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Festiv'arts est de retour du 4 au 14 avril 2019 pour fêter cette année sa 18e édition.. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Festiv’arts, le fes­ti­val étu­diant des arts de rue reprend des couleurs

Festiv’arts, le fes­ti­val étu­diant des arts de rue reprend des couleurs

REPORTAGE VIDÉO – Jongleurs, dan­seurs, comé­diens, musi­ciens, clowns… et mani­fes­tants contre la loi Travail. La quin­zième édi­tion de Festiv’arts, le fes­ti­val des arts de la rue de Grenoble, vient tout juste de s’a­che­ver dans un contexte très par­ti­cu­lier. Une renais­sance après une édi­tion 2015 rac­cour­cie, du fait de pro­blème de finan­ce­ment. Au menu cette année, bonne humeur et convi­via­lité pour réin­ven­ter l’es­pace public en toute liberté.

« Un Festiv’arts sans la pluie, ce ne serait plus vrai­ment un Festiv’arts ! », plai­sante Xavier Guicherd-Delannaz, le pré­sident de l’as­so­cia­tion épo­nyme. Une manière de conju­rer le sort ? Il est vrai que ce ven­dredi 8 avril, la pluie, l’en­ne­mie des bala­dins et autres sal­tim­banques cou­reurs de rues, risque de s’in­vi­ter à la fête et de com­pro­mettre les pre­miers spec­tacles en exté­rieur de cette quin­zième édi­tion. Sans par­ler d’une tem­pé­ra­ture pour le moins dis­sua­sive. « En avril, ne te découvre pas d’un fil », le vieux dic­ton de la sagesse popu­laire, est ainsi véri­fié. Mais il en faut plus pour décou­ra­ger les orga­ni­sa­teurs et les artistes : The show must go on !*

Festiv’arts : plus qu’un fes­ti­val, un état d’esprit

Qu’est-ce que Festiv’arts ? Avant d’être un fes­ti­val des arts de la rue, c’est avant tout un état d’es­prit. Celui de la jeu­nesse, de la bonne humeur cou­plée à une totale décon­trac­tion. C’est ce qui carac­té­rise tant la cen­taine de béné­voles – aux­quels s’a­joutent les pres­ta­taires et inter­mit­tents du spec­tacle – que le public. Lequel d’ailleurs ne s’y trompe pas et reste fidèle à ce ren­dez-vous annuel.

Festiv'arts 2016. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Festiv’arts 2016. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Mais l’âme véri­table du fes­ti­val, ce sont ces artistes que l’on croise, durant trois jours, sur les places du centre-ville, ins­tal­lés sur des scènes de for­tune, faites de bric et de broc. L’essentiel n’est-il pas de faire rêver, de redon­ner des cou­leurs à la vie, à la rue ? « La rue est à nous, et pour­tant, nous ne fai­sons qu’y pas­ser. Comment la voir autre­ment ? Comment la trans­for­mer ? », ques­tionne la bro­chure du festival.

À charge pour les artistes invi­tés de four­nir des réponses, de rele­ver le défi. Autant dire qu’ils s’y sont employés avec fer­veur et authen­ti­cité, en lien avec le public, le temps d’une say­nète, d’un concert, en jon­glant, et sur­tout, sur­tout… en s’amusant.

Mais quoi de mieux que quelques images mois­son­nées ça et là au fil du pro­gramme, de nos envies ou tout sim­ple­ment au hasard de nos pas ou encore d’une rencontre ?


Reportage Joël Kermabon

Quid de la pro­gram­ma­tion ? « Nous essayons de pro­po­ser le plus de choix esthé­tiques pos­sibles au public. Pour nous, appor­ter la culture aux gens dans la rue, sur les places publiques revêt une très grande impor­tance, explique Xavier Guicherd-Delannaz. Nous avons voulu pro­po­ser des spec­tacles de qua­lité à la popu­la­tion gre­no­bloise et mar­quer le coup pour fêter les quinze ans du fes­ti­val. »

Les mani­fes­ta­tions contre la loi tra­vail en toile de fond

Le contexte de cette quin­zième édi­tion de Festiv’arts était cette année assez par­ti­cu­lier, le 9 avril ayant aussi été la date choi­sie par diverses orga­ni­sa­tions syn­di­cales pour orga­ni­ser une nou­velle mani­fes­ta­tion contre la loi El Khomri. Qui plus est, le mou­ve­ment social s’est élargi pour don­ner nais­sance à La Nuit debout Grenoble impli­quant notam­ment les inter­mit­tents du spectacle.

De quoi expli­quer que cer­tains artistes ou com­pa­gnies ne se soient pas pro­duits comme prévu ini­tia­le­ment par le pro­gramme, pré­fé­rant se joindre au mou­ve­ment devant la MC2. « Cela a eu effec­ti­ve­ment une réper­cus­sion sur le pro­gramme mais une réper­cus­sion cal­cu­lée », assure Xavier Guicherd-Delannaz.

Sur la gauche, un spectacle en en cours tandis qu'à droite la manifestation passe. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Sur la gauche, un spec­tacle en cours tan­dis qu’à droite la mani­fes­ta­tion passe. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Dès le début de la semaine, l’en­semble de l’or­ga­ni­sa­tion s’é­tait réuni pour savoir si les spec­tacles pré­vus le 9 avril seraient annu­lés ou bien maintenus.

« Nous avons fait le choix de les main­te­nir, mais de manière intel­li­gente. C’est la rai­son pour laquelle nous avons annoncé aux béné­voles, aux com­pa­gnies et aux artistes qu’ils pour­raient faire grève s’ils le souhaitaient. »

Durant la jour­née du 9 avril, seuls deux spec­tacles ont ainsi été annu­lés. Pour autant, le pré­sident de Festiv’arts l’as­sure, le fes­ti­val garde son esprit mili­tant. Notamment via la mise en place de caisses de soli­da­rité pour par­ti­ci­per aux frais de jus­tices des mili­tants arrê­tés. Mais pas seule­ment. « Maintenir les spec­tacles c’é­tait aussi un autre moyen d’ex­pri­mer notre colère. L’art de rue est en l’oc­cur­rence un moyen d’ex­pres­sion pri­vi­lé­gié », explique-t-il. Et de pré­ci­ser : « C’est un moyen sym­bo­lique beau­coup plus fort qu’une popu­la­tion qui se réunit pour mani­fes­ter et crier dans la rue ».

« Cette année, c’est le paradis ! »

Et finan­ciè­re­ment, où en est le fes­ti­val ? « Pour nous, cette année, c’est le para­dis puisque Festiv’arts est rede­ve­nue une asso­cia­tion étu­diante », se réjouit Xavier Guicherd-Delannaz. « L’Université nous a vrai­ment beau­coup aidés cette année. Mais aussi la muni­ci­pa­lité qui à mis, gra­tui­te­ment, des équi­pe­ments divers à notre dis­po­si­tion. »

Festiv'arts 2016. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Festiv’arts 2016. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Pour bien com­prendre la satis­fac­tion du pré­sident de Festiv’arts, il faut reve­nir sur l’édi­tion 2015 du fes­ti­val où la struc­ture avait perdu son sta­tut d’as­so­cia­tion étu­diante et n’a­vait donc pas pu béné­fi­cier de l’une des sub­ven­tions les plus impor­tantes pour son bud­get, celle de l’Université. C’est désor­mais de l’his­toire ancienne puisque cette même uni­ver­sité lui a octroyé une sub­ven­tion de 9.000 euros, contri­buant ainsi à faire repar­tir le fes­ti­val sur de bonnes bases.

L’ensemble des sub­ven­tions – qui avoi­sine les 10.000 euros – aura éga­le­ment per­mis de main­te­nir l’en­tière gra­tuité des spec­tacles, chère aux yeux des orga­ni­sa­teurs… et du public. L’occasion pour Xavier Guicherd-Delannaz de remer­cier au pas­sage la ville de Grenoble qui ne s’est pas conten­tée de déli­vrer une sub­ven­tion. « Ils nous ont aussi vrai­ment faci­lité les choses et nous ont fait confiance pour ani­mer durant quatre jours les rues et places du centre-ville. »

Joël Kermabon

* The show must go on : Le spec­tacle doit continuer

Joël Kermabon

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