De plus en plus de bouches à nourrir et de moins en moins d’aides. Voici le constat dressé par la banque alimentaire de l’Isère. La pénurie menace. Première denrée concernée : le lait, véritable produit de première nécessité pour les 74 associations et centres communaux d’action sociale (CCAS) qui restaurent les plus démunis grâce à l’aide de la banque. Les associations admettent même ne pas pouvoir s’en passer. Et pour cause : à raison d’un litre par semaine et par bénéficiaire, il en faut 20 000 litres par mois !
Les manques apparaîtront très tôt en 2014, à en croire Sylvain Gery, directeur de la banque alimentaire de l’Isère. Principale responsable de cette pénurie : l’Union européenne, qui a divisé par deux les subventions allouées au Fond européen d’aide aux plus démunis (Fead) par rapport à l’année dernière. « En 2014, le Fead nous accordera 200 tonnes de produits alimentaires, ce qui ne couvre même pas notre consommation de lait » précise Sylvain Gery, qui estime le manque à 40 000 litres pour l’année prochaine.
Une campagne ambitieuse
La banque alimentaire va donc devoir redoubler d’efforts pour combler ce déficit. Industriels et grandes surfaces seront notamment plus sollicités que les années précédentes. Rappelons qu’en 2012, les hyper et supermarchés avaient contribué à hauteur de 416 tonnes de denrées. Elles avaient majoritairement donné des produits retirés des rayons peu de temps avant leur date de péremption.
Mais c’est aussi et surtout sur la générosité de chacun que compte la banque alimentaire. La grande collecte nationale des 29 et 30 novembre prochains sera, à ce titre, décisive.
En 2012, l’association avait recueilli 200 tonnes de produits non périssables à l’occasion de cette collecte. « Cette année, nous allons mettre l’accent sur le lait. Notre objectif est donc d’en récolter 20 000 litres en plus des 200 tonnes d’autres denrées alimentaires » explique Sylvain Gery.
Une collecte spéciale lait pourrait même être envisagée au premier semestre 2014, si les objectifs n’étaient pas atteints.