REPORTAGE PHOTO – Le parvis de la Maison de la Culture a accueilli la Nuit debout Grenoble, ce samedi 9 avril, après une manifestation contre la loi El Khomri dans les rues de la ville. Projection du film Merci patron !, ateliers et commissions de travail, ou bien encore musique ont rythmé la journée. Retour en images sur cette mobilisation festive et bon enfant qui a donné le sourire, y compris aux forces de l’ordre.

Manifestation contre la loi El Khomri, 9 avril 2016. © Yuliya Ruzhechka – www.placegrenet.fr
Après des débuts contrariés, Nuit debout Grenoble a réellement débuté ce samedi 9 avril. La semaine ayant précédé l’événement, divers groupes de travail s’étaient en effet réunis suite à l’assemblée générale des citoyens à la Bobine, le 4 avril dernier.
Objectif ? Résoudre de manière collective toutes les questions liées à l’organisation : mise en place d’un point de restauration, accès à l’eau et à l’électricité, conception des banderoles… Et cette fois-ci, la communication avec la mairie s’est faite en amont.
Résultat ? La Nuit Debout était non seulement autorisée, mais soutenue par les autorités grenobloises, y compris dans la gestion de certaines questions logistiques. Avec une réserve tout de même : si les structures officielles soutenaient le mouvement, elles ne devaient pas faire de récupération politique.
Le mouvement affiche d’ailleurs ostensiblement l’absence de parti politique et de leader en son sein. La preuve ? Même durant l’assemblée générale, chacun respecte le temps de parole limité à trois minutes par personne. Peu importe si la personne est venue pour la première fois ou si elle participe à l’organisation.
Occupation à durée indéterminée

Sur le parvis de la MC2, 9 avril 2016. © Yuliya Ruzhechka – www.placegrenet.fr
Le maître-mot de Nuit Debout reste encore et toujours « citoyen ». Le soir, un groupe chante « L’Internationale », tandis que de l’autre côté des participants dansent au rythme de la musique électro. Sous une des tentes, on discute du mouvement sur le fond.
Après la nuit passée sur place pour certains – quelques personnes ayant ramené leurs tentes et sacs de couchage –, des ateliers, un piquenique et, parmi autres choses, une nouvelle assemblée générale était prévue ce dimanche 10 avril. Ou plutôt du 41 mars, selon le nouveau calendrier utilisé par le mouvement pour souligner, en quelque sorte, le début d’une nouvelle ère.
Pour l’heure, Nuit debout a été autorisé à occuper le parvis de la MC2 jusqu’à lundi midi. Un des premiers votes de l’assemblée générale soulevait justement cette question. L’AG a voté, presque à l’unanimité, une occupation à durée indéterminée.
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Le « Front uni des immigrations et des quartiers populaires » participe à la manifestation en scandant « C’est qui les terroristes ? », « États capitalistes », « Retrait des lois islamophobes ».
Les syndicats, très présents dans chaque manifestation contre la loi El Khomri, demandent le retrait inconditionnel du projet de loi travail.
Après le rassemblement place Victor Hugo, les manifestants longent les quais de l’Isère…
Un groupe de percussionnistes suit le cortège.
Collage d’affiches sur le chemin de la manifestation.
Le fond des mobilisations contre la loi El Khomri dépasse aujourd’hui la lutte contre le projet de loi travail.
La manifestation de 9 avril a rassemblé pas moins de 5000 personnes.
Sur le parvis de Notre-Dame, la manifestation croise une représentation du festival d’arts de rue Festiv’arts.
L’état d’urgence est l’un des sujets sensibles qui interroge les manifestants.
Les lycéens, toujours très actifs lors du cortège.
Bon nombre de manifestants sont venus masqués. Parmi les masques, on reconnaît les visages d’Eric Piolle et de Manuel Valls.
Une fois arrivés place de Verdun, certains manifestants se lancent dans une danse au rythme de Bella ciao.
Devant la préfecture de Grenoble, des clowns essaient donner des fleurs aux forces de l’ordre.
Les clowns imitent les forces de l’ordre, en obéissant à leur « chef » et en faisant des « gardes a vous ».
Les clowns continuent de jouer les forces de l’ordre, en faisant le « contrôle des sourires » auprès des spectateurs.
Même les forces de l’ordre ont le sourire. Ils ont d’ailleurs retiré leurs casques durant la représentation.
« Allons faire le défilé de mode devant nos collègues ! », lancent les clowns.
Après la manifestation de 1000 à 2000 personnes se dirigent vers la Maison de la Culture pour la Nuit Debout.
Sur le chemin, les clowns essaient d’aider les forces de l’ordre. « Chef ! » s’adressent-ils aux policiers en provoquant les sourires de ces derniers.
Les manifestants avance en scandant « Grenoble, soulève toi ! »
L’arrivée sur le parvis de la MC2. L’équipe des bénévoles a déjà préparé le lieu pour la Nuit Debout.
Environ 1000 personnes ont participé à l’assemblée générale des citoyens sur les marches de la MC2.
Une des interventions lors de l’AG portait sur les expulsions de travailleurs étrangers et les loyers trop chers. « Ce que veut le capitalisme c’est nous avoir en esclaves modernes », lance un des manifestants lors de sa prise de parole.
Après l’AG, les personnes présentes sont invitées à rejoindre les groupes de travail pour discuter de sujets bien précis.
« On paye une dette qui n’est pas la notre », explique François, un des manifestants, lors de son intervention à l’AG en ajoutant, que beaucoup de systèmes, comme l’éducation, tournent aujourd’hui « à deux vitesses » en France.
Si certaines interventions lors de l’AG se veulent militantes, d’autres sont poétiques.
Les passants s’arrêtent parfois pour passer un petit moment en écoutant les interventions.
« Câlins gratuits ». L’instant touchant de la journée.
Commission « communication » en plein travail.
Partie musicale de la soirée.
Point de restauration de la Nuit Debout. Les bénévoles se sont organisés au préalable pour récupérer les aliments jetés par les grandes surfaces.
La présence de jongleurs devient un élément habituel lors des manifestations.
Un des groupes de travail réfléchit à la nouvelle constitution.
L’atelier de théâtre organisé après l’AG présente son travail autour des manifestations et notamment sur les violences des forces de l’ordre.
Groupes de travail en pleine discussion.
L’expression libre parmi les différentes formes d’art.
Projection du film « Merci Patron ! », si attendue par les manifestants.
Des « chauffe mains » collectifs de la Nuit Debout.
Yuliya Ruzhechka
Bonjour. Je trouve qu.il faudrait arrêter toute référence religieuse pour une meilleure union de tous les participants. Il n.y a pas de lois islamophobes comme il n.y a pas de propos antisemites.
C’est votre avis, mais d’après moi, il y a un certains nombres de lois islamophobes et un fort racisme d’Etat, n’en déplaise à certains manifestants :
Interdiction du hijab à l’école ; prohibition des « prières de rue » ; interdiction faite aux mères portant le hijab d’accompagner leurs enfants lors des sorties scolaires ; obligation faite aux enfants musulmans de consommer dans les cantines de la viande non halal, notamment de la viande de porc ; volonté de prohiber le hijab à l’université et d’autoriser les entreprises à l’interdire sur le lieu de travail…
Nous assistons à une recrudescence des mesures et législations islamophobes, qui ont pour objectif d’accroître le champ d’application de la loi du 15 mars 2004 interdisant le port du hijab à l’école, et de renforcer le dispositif législatif d’exception contre les musulman•e•s.
Et ne me répondez pas laïcité : je suis pour la laïcité mais pour pour son instrumentalisation, pour une laïcité ouverte et tolérante