Festival de la cour du vieux temple à Grenoble. DR

Théâtre et musique s’in­vitent dans la cour du Vieux temple

Théâtre et musique s’in­vitent dans la cour du Vieux temple

FOCUS – La quin­zième édi­tion du Festival de la cour du Vieux temple, orga­ni­sée par l’association épo­nyme, inves­tira la cour de l’an­cien couvent des Minimes à Grenoble du 19 au 29 août. Privilégiant la convi­via­lité, le der­nier fes­ti­val de l’été gre­no­blois pro­po­sera onze soi­rées de spec­tacles fai­sant la part belle à la musique et au théâtre. Une édi­tion pla­cée cette année sous le signe de Zorro, le célèbre jus­ti­cier mas­qué, et un thème : « De cape et d’épée ».

Répétition de la pièce El Zorro dans la cour du Vieux temple. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Répétition de la pièce El Zorro. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Les pré­pa­ra­tifs vont bon train dans la cour Marcel Reymond, plus connue des Grenoblois sous le nom de cour du Vieux temple. Les quelques averses de ces der­niers jours n’ont en rien entamé la moti­va­tion de l’é­quipe du fes­ti­val, com­po­sée de tech­ni­ciens et de bénévoles.

Répétitions, ins­tal­la­tion des gra­dins, réglage des éclai­rages, déco­ra­tion des lieux… Le tra­vail ne manque pas. Loin s’en faut !

Des coups claquent. Le comé­dien, qui arbore déjà la fine mous­tache de Zorro, s’en­traîne dans un coin au dif­fi­cile manie­ment du fouet. La bonne humeur est de mise. Tous s’af­fairent pour accueillir au mieux le public et lui offrir l’es­pace de ren­contre et de par­tage si carac­té­ris­tique de cet évé­ne­ment de fin d’été.

« Inciter le public à la décou­verte et à l’aventure »

On ne change pas une for­mule qui gagne ! Avec pas moins de quinze spec­tacles en plein air à l’af­fiche, l’as­so­cia­tion met en avant sa volonté « de pro­po­ser une pro­gram­ma­tion cultu­relle à la fois aty­pique, fami­liale et acces­sible à tous ». Tout comme lors des pré­cé­dentes édi­tions, chaque soir, à 19 heures, une pre­mière par­tie sera dédiée à dif­fé­rentes dis­ci­plines du spec­tacle vivant. Une manière, selon les orga­ni­sa­teurs, « d’in­ci­ter le public à la décou­verte et à l’a­ven­ture ». C’est ainsi que musiques du monde, contes, chants et petites formes théâ­trales se suc­cè­de­ront sur les planches, tout au long des onze soi­rées du fes­ti­val de la cour du Vieux temple.

De La Mancha, programmé au festival de la cour du Vieux temple. © Yannick Siegel

De La Mancha. © Yannick Siegel

Cette année, l’é­quipe a sou­haité mettre l’ac­cent sur la musique. Un sou­hait qui se tra­duit dans l’é­clec­tisme de la pro­gram­ma­tion qui explore une palette de styles très diver­si­fiés. Du rock au réper­toire fran­çais, en pas­sant par le slam ou encore la chan­son mexi­caine, il y en aura pour tous les goûts !

Pour autant, les tout petits ne sont pas oubliés puisque, cette année, le fes­ti­val innove en pro­po­sant, le samedi 22 août à 17 h 30 salle Olivier Messiaen, mOa, un spec­tacle tout spé­cia­le­ment conçu pour eux par la com­pa­gnie Les Zinzins.

Vous sou­hai­tez ren­con­trer les comé­diens ? Rendez-vous aux visites scé­na­ri­sées, orga­ni­sées tous les soirs à 18 h 15. L’occasion pour les spec­ta­teurs de cir­cu­ler, en groupe, dans l’en­ceinte du lieu sous la conduite d’un guide et d’in­te­ra­gir avec les acteurs au cours de courtes say­nètes humo­ris­tiques. Autre solu­tion : s’ins­tal­ler, avant ou après un spec­tacle, à la buvette du fes­ti­val devant une assiette gourmande.

La cour du Vieux temple trans­for­mée en vil­lage californien

Les secondes par­ties de soi­rées débu­te­ront, quant à elles, à par­tir de 21 heures et seront exclu­si­ve­ment consa­crées au théâtre. Huis-clos, com­me­dia dell’arte et pan­to­mime, vau­de­ville ou encore épo­pées, tels sont les dif­fé­rents registres théâ­traux res­pec­ti­ve­ment explo­rés par cha­cune des cinq pièces à l’affiche.

Affiche de la pièce El Zorro qui se produit das la cour du Vieux temple. © Michel Morin

Affiche de la pièce El Zorro. © Michel Morin

Au cha­pitre des épo­pées, en guise de fil rouge du fes­ti­val, la pièce El Zorro, créée pour mar­quer le quin­zième anni­ver­saire du fes­ti­val. L’adaptation du fameux roman de Johnston McCulley par Hélène Van Der Stichele, la direc­trice artis­tique du fes­ti­val, sera ainsi jouée au cours de sept soi­rées. Dans une cour du Vieux temple trans­for­mée pour l’oc­ca­sion en vil­lage cali­for­nien, plus de vingt-cinq comé­diens accom­pa­gnés de huit chan­teurs et musi­ciens feront revivre, en la revi­si­tant, l’é­po­pée immor­ta­li­sée par le feuille­ton télé­visé de Walt Disney. « Cependant, dans cette pièce, nous avons voulu mettre davan­tage l’ac­cent sur les Indiens, qui peu­plaient alors la Californie, les­quels sont tota­le­ment absents de la ver­sion de Walt Disney », tient à sou­li­gner Claude Romanet, le met­teur en scène.

Pourquoi avoir choisi Zorro ? « Le per­son­nage de Zorro nous a paru très inté­res­sant. C’est en effet quel­qu’un qui rend la jus­tice en étant mas­qué, un peu comme le font de nos jours les Anonymous. »

Et Claude Romanet de pour­suivre : « Mais ce qui nous a vrai­ment inter­pel­lés dans ce per­son­nage c’est que, même si c’est un jus­ti­cier soli­taire, il a besoin des autres. Transposée à notre époque, cette atti­tude montre qu’au­jourd’­hui on peut entrer en résis­tance en se grou­pant et en ayant le cou­rage d’af­fron­ter des gens a priori plus forts ».

« Il y a plus de théâtres qui ont fermé que de théâtres qui ont ouvert ! »

L'homme à la peau d'ours. Commedia dell'arte programmée à la cour du Vieux temple. DR

L’homme à la peau d’ours. Commedia dell’arte. DR

Axé sur l’art vivant, le fes­ti­val de la cour du Vieux temple résulte d’une volonté col­lec­tive por­tée par les asso­cia­tions Petits bâtons pro­duc­tion, Scène en vie et la com­pa­gnie Attrape-Lune. Rassemblant chaque année plus de 3 500 spec­ta­teurs, il pro­gramme des artistes locaux, pro­fes­sion­nels ou ama­teurs, pour leur four­nir un trem­plin. « C’est aussi notre rôle d’ai­der des jeunes com­pa­gnies qui ont du mal à jouer sur Grenoble, où ces der­nières années il y a plus de théâtres qui ont fermé que de théâtres qui ont ouvert. Le fes­ti­val leur per­met d’a­voir un petit pied-à-terre en fin d’été », se féli­cite Claude Romanet.

Autre rôle de l’é­vé­ne­ment : la média­tion cultu­relle. Le fes­ti­val orga­nise en ce sens des par­te­na­riats avec les mis­sions locales de l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise. De quoi per­mettre à des jeunes gens d’as­sis­ter à des spec­tacles, de décou­vrir le monde du théâtre sous toutes ses formes et la pra­tique des arts vivants. Mais aussi de sus­ci­ter, nour­rir et peut-être encou­ra­ger les vocations.

Joël Kermabon

DES AIDES QUI POURRAIENT ÊTRE REMISES EN CAUSE

Pièce "A l'abordage", programmée lors du festival de la cour du Vieux temple. DR

Pièce « A l’a­bor­dage ». DR

Près de soixante-dix béné­voles et trois tech­ni­ciens assurent la bonne marche du fes­ti­val de la cour du Vieux temple, cer­tains toute l’an­née. Quid du finan­ce­ment ? Le fes­ti­val est auto-financé par les recettes géné­rées par la billet­te­rie, la buvette et, depuis trois ans, l’ap­port d’un mécène, l’a­gence de voyage Vivrance.

« Les sub­ven­tions dont nous dis­po­sons sont vrai­ment mar­gi­nales et repré­sentent moins de 10 % du bud­get de fonc­tion­ne­ment. Nous n’a­vons donc pas eu à pâtir, comme d’autres, de la baisse des sub­ven­tions. Cependant, nous avons beau­coup d’aides en “nature” », explique le met­teur en scène.

Au nombre de celles-ci : la cour du couvent des Minimes, les gra­dins, les plantes vertes prê­tées par la ville de Grenoble… A terme, ces aides pour­raient être remises en cause. C’est du moins ce que craint Claude Romanet.

Pour en savoir plus : consul­tez le pro­gramme sur le site du fes­ti­val de la cour du Vieux temple.

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