REPORTAGE VIDÉO – La rue Saint Laurent et la caserne de Bonne accueillaient, les 30 et 31 décembre, les scénographies lumineuses concoctées pour la seconde édition des Quartiers d’hiver. Façades esthétisées par la 3D, imaginaire projeté dans la rue, interactivité du public avec les images… Retour sur ces promenades qui ont suivi les animations des quartiers de l’Abbaye et de la Villeneuve.
Avec Monument (é)mouvant, la compagnie Puce Muse a marqué les esprits le 30 décembre dernier, lors du troisième spectacle donné dans le cadre des Quartiers d’hiver. Ce soir-là, le public a pu interagir avec les formes projetées en relief sur les façades, grâce à des installations vidéo participatives situées en trois points de la rue Saint Laurent. En se penchant, en se baissant ou en moulinant des bras, celui-ci pouvait faire onduler et danser les murs au son d’une musique hypnotique. « Ce qui nous a plu sur ce projet, c’est la proximité du public avec les œuvres proposées », explique Gaëlle Vigné, chargée du projet Quartiers d’hiver à la Ville de Grenoble. Une façon pour le spectateur de devenir complice de l’œuvre et « acteur de la proposition ». Monument (é)mouvant : le nom était bien trouvé. Car entre émotions, mouvements et métamorphose, l’objectif a été atteint. Pour preuve, les participants gesticulant et poussant de petits cris de joie en avaient visiblement oublié qu’ils n’étaient pas seuls derrière leurs lunettes. Le mariage de la pierre et de la lumière Pour cette ultime soirée, à quelques heures de la fin de l’année, les Quartiers d’hiver s’étaient installés sur l’esplanade Le Ray, au cœur du quartier de Bonne. En guise d’entrée en matière, les danseuses sur échasses de la compagnie La Belle Zanka ont offert un spectacle coloré et majestueux aux spectateurs venus en nombre. La compagnie We come in peace* a ensuite pris le relais et proposé un grand mapping vidéo 3D projeté sur les quelque 1900 m² de façade d’un bâtiment ancien de la caserne. Dans cette projection vidéo spectaculaire nommée Citadelle, la pierre s’est mélangée à la lumière. Une alliance de la précision artistique, de la maîtrise du graphisme et du numérique. Des fractales se sont d’abord recombinées à l’infini et ont explosé en une nébuleuse pointilliste s’agrippant aux murs. Puis l’architecture s’est révélée. Fenêtres soulignées, encadrées, distendues… Et, à nouveau, une transformation en une chute de volumes, de structures géométriques complexes, soutenue par une musique obsédante, parfois effrayante. Avec au final, l’impression d’avoir vu un bon film, d’avoir rêvé un peu et oublié le froid. Reportage vidéo de JK Production Le spectacle de rue au plus près des habitants« Une aventure humaine exceptionnelle ». C’est en ces termes que Gaëlle Vigné a traduit l’engouement de la population pour les spectacles des Quartiers d’hiver. « Rien que sur le spectacle de la Villeneuve, nous avons pu dénombrer plus de 4 000 personnes qui venaient de tout Grenoble, de tous les quartiers ! ». La veille, à l’Abbaye, « 65 habitants se sont joints spontanément aux artistes et, malgré la pluie, nous avons pu faire le spectacle ». Une façon également d”« apporter le spectacle de rue au plus près des habitants » et de « faire découvrir le quartier investi l’espace d’un soir ». Qui a dit que l’accès à la culture et au divertissement devait être réservé aux centres-villes ? Joël Kermabon * Cette création a été réalisée en partenariat avec le centre commercial de la caserne de Bonne et Résidhome.