ENTRETIEN – A l’approche des fêtes, l’UMP 38 semblait avoir retrouvé son calme et Matthieu Chamussy, désigné tête de liste du parti pour les prochaines élections municipales à Grenoble, sa sérénité. C’était sans compter la bombe, lancée ce vendredi 20 décembre par Michel Tavelle, chargé de communication du parti. Ce proche d’Alain Carignon a en effet envoyé un mail aux médias pour appeler à ne pas voter Matthieu Chamussy. La sanction ne s’est pas fait attendre. Aujourd’hui provisoirement suspendu de ses fonctions, Michel Tavelle persiste et signe.
Comment justifiez-vous ce communiqué et les critiques adressées à Matthieu Chamussy ? Je me suis exprimé en tant que militant du parti et non en tant que chargé de communication du parti. J’assume entièrement ma suspension, ainsi que les critiques que j’ai adressées à M. Chamussy dans ce communiqué. Durant deux mandats, son opposition à la majorité a été très faible. Son attitude a même été parfois complaisante. Le costume de tête de liste est bien trop grand pour lui. Depuis son investiture, il a été incapable d’avancer sur la constitution de la liste et sur un quelconque programme politique. Lorsqu’on prétend au poste de maire de Grenoble, il faut avoir un côté plus visionnaire. M. Chamussy n’est pas rassembleur et s’est entouré de gens qui n’ont pas beaucoup d’envergure. Pourquoi ne pas avoir exprimé votre mécontentement dès sa nomination en tant que tête de liste, le 27 novembre dernier ? J’avais déjà alerté M. Chamussy par mail sur la situation. Je pensais qu’il allait réagir. J’avais aussi prévenu Alain Carignon, dont je ne cache à personne que je suis proche. Il était au courant et m’avait déconseillé de faire cela. Mais à moins de cent jours des élections municipales, j’ai cédé parce que j’ai estimé que c’était le moment pour faire réagir. Notre parti allait tout droit dans le mur. J’ai pris des risques mais finalement je n’ai reçu que des réactions positives. De la part des militants et même de la part de responsables UMP. En interne, je n’étais pas le seul à penser cela. J’ai exprimé tout haut ce que beaucoup au sein du parti pensaient tout bas. Aujourd’hui, comment voyez-vous votre avenir au sein de l’UMP ? Suspendu ou exclu, cela m’est totalement égal ! Je ne vis pas de la politique. J’ai un autre métier à côté. Quand Michel Savin est devenu président de l’UMP en janvier 2009, j’avais déjà arrêté mon activité de chargé de communication. Je suis revenu quand Jean-Claude Peyrin est revenu dix-neuf mois plus tard. Je continuerai à militer au sein de l’UMP mais ce qui est certain, c’est que je ne reviendrai pas à ce poste auprès de M. Chamussy. Je considère qu’il n’est pas nécessaire de convoquer un bureau politique seulement pour régler mon cas. J’estime que le parti a plein d’autres choses à préparer pour les élections. Propos recueillis par Xavier BonnehorgneL’intégralité du communiqué de presse envoyé par Michel Tavelle, ce vendredi 20 décembre 2013 :
Trois raisons pour ne pas voter Matthieu Chamussy
Chargé de la communication et des relations presse de l’UMP 38, je m’exprime ici comme militant de base de mon mouvement.
1 je ne voterai pas pour le candidat investi par l’UMP parce que « leader » de l’opposition au Conseil Municipal, il n’a, durant deux mandats, pratiqué qu’une opposition molle, quand elle n’était pas bienveillante, à l’égard du maire PS.
2 je ne voterai pas pour Matthieu Chamussy parce que le costume est trop grand pour lui. Depuis 4 semaines qu’il a été investi, il a été incapable de proposer le moindre programme et incapable d’établir un début de liste. A travers ses discours, il ne semble vouloir donner qu’une faible part aux militants de l’UMP qui sont pourtant la seule troupe à pouvoir l’épauler dans une élection difficile.
3 je ne voterai pas pour le « chef de file » de l’UMP parce que le candidat naturel de mon parti, aurait du être Alain Carignon. L’ancien maire de Grenoble est le seul qui possède l’énergie et le savoir-faire pour sortir Grenoble, de l’enlisement dans lequel Destot et son dauphin Safar l’ont conduit. Les 18 propositions pour la ville qu’Alain Carignon vient de faire connaître aux Grenoblois, sont un programme novateur pour lequel le candidat investi ne semble pas manifester un grand enthousiasme. C’est toute le différence entre un visionnaire de l’avenir et un élu à la petite semaine.
Cette décision n’a pas été facile à prendre. Elle me conduit à ne pas voter pour une liste dans laquelle se trouvera Alain Carignon, mon ami, qui légitimiste, a accepté par amour de Grenoble, une 9ème place, qui correspond nullement à ce qu’il pourrait apporter à notre ville.
Je sais qu’il accepte ma liberté de conscience tout en regrettant ma décision.
Michel Tavelle