FOCUS – Les électeurs d’Auvergne – Rhône-Alpes seront appelés à désigner leurs 204 conseillers régionaux et président de région, les 6 et 13 décembre prochains. Un scrutin qui concrétisera la réforme territoriale de 2015 prévoyant un redécoupage de la France en treize régions. Place Gre’net vous dit tout sur ce rendez-vous électoral à moins d’un mois du premier tour.
Cette fois, ça y est, toutes les listes sont déposées. Dans moins d’un mois, aura lieu le premier tour des élections régionales de 2015. Les 6 et 13 décembre prochains, les électeurs rhônalpins seront ainsi appelés aux urnes pour élire leur président de région et conseillers régionaux pour six ans.
Un scrutin qui aura valeur de test, puisqu’il devrait être le dernier avant l’élection présidentielle, prévue au printemps 2017.
En Auvergne-Rhône-Alpes, 230 candidats – 18 dans l’Ain, 11 dans l’Allier, 11 en Ardèche, 6 dans le Cantal, 15 dans la Drôme, 34 en Isère, 22 dans la Loire, 8 en Haute-Loire, 37 dans la Métropole de Lyon, 19 dans le Puy-de-Dôme, 14 dans le Rhône, 13 en Savoie et 22 en Haute-Savoie – tenteront de remporter l’un des 204 sièges de conseillers régionaux mis en jeux.
À la fois paritaires et régionales, les huit listes en lice seront constituées d’autant de sections qu’il y a de départements dans la région et composées alternativement d’un candidat de chaque sexe.
Des élections test pour la gauche
Organisées dans le cadre de la loi du 16 janvier 2015, ces élections devront également concrétiser le redécoupage de la France en treize régions (contre vingt-deux actuellement) et permettre la fusion entre Auvergne et Rhône-Alpes.
Elles auront, par ailleurs, valeur de test en Auvergne – Rhône-Alpes, où huit listes ont été déposées. La droite, donnée gagnante par de nombreux sondages, comptait bien arracher cette nouvelle région à la gauche mais l’écart s’est progressivement resserré pour finalement disparaître… Et le suspense reste entier.
Jean-Jack Queyranne, président sortant du conseil régional de Rhône-Alpes, mènera une liste PS intitulée « Nous c’est la région ». L’élu rhônalpin, qui espère briguer un troisième mandat, sera opposé à de nombreux autres candidats, dont Laurent Wauquiez, le vice-président des Républicains. Le député de la Haute-Loire, candidat d’Union de la droite, a ainsi opéré un rassemblement avec l’UDI et le Modem.
Christophe Boudot, président du groupe Front national au Conseil régional Rhône-Alpes, conseiller métropolitain de Lyon et secrétaire départemental du parti dans le Rhône, entend pour sa part tirer son épingle du jeu.
Cinq autres candidats seront également sur les rangs. La sénatrice de la Loire Cécile Cukierman sera tête de liste du Parti communiste, tandis que Chantal Gomez se présentera sous les couleurs de Lutte ouvrière.
Du côté des écologistes, Jean-Charles Kohlhaas conduira une liste de rassemblement autour d’EELV, du Parti de gauche et Nouvelle Donne. Alain Fédèle se présentera, quant à lui, sous l’étiquette de l’Union populaire républicaine et Gerbert Rambaud sous celle de Debout la France. Enfin, Eric Lafond conduira la liste alternative 100 % citoyens*.
Malgré cette multiplicité des candidatures, la droite semblait partir gagnante. Un sondage de BVA, publié le 23 octobre dernier, donnait la liste conduite par Laurent Wauquiez en tête des suffrages au premier tour, avec 35 % des voix. Celle menée par son principal opposant, Jean-Jack Queyranne, recueillait 24 % des suffrages. Christophe Boudot, candidat FN, recueillait quant à lui 21,5 % des intentions de vote.
Mais la victoire de la droite semble loin d’être acquise, selon un sondage Ifop réalisé du 27 au 30 octobre par questionnaire auto-administré en ligne et publié le 4 novembre dernier. Au premier tour, le député-maire du Puy-en-Velay arriverait certes en tête avec 32 % des voix, alors que le président sortant serait seulement crédité de 26 % des intentions de vote, suivi du candidat frontiste Christophe Boudot (24 %) et de la liste EELV conduite par Jean-Charles Kolhaas (10 %). Mais, au second tour, Laurent Wauquiez et Jean-Jack Queyranne arriveraient à égalité, avec chacun 37 % des voix, Christophe Boudot obtenant quant à lui 26 % des suffrages.
Verdict attendu le dimanche 6 décembre, au soir du premier tour.
Maïlys Medjadj
* L’article a été complété le 18 novembre 2015, suite à un commentaire.
QUID DU MODE DE SCRUTIN ?
Le mode de scrutin reste inchangé. Les conseillers régionaux seront élus au suffrage universel et au scrutin proportionnel de liste. Autrement dit, le nombre de sièges à attribuer pour chaque liste sera calculé au niveau régional, puis réparti en fonction du nombre de suffrages obtenus dans chaque section départementale.
Au premier tour, si une liste obtient la majorité absolue des suffrages exprimés (plus de 50 %), elle aura le quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges seront répartis à la représentation proportionnelle, suivant la règle de la plus forte moyenne entre toutes les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés.
Si aucun résultat ne se dégage, un second tour sera organisé la semaine suivante. Dans ce cas, les listes ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés au premier tour pourront se maintenir et, éventuellement, fusionner avec les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages.
Une décision qui devra être prise avant les 7 et 8 décembre, dates de dépôt des listes du second tour. À l’issue du dimanche 13 décembre, la liste qui arrivera en tête obtiendra un quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges seront répartis à la représentation proportionnelle, selon la règle de la plus forte moyenne entre les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés au second tour.
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