au stade à vélo » conduite par la Métropole, en partenariat avec le SMTC et le Football Club Grenoble Rugby.
Les 250 premiers aficionados qui s’engagent à venir au match à vélo se verront proposer un code promotion sur la billetterie en ligne. A la clé, pour ces amoureux de l’ovalie et du vélo, une réduction de 50 % sur le prix du billet.
Les quinze jours d’animations se concluront le 9 juin par la sixième édition du challenge mobilité « Au travail j’y vais autrement ».
Le principe ? Les salariés des entreprises ou administrations volontaires sont invités à ne pas utiliser leur voiture et à se déplacer autrement pour se rendre sur leurs lieux de travail. Les gagnants seront les établissements qui auront obtenu le meilleur taux de participation. En 2015, le challenge avait motivé plus de 1.000 structures, sensibilisant ainsi près de 43.000 salariés. Le tout pour un total de 64.700 km parcourus.