DÉCRYPTAGE – Un chiffre d’affaires en chute libre, des réformes qui ne voient pas le jour, des problèmes de gouvernance, de stratégie économique et de gestion sociale… Les nombreux dysfonctionnements de Voies Ferrées du Dauphiné (VFD) lui ont valu d’être une nouvelle fois épinglée par une juridiction. Après les observations de la Chambre régionale des comptes du 13 décembre dernier, la Cour des comptes a rappelé dans son rapport annuel les problèmes de gestion de la société d’économie mixte (Sem) de transport de voyageurs.
Cars des VFD en attente à la gare routière de Grenoble. DR
Le département « en position de force »
Au banc des accusés : le Conseil général, qui est à la fois actionnaire (à 80,56 %), client principal et principal fournisseur de VFD. Une triple casquette qui le met en « position de force », constate la juridiction. Selon cette dernière, la masse salariale héritée du fonctionnement en régie est trop importante. La Cour des comptes note que « les frais de personnel représentent 60 % de ses charges ». En cause : la gestion de la transformation de VFD en Sem par le département, qui n’a ni organisé de licenciements collectifs, ni mis fin aux accords salariés, par crainte d’un conflit social.Car du réseau Transisère assurant une navette jusqu’à Lyon. DR
André Vallini, président du Conseil général de l’Isère. CC Phœnix rouge – Wikipédia
Le département, bientôt seul responsable du passif de VFD ?
L’assistance technique, pour laquelle la Sem a versé 2,3 millions d’euros entre 2007 et 2011 à Keolis est, quant à elle, « très peu sollicitée ». Une assistance technique qui a pourtant décidé le département à ouvrir le capital de VFD. Dans un courrier datant du 13 juin 2013, André Vallini écrivait que la transformation de VFD en Sem visait à « apporter à la société une expertise technique en vue d’améliorer sa compétitivité ». Depuis la signature du contrat d’assistance technique avec Keolis en 2007, les prestations liées n’auraient été ni planifiées ni suivies.© Paul Turenne – placegrenet.fr