Le mouvement pour l’accouchement à domicile groupe informel de parents et de sage-femmes à l'origine de plusieurs rassemblements dans des villes en France dont Grenoble

Les sages-femmes plantent le piquet

Les sages-femmes plantent le piquet

REPORTAGE – Au CHU de Grenoble, des sages-femmes, en grève depuis le 6 novembre der­nier, ont passé leur cin­quième nuit sous la tente. Une manière pour elles de sor­tir de l’ombre et de faire connaître leurs reven­di­ca­tions : être mieux consi­dé­rées et mieux payées. 

    En grève depuis le 6 novembre, les sages-femmes du CHU de Grenoble réclament un changement de leur statut et plus de reconnaissance. © Patricia Cerinsek/Place Gre'net

En grève depuis le 6 novembre, les sages-femmes du CHU de Grenoble réclament un chan­ge­ment de leur sta­tut et plus de recon­nais­sance. © Patricia Cerinsek/Place Gre’net

1 600 euros bruts par mois en début de car­rière, après cinq ans d’é­tudes. Des gardes de 12 heures, de jour comme de nuit, week-end com­pris. Une prime de nuit qui pla­fonne à 9 euros. Mais là n’est pas le plus dur…
Le plus dur, pour les sages-femmes, c’est « de ne pas être recon­nus », pointe Florent, lui-même sage-femme. Depuis le 16 octobre, elles sont en grève en France. Et à la mater­nité du CHU de Grenoble, les sages-femmes ont planté le décor.
Voilà main­te­nant cinq jours qu’elles se relaient chaque nuit sous les tentes dres­sées devant l’en­trée de l’hôpital.
Objectif : tenir jus­qu’au 20 décembre, date à laquelle la ministre de la Santé, Marisol Touraine, doit rendre ses conclusions.
Changer de statut
Les sages-femmes réclament une évo­lu­tion de leur cadre statutaire.
En clair, quit­ter le sta­tut de la fonc­tion publique hos­pi­ta­lière pour inté­grer le médi­cal, comme les pra­ti­ciens hos­pi­ta­liers. Avec, elles l’es­pèrent, une reva­lo­ri­sa­tion sala­riale à la clé.
Elles réclament aussi d’être consi­dé­rées comme des “pra­ti­ciens de pre­mier recours”, pre­miers pro­fes­sion­nels de santé aux­quels les femmes peuvent avoir accès pour leur suivi gyné­co­lo­gique. A l’ins­tar des gynécologues. 

Des reven­di­ca­tions lar­ge­ment par­ta­gées. Au CHU, 80 % des 70 sages-femmes seraient en grève, sou­te­nues par des méde­cins, chefs de ser­vice et professeurs.
Grève Sages-femmes CHU Grenoble

Cinquième nuit sous la tente pour les sages-femmes du CHU de Grenoble. Objectif : tenir jus­qu’au 20 décembre et le rendu des conclu­sions de la ministre de la Santé. © Patricia Cerinsek/Place Gre’net

Le mou­ve­ment a essaimé dans les hôpi­taux publics, mais aussi jusque dans les cli­niques pri­vées et les cabi­nets des sages-femmes libérales.
C’est toute la pro­fes­sion qui parle d’une même voix. Un même motif, une même reven­di­ca­tion qui sourd depuis des années.
« On pres­crit, on fait des actes »
« D’après le code de santé publique, nous sommes depuis tou­jours des per­son­nels médi­caux », explique Sonia, sage-femme. « On pres­crit, on fait des actes et on est res­pon­sable de nos actes et pres­crip­tions. On demande seule­ment l’ap­pli­ca­tion des textes. »

Grève Sages-femmes CHU Grenoble

Sortir de l’ombre pour être consi­dé­rée comme pra­ti­cien de pre­mier recours dans le par­cours de soin de la femme. Comme le gyné­co­logue… © Patricia Cerinsek/ Place Gre’net

Ce sont elles qui réa­lisent la majo­rité des accouchements.
Mais les sages-femmes peuvent éga­le­ment pres­crire des médi­ca­ments, assu­rer le suivi gyné­co­lo­gique et la réédu­ca­tion post-natale. Elles peuvent aussi deman­der des ana­lyses de sang.
Un rôle pivot, essen­tiel, mais peu connu. Et mal reconnu. Avec une fiche de paie qui tombe comme un cou­pe­ret : bac + 5 payé bac + 3.
« Nous ne sommes ni infir­mières, ni méde­cins. Chacun son métier », conti­nue Pauline, éga­le­ment sage-femme. « Nous vou­lons juste l’ap­pli­ca­tion des textes de loi. »
Depuis juillet 2012, un décret a élargi le champ de com­pé­tences des sages-femmes. De la sorte, elles peuvent suivre une gros­sesse « nor­male » de A à Z.
Mais elles peuvent aussi se char­ger de dépis­ter d’é­ven­tuelles patho­lo­gies avant d’en réfé­rer au méde­cin. Plus de com­pé­tences, plus de res­pon­sa­bi­li­tés pour don­ner la vie, mais aussi accom­pa­gner dans les moments plus dif­fi­ciles. Jusqu’à un cer­tain point…
Patricia Cerinsek

Patricia Cerinsek

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