REPORTAGE – Pour sa première édition, l’événement Bomb Kulture a investi le quartier Saint-Laurent ce mercredi 18 juin de 14 heures à 23 heures. Danse, rap, graffiti et djing, toutes les disciplines de la culture hip-hop étaient représentées lors de cette journée festive et culturelle ouverte à tout public.
Danseurs, rappeurs, graffeurs… Les professionnels intervenus auprès des plus jeunes, ce mercredi, place Saint-Laurent, leur ont permis de s’approprier différentes pratiques : sérigraphie, création rap, techniques de graffiti, musique assistée par ordinateur… Le tout à travers des ateliers d’initiation ludiques entièrement gratuits, proposés dans le cadre de Bomb Kulture. La journée devait se poursuivre par des jams ou improvisations mais la pluie est venue jouer les trouble-fête jusqu’au concert final, passé, lui, entre les gouttes.Sortir du carcan culturel
Au départ, rien ne prédisposait Emmanuelle, 20 ans, étudiante en lettres modernes et danseuse classique, à explorer l’univers hip-hop.
C’est son envie de découvrir l’art du graffiti et de promouvoir ces disciplines qui l’a peu à peu poussée à se dégager du carcan culturel hérité de son milieu social et de sa pratique artistique. Une réaction aussi contre « une culture qui ne serait réservée qu’à telle ou telle classe sociale ». Pourquoi ce projet Bomb Kulture à Saint-Laurent ? « Je suis une nouvelle habitante du quartier. Ce projet est né de mon désir de mettre en valeur les pratiques hip-hop et de sortir ses différentes disciplines de leurs quartiers d’expression habituels. ». Pour le montage du projet, Emmanuelle a su mobiliser le vivier associatif local. On notera, entre autres, la participation de l’Adij (Association départementale d’information et d’initiatives jeunesse), de Day / Zero, Patchwork Idée, Agilis Hylobates, Total Session, Contratak Prod, Retour de Scène, Wazacrew […]. « Ils ont été les premiers acteurs à m’orienter, à cerner mes objectifs et à mettre en place le projet. Ils ne me connaissaient pas et m’ont fait confiance ». Emmanuelle a également obtenu des financements d’acteurs publics et privés comme le Conseil régional, le Crous, la ville de Grenoble et le Crédit mutuel, dont elle est la lauréate du concours Jeunes qui osent. « Bien que jeune et inexpérimentée dans l’événementiel mais motivée et rigoureuse, j’ai pu rassembler et motiver des gens et des structures autour de moi » se félicite la jeune femme. Et cette dernière d’en déduire : « il faut oser s’adresser aux acteurs associatifs, aux pépinières, aux structures de son quartier parce qu’il y a des gens qui œuvrent tous les jours pour que des projets puissent se réaliser ».Objectifs atteints
En dépit d’une averse qui a fait fuir nombre de participants, Emmanuelle s’est montrée relativement satisfaite : « le premier objectif de cet événement a été atteint. Les ateliers ont très bien tourné. Les enfants étaient bien impliqués et ils auront passé un bon moment. » Et de constater : « les habitants de ce quartier ont bien reçu le projet ».© Joël Kermabon – Place Gre’net
D’autant que la pluie ayant cessé, le programme s’est poursuivi par un concert à 20 heures, avec des prestations artistiques de qualité. Ainsi a‑t-on pu entendre Diera and the rubber band dans le registre groove-reggae-sonorités malgaches, Mc Kriké, le rappeur joueur de mots, et Cath (flutiste du groupe Mots dits). Pour finir, le rappeur Projay a distillé ses rimes « d’enfant terrible », avant que la soirée ne s’achève à 23 heures. Joël Kermabon