DÉCRYPTAGE – Ce dimanche 22 mars, avait lieu le premier tour des élections départementales. En Isère, cette journée électorale a réservé son lot de surprises avec notamment l’élimination, dès le premier tour, à Bourgoin-Jallieu, d’Alain Cottalorda, le président du Conseil général. A l’image de la tendance nationale, la droite et le Front national ont connu une forte augmentation. Le point sur les principaux résultats dans le département et, plus précisément, dans l’agglomération grenobloise.
Ce dimanche 22 mars, les électeurs étaient appelés aux urnes pour élire leurs conseillers départementaux. En Isère, le scrutin a été marqué par un taux de participation en hausse (38,85 % à 17 heures) par rapport aux dernières élections de 2011 (33,32 %), mais inférieur à la moyenne nationale (42,98 %).
Autre tendance, le Front national enregistre une forte poussée dans le département. Le parti de Marine Le Pen sera ainsi présent au deuxième tour dans 18 cantons sur 29 et est aussi qualifié dans tous ceux du Nord-Isère. Mais le coup de théâtre de cette soirée électorale reste sans aucun doute l’élimination, dès le premier tour, d’Alain Cottalorda.
Le président du Conseil général de l’Isère, qui se présentait aux côtés de Meryem Yilmaz dans le canton de Bourgoin-Jallieu, arrive en troisième position (avec 22,7% des suffrages). Le duo UMP Vincent Chriqui – Evelyne Michaud arrive, lui, en tête avec 33 %, juste devant le binôme du Front national, mené par Robert Arlaud et Michèle Greck (27 %). Un bien mauvais signal pour le PS isérois qui a aussi connu quelques difficultés dans l’agglomération grenobloise.
André Vallini en ballottage à Tullins
L’autre canton à surveiller était celui de Tullins, où se présentait André Vallini, président pendant treize ans du Conseil général de l’Isère. Le binôme d’Union de la gauche, mené par l’actuel secrétaire d’État à la Réforme territoriale et Amélie Girerd, est arrivé en tête avec 40,87 % des voix. Il sera opposé au second tour au duo du Front national formé par Bruno Desies et François Jacqueline qui recueille 24,65 % des suffrages.
Ballottage aussi dans le canton de Voiron, où le maire Julien Polat (UMP) et son binôme Anne Gérin (UDI) arrivent en tête de ce premier tour avec 38,9 % des voix, juste devant le binôme PS – Divers gauche de Jean-François Gaujour et Johanne Vial (27,2 %).
Grenoble : un vote majoritairement à gauche
A Grenoble, sans surprise, les électeurs ont majoritairement voté à gauche. C’est notamment le cas du canton de Grenoble 1, où le duo Divers gauche formé par Nadia Kirat et Benjamin Trocmé arrive en tête avec 31,49 % des voix, juste devant l’Union de la gauche, menée par Pascal Garcia et Hakima Necib (23,32 %).
Même constat dans le canton de Grenoble 2, où le binôme de l’Union de la gauche, mené par la candidate sortante Christine Crifo et Pierre Ribeaud (29,55 %), sera opposé dimanche prochain à celui de l’Union de la droite de Nathalie Béranger et Stéphane Dupont-Ferrier (26 %).
Dans le canton Grenoble 3, le binôme Divers gauche, mené par le candidat sortant Olivier Bertrand (EELV) et Véronique Vermorel (Divers), arrive en tête (28,89 %), devant l’Union de la gauche (23,34 %) de Pierre Arnaud et Laure Masson.
Dans le dernier canton de Grenoble, le numéro 4, Amandine Germain, candidate sortante qui forme le duo d’Union de la gauche avec Jean-Loup Macé (27,26 %) retrouvera au prochain tour Salima Djidel et Alain Dontaine du Rassemblement des citoyens (24,61%).
A Meylan, fief de l’UMP, la droite menée par Agnès Menuel et Jean-Claude Peyrin, président de l’UMP Isère, arrive en tête avec 39,6 % des voix, suivie du binôme Divers gauche – PS d’Agnès Rolin et Olivier Véran (député de la première circonscription de l’Isère) qui recueille 29,7 % des suffrages.
Agglo grenobloise : des bastions communistes menacés ?
Échirolles, bastion communiste, a voté sans surprise majoritairement à gauche. Le binôme d’Union de la gauche mené par Daniel Bessiron et Sylvette Rochas (35,28 %) sera opposé au second tour au binôme Front national (27,37 %), représenté par Alexis Jolly et Marie-Agnès Vouriot.
Dans le canton de Saint-Martin‑d’Hères, autre fief de la gauche, le second tour opposera la gauche au Front national. Le binôme d’Union de la gauche, mené par Françoise Gerbier et David Queiros (maire de Saint-Martin‑d’Hères), arrive en tête au soir de ce premier tour (35,3 %). Plus de 10 points derrières, le binôme FN mené par Béatrix Bolvin et Patrice Collomb-Muret est aussi qualifié pour le scrutin du 29 mars.
En revanche, le canton de Pont-de-Claix n’a pas résisté à la poussée du Front national. Amandine Mounsif et Etienne Zolfaghar (FN) arrivent en tête avec 26,94 % des voix devant l’Union de la droite de Pierre Gimel et Sandrine Martin-Grand (25,67 %). L’Union de la gauche, représentée par Sam Toscano et Pascale Virot, arrive en troisième position (21,31 %).
Des scénarios gauche – FN ou gauche – droite dans le reste de l’agglo
Pas de surprise dans le canton Fontaine-Seyssinet où l’Union de la gauche de Khadra Gaillard et Guilaume Lissy arrive en tête avec 36,50 % des voix. L’Union de la droite représentée par François Gilabert et Marie-Noëlle Strecker arrive en deuxième position (26,29 %).
Dans le canton numéro 7, celui de Fontaine-Vercors, le duo Divers Droite/UDI mené par Chantal Carlioz et Christian Coigné, arrive en tête avec 37,41 % des voix, juste devant le binôme PS/Divers gauche de Yannick Belle et Jackie Bonnieu-Devaluez (24,45 %).
A contre-courant, les électeurs du canton de l’Oisans Romanche ont majoritairement voté à gauche. En effet, le binôme PS mené par Laure Quignard et Gilles Strappazzon arrive en tête (33,98 %), devant Grégory Manoukian et Véronique Pianina, candidats du Front national qui recueillent 25,93 % des voix.
Même constat dans le Moyen Grésivaudan, où l’Union de la gauche (Bernard Michon et Flavie Rebotier) arrive en tête avec 28,70 % des voix, devant l’Union de la droite (Lucile Ferradou et Maxime Le Pendeven) qui recueille 23,32 % des voix et le Front national (19,15 %).
Le second tour des élections départementales aura lieu ce dimanche 29 mars. L’Isère pourrait alors basculer à droite.
Maïlys Medjadj