REPORTAGE VIDÉO – Plusieurs milliers de personnes, principalement averties par le biais des réseaux sociaux, se sont réunies à l’Anneau de vitesse, ce samedi 14 novembre, en hommage aux victimes des attentats de Paris. Malgré la déclaration d’état d’urgence, le rassemblement avait été autorisé par la préfecture de l’Isère. Un hommage sous le signe du recueillement et un seul mot d’ordre : « Nous sommes unis ».
C’est par petits groupes que plusieurs milliers de Grenoblois – entre 4.000 et 5.000 – ont commencé à converger, ce samedi 14 novembre sur les coups de 16 heures, vers l’Anneau de vitesse, parc Paul Mistral à Grenoble.
Ils sont venus entre amis, anonymes et politiques, toutes générations confondues, qui avec un drapeau tricolore, qui avec de petites pancartes aux messages divers : « Même pas peur ! », « Pray for Paris » ou encore « Nous sommes unis ».
Malgré l’importance de la foule, le silence règne. L’heure est au recueillement. Tous ont certainement en mémoire les images de cette horrible soirée du vendredi 13 novembre, où tant d’innocents ont été frappés par l’arbitraire fanatique et aveugle du terrorisme.
Le souhait que « tout ça puisse s’arrêter »
Après ces terribles attentats qui ont frappé Paris, avec un bilan – provisoire – très lourd de 129 morts et 350 blessés, de très nombreux appels au rassemblement ont circulé, dès le lendemain, sur les réseaux sociaux. Répondant à cette demande pressante et spontanée d’une population sous le choc, les autorités locales – la ville de Grenoble, le Conseil départemental de l’Isère, Grenoble-Alpes Métropole et la préfecture de l’Isère – ont très vite réagi, soucieuses de fixer un cadre au rassemblement et d’en assurer la sécurité.
C’est ainsi que les Grenoblois étaient invités à venir se recueillir pour rendre hommage aux très nombreuses victimes et soutenir leur proches à l’Anneau de vitesse.
Aucun discours ni prise de parole n’étaient prévus afin de prévenir d’éventuelles récupérations politiques. Après une minute de silence ponctuée par une longue salve d’applaudissements saluant le travail des policiers et des secouristes, la foule a entonné une vibrante Marseillaise.
Beaucoup sont restés longtemps sur place, discutant par petits groupes, comme s’il leur était difficile de se séparer après ce moment de communion intense autour du souhait que « tout ça puisse enfin s’arrêter ».
Retour en images sur ce rassemblement où nous avons pu glaner quelques réactions, en dépit des réticences de beaucoup à parler. Une retenue compréhensible car comment exprimer l’indicible ?
Reportage Joël Kermabon
Dans la foule parmi les anonymes, des politiques de tous bords, certains ceints de leurs écharpes tricolores. Mais aussi des représentants de congrégations religieuses. Tous expriment leurs sentiments sur ces tragiques événements.
Reportage Joël Kermabon
En réaction aux attentats, diverses dispositions ont été prises. A l’échelon national, un décret du 14 novembre, applicable depuis ce dimanche 15 novembre zéro heure, institue l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire national. Pour ce qui concerne plus spécifiquement sa mise en œuvre dans l’Isère, il appartiendra au préfet de faire usage de ses dispositions en fonction de son appréciation de l’évolution de la menace.
Le conseil municipal reporté
À l’échelon local, le conseil municipal de ce lundi 16 novembre est reporté au vendredi 20 novembre, l’ordre du jour restant inchangé. Cependant, afin de prendre part au deuil national de trois jours décrété par le Président de la République, le maire de Grenoble Eric Piolle « invite l’ensemble des conseillers municipaux à se retrouver lundi 16 novembre à 18 heures dans l’enceinte du conseil municipal pour un temps de recueillement et une minute de silence ».
Quant au réseau Tag, il cessera de fonctionner pendant une minute, ce lundi à midi. « Par ce geste, les élus et personnels du SMTC et de la Semitag s’associent à l’indescriptible peine de l’ensemble des familles de victimes et souhaitent réaffirmer les valeurs de solidarité qui ont toujours été le ciment de notre réseau », déclare par voie de communiqué Yann Mongaburu, président du SMTC. Durant les trois jours de deuil national, les dispositifs d’information des voyageurs afficheront le message suivant : « Unis, solidaires, debout ».
Joël Kermabon