EXCLUSIF – L’ancien député de la première circonscription de l’Isère a envoyé sa candidature à la commission nationale d’investiture de l’UMP. Face à la crise politique touchant l’UMP38 et suite à la suspension de la primaire de la droite grenobloise, il réclame une enquête d’opinion pour identifier le candidat le plus « légitime » qui représentera la droite à l’élection municipale. Une bataille « qui n’est pas forcément perdue d’avance », selon lui.
C’est d’un œil inquiet mais intéressé que Richard Cazenave observe l’enlisement de la situation de la droite grenobloise. Une élection primaire suspendue, des déclarations par presse interposée envenimant chaque jour un peu plus les relations entre candidats, la mise en réserve d’Alain Carignon… Autant d’épisodes successifs dans ce feuilleton sans fin qui ont convaincu l’ancien parlementaire que son intervention devenait nécessaire. Il a ainsi envoyé un courrier à Jean-François Copé en début de semaine, dans lequel il fait part de sa candidature à l’investiture du parti pour l’élection municipale de Grenoble en 2014.
« Les choses tournaient mal à Grenoble ; c’était assez démoralisant. J’ai informé le président du parti que si une investiture avait lieu pour désigner son candidat, je pourrais être cette personne », confie Ricard Cazenave, contacté pour confirmer l’information de Place Gre’net.
Un temps intéressé, celui-ci n’avait pourtant pas participé aux débats préliminaires de la primaire et ne s’était pas non plus porté candidat, à cause du règlement intérieur.
« Les conditions financières de participation, le report du budget de la primaire sur les frais de campagne et la clause obligeant le vainqueur à prendre sur sa liste les candidats perdants ne me convenaient pas. Le gagnant doit devenir le patron de la liste qu’il souhaite composer », détaille l’ancien député.
Une investiture sur la base d’un sondage
Richard Cazenave conditionne cependant sa déclaration de candidature au recours à une enquête d’opinion pour définir le candidat le plus populaire du parti.
« Il faut une décision qui soit prise sur une base documentaire, celle d’un sondage et non pas une désignation à l’aveuglette », précise-t-il.
Sans le formuler, le candidat souhaite empêcher par le biais de cette réclamation une désignation automatique de l’ancien maire de Grenoble, Alain Carignon, très introduit parmi les responsables nationaux du parti et lui-même membre de la commission nationale d’investiture.
« Une sortie par le haut »
En déposant cette candidature, Richard Cazenave brûle cependant les étapes puisque la primaire de la droite grenobloise est actuellement suspendue depuis le 28 août mais pas encore annulée. Le « comité des sages des primaires » devrait donner son arbitrage à l’unanimité dans la matinée de vendredi.
« Nous devons sortir par le haut de cette situation, soit par une révision des règles des primaires, soit par une désignation de la commission nationale d’investiture », estime Richard Cazenave.
Dans ce cas seulement, l’ancien député envisage une possible victoire de la droite aux élections municipales de 2014.
« C’est une situation de triangulaire qui risque de se produire entre la droite, les socialistes et les écologistes. Ce pourrait être une bataille gagnante, contrairement à ce qu’affirme aujourd’hui Alain Carignon dans Le Dauphiné Libéré. Il est en décalage avec la réalité », tranche Richard Cazenave à l’égard de celui dont il avait été l’adjoint et le suppléant avant de s’en écarter en 2007, se présentant face à lui aux élections législatives.
Victor Guilbert