Michel Destot défend son bilan face à l’UMP

Michel Destot défend son bilan face à l’UMP

DÉCRYPTAGE – La ville de Grenoble a réagi le 28 février der­nier aux pro­pos tenus par François Fillon, Jean-François Copé et Bruno Le Maire lors de leur der­nière visite de sou­tien au can­di­dat UMP-UDI Matthieu Chamussy. La muni­ci­pa­lité note, en effet, des « erreurs mani­festes » dans leurs décla­ra­tions. Michel Destot a aussi pris sa plume pour écrire à l’ancien Premier ministre et lui « rap­pe­ler quelques réa­li­tés » concer­nant les finances de la ville.

Jean-François Copé président de l'UMP en visite de soutien à la liste de Matthieu Chamussy Croire en Grenoble pour les municipales

Jean-François Copé, en visite à Grenoble, ici aux côtés de Matthieu Chamussy, n’a pas man­qué de cri­ti­quer la ges­tion de la ville. © Véronique Serre – pla​ce​gre​net​.fr

« Une mécon­nais­sance de la situa­tion dans laquelle se trouve Grenoble ». C’est ainsi que la muni­ci­pa­lité décrit les décla­ra­tions des repré­sen­tants de l’UMP qui ont rendu visite à Matthieu Chamussy, can­di­dat UMP-UDI aux municipales. 
Il faut dire que les ténors de la droite s’en sont don­nés à cœur joie lors de leur der­nière visite. A com­men­cer par Jean-François Copé. Interrogé le 21 février der­nier, dans la mati­nale de France Bleu Isère, le pré­sident de l’UMP a taclé les maires de gauche qui « ont fait au niveau local ce que Monsieur Hollande fait au niveau natio­nal : des hausses d’im­pôts, un recul très impor­tant sur la sécu­rité et sur l’emploi ». Et de prê­cher pour sa cha­pelle : « Quand on gère les choses à droite, on maî­trise les impôts locaux dans les villes, on maî­trise la sécu­rité, les polices muni­ci­pales, les camé­ras vidéos. On s’oc­cupe d’emploi en fai­sant venir des entre­prises plu­tôt qu’en les stig­ma­ti­sant. » 
Sans doute piquée au vif par la petite phrase de Jean-François Copé « Grenoble a perdu de son lustre au regard de la manière dont elle a été gérée toutes ces années par la gauche », l’é­quipe de la majo­rité en place s’est éver­tuée à rap­pe­ler les atouts de la capi­tale des Alpes, « sou­vent citée en exemple au plan natio­nal, voire euro­péen dans bien des domaines », du déve­lop­pe­ment durable à l’enseignement supé­rieur, en pas­sant par l’éducation, l’innovation ou le rayon­ne­ment culturel.
La muni­ci­pa­lité rap­pelle à cet effet la cin­quième place récem­ment décer­née par le maga­zine L’Express à Michel Destot, dans le cadre du clas­se­ment des maires de France. Elle en conclut que l’analyse des repré­sen­tants de l’UMP « ne semble pas être par­ta­gée au sein de leur propre for­ma­tion poli­tique ». Pour preuve : de nom­breuses per­son­na­li­tés de droite ont par­ti­cipé à ce jury, comme Jean-Pierre Raffarin.
Michel Destot res­sort les chiffres

Richard Cazenave, Matthieu Chamussy et François Fillon, le mercredi 12 février à Grenoble.

François Fillon, aux côtés de Matthieu Chamussy, le mer­credi 12 février à Grenoble, éga­le­ment très dur sur le bilan de Michel Destot. © Véronique Serre

Le maire de Grenoble a, quant à lui, écrit une lettre à François Fillon, esti­mant « néces­saire de (lui) rap­pe­ler quelques réa­li­tés quant à la ges­tion finan­cière de (sa) ville ». « Certains chiffres parlent d’eux-mêmes » a‑t-il signalé.
En cause cette fois-ci : cette phrase pro­non­cée par l’an­cien Premier ministre dans le local de cam­pagne de Matthieu Chamussy, le 12 février der­nier : « Grenoble a besoin d’al­ter­nance pour stop­per cette hausse invrai­sem­blable des impôts qui est par­ti­cu­liè­re­ment spec­ta­cu­laire ici à Grenoble. »
Pour prou­ver la ges­tion saine de la ville sous ses man­dats, Michel Destot énu­mère un désen­det­te­ment de 7 mil­lions d’euros depuis 2007, une épargne nette néga­tive de 15 mil­lions d’euros en 1995, puis en moyenne de 7,84 mil­lions d’euros de 2008 à 2014, une aug­men­ta­tion des impôts locaux « une seule fois au cours des quinze der­nières années »…
Le maire décrit éga­le­ment les efforts de dis­ci­pline bud­gé­taire menés par sa muni­ci­pa­lité, par oppo­si­tion aux résul­tats d’Alain Carignon dans le même domaine. « La dette de la ville de Grenoble, qui s’était accrue de 156 mil­lions d’euros pen­dant les douze ans de man­dat de mon pré­dé­ces­seur, a aug­menté de manière maî­tri­sée de 28 mil­lions d’euros ces dix-huit der­nières années » affirme ainsi Michel Destot. Ce der­nier en pro­fite pour rap­pe­ler que l’ancien maire de Grenoble et actuel can­di­dat sur la liste de Matthieu Chamussy a été condamné par la jus­tice « pour cor­rup­tion, abus de biens sociaux et subor­na­tion de témoins ».
Fier des 23 récom­penses reçues par la ville
Pour Michel Destot, cette dis­ci­pline bud­gé­taire a per­mis de mener des poli­tiques publiques de qua­lité. « Nous avons ainsi réussi à déga­ger de véri­tables marges de manœuvre au pro­fit de notre col­lec­ti­vité, qui nous per­mettent de répondre aux besoins de nos conci­toyens, de leur appor­ter des ser­vices publics de qua­lité, d’investir pour l’embellissement de la ville et pour l’emploi, avec une fis­ca­lité inchan­gée depuis 2009 » écrit-il.

Michel Destot maire de Grenoble en 2012

Michel Destot, maire de Grenoble. © Matthieu Riegler, CC-BY

Pour le maire et sa muni­ci­pa­lité, c’est la com­bi­nai­son du redres­se­ment finan­cier, du déve­lop­pe­ment de l’action sociale et des inves­tis­se­ments éle­vés qui aurait per­mis à la ville de Grenoble d’être pri­mée à l’échelle natio­nale, euro­péenne et même internationale.
Le maire socia­liste a ainsi cité de nom­breux prix remis à Grenoble : la cin­quième place au clas­se­ment des villes les plus inno­vantes (Forbes), la pre­mière place du clas­se­ment des villes où il fait bon inno­ver (L’Entreprise) et de celui des villes où il fait bon étu­dier (L’Étudiant), la place de fina­liste au concours des villes les plus inno­vantes d’Europe…
Michel Destot tient à rap­pe­ler, dans sa lettre, qu’au total Grenoble a rem­porté pas moins de 23 prix. Une grande fierté pour lui. Après les attaques répé­tées de la part de repré­sen­tants UMP sou­hai­tant voir chu­ter le « bas­tion socia­liste », ce der­nier enten­dait bien défendre son bilan. Et par la même occa­sion venir en aide à son dau­phin dési­gné, le socia­liste Jérôme Safar.

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