Les collectivités locales vivraient-elles largement au-dessus de leurs moyens ? C’est en tout cas ce qu’estime la Cour des comptes dans un rapport sur les finances publiques des collectivités, publié le lundi 14 octobre. Les dépenses de fonctionnement des finances publiques locales progressent ainsi de 3%, indique le rapport de près de 500 pages. Lequel remet en cause la gestion du personnel mais aussi l’endettement des collectivités. La dette des administrations publiques locales atteint ainsi 173,7 milliards d’euros à la fin de 2012, en augmentation de 4,2 % (7,1 milliards d’euros) par rapport à 2011.
Si la situation de la communauté d’agglomération grenobloise (Métro) est loin d’être catastrophique, une grande partie de sa dette reste à taux variables, ce qui entraîne des surcoûts importants. Une situation à laquelle le stade des Alpes n’est pas étranger, loin de là. Car l’équipement sportif (qui n’est pas directement évoqué dans le rapport) a de fait fortement grévé le budget de la Métro.
Le cas de Grenoble est emblématique du fait des sommes en jeu. L’emprunt nécessaire à la construction du stade a en effet été indexé sur le franc suisse, une valeur refuge dont le taux d’intérêt a atteint les 18% durant l’été 2010. Ainsi, le coût total du stade des Alpes, qui devait avoisiner les 25 millions d’euros, a finalement atteint les 80 millions, soit trois fois plus. Et ce ne sont pas ses recettes qui vont équilibrer la balance.
Destiné au départ à accueillir les matchs du GF38 (Grenoble Football) en ligue 1, le stade possède une capacité de plus de 20 000 places. Or le club a été depuis relégué en CFA 2, cinquième division nationale, et ne compte plus que 2 000 spectateurs en moyenne. L’absence d’une piste d’athlétisme et la mauvaise insonorisation font de l’équipement sportif un lieu trop peu polyvalent, ce qui explique en partie un déficit annuel de plus de 500 000 euros.
Ironiquement, ce rapport de la Cour des comptes a été signé par son président, Didier Migaud, qui n’est autre que l’ancien président de la Métro, celui-là même qui avait mené le projet à bien, malgré l’opposition d’un grand nombre de Grenoblois.